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ranx:fugueuses [2013/04/06 13:03] – mylenetruchon | ranx:fugueuses [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
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**Résumé de l’œuvre** : Émilie, mère de deux adolescentes (environ 13 et 16 ans), est submergé par l'émotion lorsqu'elle aperçoit les attentats du 11 septembre 2001 à la télévision. Dès lors, une étrange maladie la frappe: elle semble absente et s'évanouit régulièrement. Cela l'oblige par la suite à quitter le foyer familial pour se rendre en clinique. | **Résumé de l’œuvre** : Émilie, mère de deux adolescentes (environ 13 et 16 ans), est submergé par l'émotion lorsqu'elle aperçoit les attentats du 11 septembre 2001 à la télévision. Dès lors, une étrange maladie la frappe: elle semble absente et s'évanouit régulièrement. Cela l'oblige par la suite à quitter le foyer familial pour se rendre en clinique. |
Le reste du livre nous plonge dans des "flashback" où l'on découvre le passé d'Émilie et de sa famille. Par la suite, elle décide de se rendre à Aiguebelle pour voir sa mère qui, comme on le découvre, a une vision plutôt morne de la vie (elle se décrit comme une personne anormale). | Le reste du livre nous plonge dans des "flashback" où l'on découvre le passé d'Émilie et de sa famille. Par la suite, elle décide de se rendre à Aiguebelle pour voir sa mère qui, comme on le découvre, a une vision plutôt morne de la vie (elle se décrit comme une personne anormale). À son retour, Nathe et Alexa partent pour voir Blanche, la grand-mère des deux filles. |
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"Fugueuses" renvoie tout autant à la fuite qu'à la désunion. | |
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**Thème(s)** : la filiation, la maladie (dépression) | **Thème(s)** : la filiation, la maladie (dépression), la fuite |
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** III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION** | ** III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION** |
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**b) interprétative : difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.** | Émilie souffre d'une étrange maladie. Elle s'évanouie régulièrement et a des symptômes qui s'apparentent à ceux de la dépression. Elle est très peu motivée, tout comme le montre cet extrait: "Ma mère veut toujours qu'on en finisse. Quoi qu'on entreprenne, désormais, depuis son évanouissement, c'est pour en finir." (17) Son état de santé fait en sorte qu'elle "[est] là sans y être." (22) |
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**V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES** | Son état psychique se traduit également par son corps, qu'elle semble parfois ne plus maîtriser (surdité (80) et vue (98)). |
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Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)** | |
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Les narrateurs changent constamment. En fait, il semblerait que le narration soit à la troisième personne, mais qu'elle soit presque toujours plongé dans la tête des personnages (un peu comme la technique du flux de conscience en fait). | Bref, une seule phrase suffirait à la décrire : "la peur que maman ne sorte jamais du coma : elle est née dans le coma et elle va mourir dans le coma" (93) |
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La temporalité est elle aussi sujette à changements. On alterne sans cesse entre le passé et le présent des personnages. | Bien que son cas ne soit pas aussi marqué que celui d'Émilie, Nathe présente aussi quelques signes de rupture actionnelle. Elle dit, par exemple, qu'elle est "la cellule dormante de [s]on propre destin, au contraire d'Alexa qui a reçu sa mission dès sa naissance, trois ans avant la [s]ienne." (15) |
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| Elle parle aussi d'une certaine folie qu'elle et contre laquelle elle ne peut rien faire:"C'est ma nature qui le veut." (27) Elle mentionne que ladite folie lui vient en fait d'une autre vie, d'où son caractère irrémédiable (54). |
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| À la fin du livre, on mentionne qu'Émilie revient de sa cure d'une semaine complètement guérie. |
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| Elle subit également un viol et finit par cesser de se battre. Elle se laisse toucher sans rien dire. (56-57 ; 65). |
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| **b) interprétative : difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.** |
