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ranx:l_herbe_des_nuits [2015/05/18 15:30] – créée annelisabeth | ranx:l_herbe_des_nuits [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
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«Ils ne sauraient jamais que le temps palpite, se dilate, puis redevient étale, et peu à peu vous donne cette sensation de vacances et d’infini que d’autres cherchent dans la drogue, mais que moi je trouvais tout simplement dans l’attente.» (p.106) | «Ils ne sauraient jamais que le temps palpite, se dilate, puis redevient étale, et peu à peu vous donne cette sensation de vacances et d’infini que d’autres cherchent dans la drogue, mais que moi je trouvais tout simplement dans l’attente.» (p.106) |
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**B) Rupture interprétative :** Le carnet noir et la mémoire embrouillées et vieillissante du narrateur sont les seuls repères que nous avons face à l’histoire. Il s’avère dès lors que la réalité du récit est insaisissable, ou plutôt, qu’elle l’est seulement par les impressions floues, imprécises, subjectives du narrateur. Le temps est à la fois l’allié et l’opposant du narrateur. Il semble que ce soit, comme dans la plupart des romans de Modiano, l’élément le plus important et le plus insaisissable du récit. Il se meut sans cesse, faisant de la vie quelque chose d’étrange à notre conception humaine. C’est comme si les époques se succédaient comme un palimpseste. Parfois, à des moments et des endroits précis, le temps est aboli et retrouvé (lors de la dernière rencontre avec Langlais, par exemple). Habituellement, un récit raconté au passé est fiable, mais ce n’est pas le cas chez Modiano. De plus, Jean semble avoir été confus sur le moment, lorsqu’il écrivait les pages du carnet. | **B) Rupture interprétative :** Le carnet noir et la mémoire embrouillée et vieillissante du narrateur sont les seuls repères que nous avons face à l’histoire. Il s’avère dès lors que la réalité du récit est insaisissable, ou plutôt, qu’elle l’est seulement par les impressions floues, imprécises, subjectives du narrateur. Le temps est à la fois l’allié et l’opposant du narrateur. Il semble que ce soit, comme dans la plupart des romans de Modiano, l’élément le plus important et le plus insaisissable du récit. Il se meut sans cesse, faisant de la vie quelque chose d’étrange à notre conception humaine. C’est comme si les époques se succédaient comme un palimpseste. Parfois, à des moments et des endroits précis, le temps est aboli et retrouvé (lors de la dernière rencontre avec Langlais, par exemple). Habituellement, un récit raconté au passé est fiable, mais ce n’est pas le cas chez Modiano. De plus, Jean semble avoir été confus sur le moment, lorsqu’il écrivait les pages du carnet. |
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«Oui, c’était comme si je voulais laisser, noir sur blanc, des indices qui me permettraient, dans un avenir lointain, d’éclaircir ce que j’avais vécu sur le moment sans bien le comprendre. Des appels de morse tapés à l’aveuglette, dans la plus grande confusion.» (p.42) | «Oui, c’était comme si je voulais laisser, noir sur blanc, des indices qui me permettraient, dans un avenir lointain, d’éclaircir ce que j’avais vécu sur le moment sans bien le comprendre. Des appels de morse tapés à l’aveuglette, dans la plus grande confusion.» (p.42) |
Narrateur autodiégétique. | Narrateur autodiégétique. |
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Souvent, pour se définir ou pour s’exprimer sur une situation, des mots sont placés entre guillemets, comme si le narrateur était un enfant et qu’il découvrait de nouveaux mots qui ne collent pas tout à fait à son vocabulaire. Par exemple : «les mains propres» (p.98), «dans une sale histoire» (p.116). En lien avec cela, il note des mots d’argots dans son carnet : «Bahut, la chtourbe, les bourres, à dache.» (p.121) | Souvent, comme s'il était un enfant et qu’il découvrait de nouveaux mots qui ne collent pas tout à fait à son vocabulaire, il les place entre guillemets. Par exemple : «les mains propres» (p.98), «dans une sale histoire» (p.116). En lien avec cela, il note des mots d’argots dans son carnet : «Bahut, la chtourbe, les bourres, à dache.» (p.121) |
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Le narrateur soulève plusieurs questionnements, au fil du texte. Des questions sont posées, mais les réponses restent évasives, inexistantes. | Le narrateur soulève plusieurs questionnements, au fil du texte. Des questions sont posées, mais les réponses restent évasives, inexistantes. |