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===== Chapitre IV : L' | ===== Chapitre IV : L' | ||
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+ | Dion consacre ce chapitre aux écrits de Roland Barthes qui ont constitués selon lui l’impulsion du structuralisme littéraire en France, soit ceux « [...] publiés entre 1964 et 1967 : «Éléments de sémiologie» (1964), Critique et Vérité (1966), «Introduction à l’analyse structurale des récits (1981) et Système de la Mode (1967). » (p. 176) | ||
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+ | **But du chapitre :** À partir du cas de Roland Barthes, Dion espère saisir le structuralisme dans un moment historique, celui de sa domination dans le champs intellectuel. Le parcours structuraliste de Roland Barthes devrait permettre de rendre compte du bouleversement des sciences humaines à cette époque. Ce chapitre vise également à déterminer si Barthes fonde, ou non, une étude scientifique de la littérature. | ||
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+ | Barthes reprend la distinction saussurienne langue/ | ||
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+ | Pour Barthes, la société construit des systèmes seconds à partir du système premier qu’est la langue. Dès lors , « [...] il semble que doivent s’imposer une linguistique et, partant, une sémiologie de la connotation (des systèmes décrochés). Ainsi, la critique idéologique peut se justifier du fait que l’idéologie appartient à un second système et qu’elle est, écrit Barthes, la forme des signifiés de connotation. » (p. 182) | ||
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+ | Dion revient sur la querelle qui opposa Barthes à Raymond Picard : « Selon Barthes, l’ancienne critique est essentiellement empiriste, c’est-à-dire inductive, attachée à la compilation et à la vérification de petits faits vrais. En cela, elle est positiviste, | ||
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+ | Pour Dion, il existe trois enjeux centraux dans le projet scientifique de Barthes. Il s’agit des enjeux du langage, de l’objet et de l’herméneutique (qui réside dans le rapport entre les deux premiers). | ||
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+ | Le nouveau critique, dont Barthes est un représentant, | ||
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+ | À propos de l’enjeu herméneutique chez Barthes : « [...] le poéticien a-t-il droit à l’interprétation ? Doit-il être fidèle à l’ordre des langages, y apposer un langage historique, psychanalytique ou autre ? Contre une critique qui mythifie ses propres méthodes et en fait l’unique voie d’accès au texte dans sa pure littérarité, | ||
+ | « Introduction à l’analyse structurale du récit » | ||
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+ | Selon Dion, le structuralisme rigide que Barthes propose dans ce texte constitue en parti une réponse aux attaques de Picard : « Si les récits ne sont pas une combinaison aléatoire d’éléments disparates, ils doivent forcément relever d’une structure universelle fixe. Dès lors, le structuralisme de Barthes se radicalise : il tend à fossiliser les récits, à les renvoyer à une structure toujours identique et rigide. » (p.192) | ||
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+ | Comme l’analyse structurale des récits en était encore à ses premiers balbutiements, | ||
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+ | **S/Z** | ||
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+ | C’est dans S/Z que Barthes abandonne la notion de «Modèle» au profit de celle, plus souple, de «Texte» : « Il ne s’agit plus dorénavant de se référer à une Structure une et entière, mais, au contraire, de faire appel à des Textes multiples, divers, pluriels, qui sont en position d’intertextualité et qui, relevant d’une pratique d’écriture, | ||
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+ | Dans **Critique et vérité**, Barthes développe l’idée selon laquelle la tâche de la critique n’est pas de traiter du sens, mais plutôt d’en produire : « La critique est cette activité qui, ne constituant ni une science, ni une simple lecture, engendre un certain sens en le dérivant d’une forme qui est l’oeuvre (CV, p. 64). » (p. 200) | ||
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+ | == Conclusion du chapitre == | ||
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+ | Dion affirme que pour Barthes, le structuralisme a agit en tant qu’imaginaire plutôt que comme modèle scientifique. Barthes a en effet affirmé à l’occasion que, pour lui, le projet d’une science de la littérature était un rêve naïf : « [...] Le structuralisme, | ||