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ÉMILIE | Le rupture interprétative est aussi présente chez Émilie. Dès la première page, on dit qu'elle ne parvient pas à "à assimiler la disparition du fil [de téléphone]."(19) Cette situation illustre bien sa difficulté de compréhension. Le moindre petit changement risque de la déstabiliser. |
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"Son psychisme n'arrive pas à assimiler la disparition du fil [de téléphone]." (9) | Elle souffre aussi de problème de mémoire. Le monde qu'elle connait lui échappe constamment:"Un an après son premier évanouissement, ma mère ne sait plus comment elle s'appelle, elle ne sait plus rien de nous, elle a pris congé des colonnes de chiffres, elle a passé l'année à errer entre l'écran de télé et sa chambre, à jouer toute seule au scrabble et au boogle et à rêver qu'elle s'inscrivait à un cours de yoga." (14) Nathe, sa fille, dit : "Ma mère ne sait rien de moi[,][...]ma mère m'a embrassée, mais elle a aussitôt oubliée qu'elle l'avait fait, elle a voulu m'embrasser une deuxième fois" (19) |
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"Un an après son premier évanouissement, ma mère ne sait plus comment elle s'appelle, elle ne sait plus rien de nous, elle a pris congé des colonnes de chiffres, elle a passé l'année à errer entre l'écran de télé et sa chambre, à jouer toute seule au scrabble et au boogle et à rêver qu'elle s'inscrivait à un cours de yoga." (14) | Elle fuit la réalité en vivant par procuration grâce à la série télé //General Hospital//, qu'elle écoute sans cesse. Elle dit d'ailleurs souvent que la vie est un cinéma duquel on ne peut pas se sortir. |
"Ma mère ne sait rien de moi" (18) | |
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"Ma mère veut toujours qu'on en finisse. Quoi qu'on entreprenne, désormais, depuis son évanouissement, c'est pour en finir." (17) | Chez les autres personnages, la rupture n'est pas nécessairement notable. Il est toutefois intéressant de noter qu'Alexa mentionne à plusieurs reprises à quel point son passé lui échappe (ses souvenirs se mélangent et sont souvent faussés). Dans le cas de Blanche, elle est si vieille que ses sens commencent à la laisser tomber, mais elle reste très motivée ("elle défiait les statistiques" (291)). |
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"ma mère m'a embrassée, mais elle a aussitôt oubliée qu'elle l'avait fait, elle a voulu m'embrasser une deuxième fois" (19) | **V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES** |
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| Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)** |
"le nouvel état de ma mère consiste à être là sans y être." (22) | |
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La vie est un cinéma | |
- vie par procuration dans General Hospital (75) | |
- incapable de sortir de cet état (77) (chercher mécanisme 78) | |
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Surdité du corps (80) | |
vision de l'oeil (98) | |
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sa mère :"la peur que maman ne sorte jamais du coma : elle est née dans le coma et elle va mourir dans le coma" (93) | |
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| Les narrateurs changent constamment. En fait, il semblerait que le narration soit à la troisième personne, mais qu'elle soit presque toujours plongée dans la tête des personnages (un peu comme la technique du flux de conscience en fait), ce qui laisse plus de place à la pensée qu'à l'action. |
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ALEXA | La temporalité est elle aussi sujette à changements. On alterne sans cesse entre le passé et le présent des personnages, ce qui vient rendre flou leur histoire. |
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Alexa a un faux souvenir de sa naissance, elle a perdu la mémoire de son enfance (25) | |
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NATHE | |
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Différences notoires entre Alexa et Nathe (38) | |
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"Je [Nathe] suis la cellule dormante de mon propre destin, au contraire d'Alexa qui a reçu sa mission dès sa naissance, trois ans avant la mienne." (15) | |
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faire "l'invisible" (20) | |
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"Parfois, mon cerveau se vide d'un seul coup comme une salle de classe. Je peux traverser des kilomètres de couloir sans qu'une pensée vienne." (26) | |
"C'est ma nature qui le veut." (27) | |
ne peut rien contre cette folie car provient d'une autre vie (54) | |
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Stoïque face au viol (56-57)(65) | |
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