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ranx:homo_fabulator

MOLINO, Jean et Raphaël LAFHAIL-MOLINO, « Chapitre V : Les personnages », dans Homo fabulator : théorie et analyse du récit, Montréal, Leméac /Actes Sud, 2003, p. 157-195.

p. 158-159 : dans le roman (postromantique ici), les premières pages servent en général à la présentation, à la description (presque exhaustive) du personnage principal, le héros. La description de sa généalogique, de son ascendance, provoque une analepse : (p. 159) : « La nécessité de présenter les antécédents du personnage conduit à un retour en arrière (analepse) caractéristique des expositions du roman réaliste. »

p. 167 : « À la fin du XIXe siècle se développe une critique, à la fois théorique et pratique, du personnage réaliste, qui aboutit, dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, à des mises en question radicales. L'évolution se fait en deux étapes : on assiste à la perte de substance, puis à la dissolution de personnage. Perte de substance d'abord : la caractérisation porte davantage sur la psychologie des personnages que sur leur apparence extérieure ou leur situation sociale et ils semblent perdre peu à peu leur poids de réalité matérielle. C'est que l'on met en doute l'existence d'un monde extérieur objectif que tout le monde concevrait de la même façon : c'est l'époque du perspectivisme de Nietzsche, qui s'exprime dans la notion de « point de vue ». »

p. 168 : XIXe siècle : avec Nietzsche, on remet en question l’unité de l’être, de sa psychologie; on se représente plutôt l’humain comme un assemblage de forces contradictoires qui prennent tour à tour le dessus sur les autres. (Dr. Jekyll et Mr. Hyde, Dostoïevski). « On met maintenant en doute l'unité et la cohérence de la conscience et l'on décrit un moi éclaté, fait de tendances multiples et contradictoires. »

p. 169 : « Par ailleurs, la nature du héros a changé : il ne s’agit plus personnage actif et conquérant des romans de Stendhal ou et de Balzac, mais d’un être de plus en plus passif qui ne fait que développer ses impressions et sa réflexion. » Le roman (ntm de Virginia Woolf, 1927) se rapproche du poème car il met en scène la réalité telle que perçue par une sensibilité. Dissolution du personnage après la Seconde Guerre mondiale.

p. 170 : identité incomplète du personnage contemporain; exemples de Meursault de Camus, qui n'a pas de prénom, ou de K. de Kafka, qui n'est désigné que par une initiale.

« Valéry considérait comme « superstitions littéraires » « toutes croyances qui ont de commun l’oubli de la condition verbale de la littérature. Ainsi existence et psychologie des personnages, ces vivants sans entrailles. » »

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