===== Chapitre V : La linguistique discursive ===== | ===== Chapitre V : La linguistique discursive ===== | ||
+ | Ce chapitre est consacré à Émile Benveniste. Selon Dion, Benveniste fut à l’origine de trois grandes révolutions en linguistique : « Ces bouleversements profonds furent liés, premièrement, | ||
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+ | Il semble que les théories de Benveniste aient constitué un appel à la littérature, | ||
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+ | Pour Benveniste, c’est l’énonciation qui est l’acte producteur du récit : « Considérée, | ||
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+ | Dion souligne un paradoxe : Si les structuralistes se sont intéressés par la linguistique discursive de Benveniste, ils n’ont toutefois pas participé à son développement : « Ainsi, la linguistique discursive, dont l’intérêt pour les structuralistes était certain, n’a pas été développée par ces derniers. Il est sûr que les considérations sur l’énonciation discursive ne rejoignaient pas directement les structuralistes, | ||
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+ | Pour Dion, la narratologie genettienne est largement redevable des travaux de Benveniste. C’est la dichotomie énonciation discursive/ | ||
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+ | En bref, pour Dion, le structuralisme est redevable à Benveniste principalement parce qu’il a relevé l’importance de la problématique de l’énonciation : « En soi, le repérage des marques de la subjectivité et des traces de l’énonciation discursive ou historique, ainsi que la mise au jour de l’opposition sémiotique/ | ||
===== Chapitre VI : Postérité du structuralisme ===== | ===== Chapitre VI : Postérité du structuralisme ===== | ||
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+ | Pour Dion, les trois principaux héritiers du structuralisme littéraire en France sont la narratologie, | ||
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+ | Dion revient sur l’apport de Benveniste, qui a constitué en quelque sorte le point de jonction entre le structuralisme et la narratologie, | ||
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+ | **Comment la narratologie constitue une sorte de prolongement du structuralisme :** « La narratologie se trouve à prolonger le structuralisme, | ||
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+ | Il semble également que Benveniste ait contribué à la fortune de la théorie du signe saussurienne au dépend de la théorie du signe peircienne en France : « Chez Benveniste, se rencontre une binarisme saussurien, qui ne pouvait aisément intégrer le triadisme peircien. Dans l’article consacré à la «Sémiologie de la langue» (1974), Benveniste s’attarde longuement à la «semeiotic» peircienne. Il y présente Peirce et Saussure tels deux génies antithétiques; | ||
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+ | Dion défend le structuralisme en rejetant l’idée de sa mort. Selon lui, le structuralisme a contribué au développement des théories sémiotique : « « Bien que les structuralistes n’aient pas véritablement lancé une sémiotique de l’énonciation, | ||
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+ | Conclusion partielle :** Dion parle du structuralisme non pas en tant que théorie ou méthode, mais plutôt en tant qu’épistémè : « Partout l’épistémè structuraliste pousse ses ramures. La sémiotique et la narratologie en procèdent; le poststructuralisme déconstructionniste, | ||
===== Conclusion ===== | ===== Conclusion ===== | ||
+ | Dion conclut que le structuralisme s’est érigé sur les bases d’un fantasme, celui de comprendre les processus d’engendrement du sens : «Il apparaît donc que, comme phantasme, le structuralisme s’est vécu comme une étude du procès de signification. Comme phantasme, cependant, puisque l’examen des analyses structuralistes montre que la plupart d’entre elles ne constituent à tout prendre qu’une dissection consciencieuse des oeuvres analysées et une mise au jour de structure régissant un sens manifesté à caractère statique. [...] En tant que recherche des structures immanentes au même titre que comme formulation de modèles, le structuralisme est une discipline statique : il dévoile des structures fixes, achevées; il propose des modèles de description synthétiques. Le structuralisme travaille, pour ainsi dire, dans un monde de significations achevées. » (p. 252) | ||
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+ | En définitive, | ||
+ | Que notre étude soit donc, de surcroît, un plaidoyer en ce sens.** » |
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