TOURET, Michèle (dir.), Histoire de la littérature française du XXe siècle, tome II - après 1940, Rennes, Presses universitaires de Rennes (Histoire de la littérature française), 2008.
Bruno Blanckeman, “La littérature française au début du XXIe siècle”, p. 443-491.
Alors que le Nouveau Roman s'est érigé contre divers paramètres romanesques jugés obsolètes (intrigue, personnage, psychologie, illusion référentielle, etc.), au XXIe siècle, “la tendance la plus manifeste est celle du tout-romanesque. Les écrivains en revisitent sans complexe le ou les répertoires. Ils étudient, en actualisant ses données, ce que l'on appelait à l'époque de Madame de Lafayette la nature humaine, à celle de Balzac la comédie humaine, à celle de Malraux la condition humaine, ce que l'on serait en droit d'appeler aujourd'hui l'espèce humaine […]. De cette espèce, les romans cernent des invariants ontologiques et des variables de civilisation. Leur puissance se situe dans une aisance à jouer pour cela, de façon très ouverte, avec les productions cumulées de leur propre histoire.” (444)
Plus loin, Blanckeman évoque une “perte d'identité du sujet de l'énonciation - narrateur, locuteur, parleur ? -” dans certains romans d'Antoine Volodine. (450)