L'horizon
Présentation de l'éditeur:
Il suivait la Dieffenbachstrasse. Une averse tombait, une averse d'été dont la violence s'atténuait à mesure qu'il marchait en s'abritant sous les arbres. Longtemps, il avait pensé que Margaret était morte. Il n'y a pas de raison, non, il n'y a pas de raison. Même l'année de nos naissances à tous les deux, quand cette ville, vue du ciel, n'était plus qu'un amas de décombres, des lilas fleurissaient parmi les ruines, au fond des jardins.
Justification:
« La “mémoire oublieuse” étant le véritable support de l’écriture de Patrick Modiano, dans son roman de 2010, L’Horizon, un personnage-écrivain s’efforce d’éclaircir le mystère de certains épisodes vécus, tout en récupérant les images, les visages et les décors urbains d’une jeunesse déjà lointaine. Il entreprend une enquête sur les paysages flous de la mémoire, désireux de transcender cette ligne fluctuante de l’horizon mnésique, qui lui cache tant de choses à la vue, à la conscience, au langage. Prenant appui sur les valeurs de la structure d’horizon littéraire définie par Michel Collot, comme structure de connaissance et de pensée, d’imagination et d’expression, cet article analyse le fonctionnement de la remémoration modianienne, qui mène, dans L’Horizon, non seulement à la prospection nostalgique du passé personnel, et donc à la revalorisation des expériences vécues, mais aussi au jaillissement d’une écriture permettant de rêver à un avenir lumineux. »
Résumé de l'article de Lourdes Carriedo, « Écriture, mémoire et structure d’horizon chez Patrick Modiano », French Cultural Studies, dossier « Modiano et l’image », vol. 23, no 4 (décembre 2012), p. 341-349.