Table des matières
FICHE DE LECTURE
I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE
Auteur : Amiel, Sébastien
Titre : L'homme arrêté
Éditeur : Éditions de l'Olivier
Collection : -
Année : 2012
Éditions ultérieures : -
Désignation générique : -
Quatrième de couverture :
“« Ils atteignirent la vallée en milieu de matinée. Au détour d’un virage, ils aperçurent les eaux calmes du lac. Le voyage avait duré une heure, une heure pendant laquelle Adam et Anna n’avaient échangé que peu de mots. Elle et le petit avaient dormi un bon moment, bercés par la musique qui passait à la radio et l’air rafraîchi des sous-bois s’engouffrant par les vitres entrouvertes et glissant dans leurs cheveux. Adam avait conduit comme un automate, les yeux rivés sur la route, bifurquant aux embranchements, freinant, accélérant, et traversant les villages sans même en avoir conscience, l’esprit occupé par la fugue de Vasco. Dès qu’il coupa le contact, il eut le sentiment qu’il ne reverrait jamais son chien. »
La chaleur est écrasante. Le drame peut commencer.
Avec une extraordinaire économie de moyens, Sébastien Amiel parvient à nous faire partager les émotions les plus secrètes d’Adam, un homme habité par une inquiétude diffuse, étranger à lui-même et au monde.
Sébastien Amiel est né en 1975 à Carcassonne et vit à Toulouse. Après Presque rouge (L’Olivier, 2009), un recueil de nouvelles, L’Homme arrêté est son premier roman.”
II- CONTENU GÉNÉRAL
Résumé de l’œuvre :
Adam, mélancolique et détaché de tout, à ce qu'il semble, habite avec sa femme Anna, leur fils Martin et leur chien Vasco dans une maison en périphérie de la ville. Les temps sont durs: Adam a perdu son emploi de réparateur d'éoliennes, les difficultés financières s'accumulent, le couple d'Adam et Anna s'effrite, surtout depuis que cette dernière se rapproche d'un de ses collègues enseignant. Adam finit par se trouver un boulot de manutentionnaire dans un entrepôt. La vie quotidienne semble vouloir reprendre son cours malgré la conduite d'Anna. Un jour, Adam et Martin vont se baigner dans un lac non loin et Martin se noie. Avec ce drame, la mélancolie d'Adam se mue en désespoir et on parvient à percer un peu sa carapace. Anna le quitte pour le collègue enseignant. Après diverses quêtes qui échouent toutes lamentablement, Adam sent enfin un vent d'optimisme souffler sur sa vie alors qu'il retrouve l'amour avec une autre femme, etc.
Thème(s) : Famille, deuil, divorce.
III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION
Explication (intuitive mais argumentée) du choix : Rien de spectaculaire dans ce roman. Disons qu'à mon avis, il s'agit du seuil de la déconnexion. Adam, le personnage principal du roman, semble souvent absent, peu attentif ou peu intéressé à ce qui se déroule autour de lui et il a souvent l'air de vivre dans son propre monde (qu'on ne connaît pas), mais c'est fait de façon très suggestive, très feutrée. Bref, on reste un peu sur notre faim. Un exemple: “Ils ne semblaient pas se préoccuper d'Adam qui les observait en retrait, comme depuis un autre monde. Mutique, sombre, habité par un intangible sentiment d'étrangeté.” (79) Et puisqu'on n'a pratiquement jamais accès aux pensées ou aux émotions d'Adam, on ne peut pas approfondir son sentiment d'étrangeté, mais seulement constater qu'il est incroyablement détaché du monde.
Appréciation globale : Correct. Ça ne marquera pas mon esprit plus d'une semaine ou deux… En bout de ligne, on connaît tellement peu Adam qu'il est difficile de s'y attacher. Il n'est, en fait, ni un héros ni un anti-héros. Si j'osais m'avancer, je dirais qu'il a l'épaisseur (les attributs peu développés ou encore l'impact moindre sur le récit) d'un personnage de nouvelle. Par ailleurs, ce roman est à rapprocher de ceux d'Olivier Adam, qui expriment aussi une sorte de mélancolie plus ou moins surmontable, de désespoir congénital, mais pas trop ou nécessairement explicité, développé.
IV – TYPE DE RUPTURE
Validation du cas au point de vue de la rupture
a) actionnelle :
Adam est tellement détaché de ce qui l'entoure qu'il réagit mal ou en retard à ce qui se produit, comme si la gravité apparente des événements ne pouvait l'atteindre (jusqu'à ce que son fils meure, cela va sans dire):
“Cette fois-là, alors que son père manoeuvrait pour quitter le parking, [Martin] se mit à sangloter. Adam s'engagea prudemment dans la rue, attentif à la circulation et aux piétons. Ensuite, il demeura muet, conduisant, le regard vide, comme s'il avait oublié la présence de son fils.
- Pourquoi tu pleures ? finit-il par demander.” (74)
De plus, Adam ne fait rien pour confronter l'adultère d'Anna même si tous les indices pointent vers cela et que même son jeune fils l'a compris.
De façon générale, on peut dire qu'Adam est trop absorbé dans sa mélancolie pour être en mesure de réagir ou de réagir adéquatement aux stimulations du monde qui l'entoure et des personnes qu'il côtoie.
V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES
Nada.