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Notice bibliographique :
Résumé de l’œuvre :
Narration : ...
Explication :
Personnage(s) en rupture : ...
A) Nature de la rupture : naissance (1) et rapport à la réalité (2)
1) Explication : Le personnage ne connaît pas la date exacte à laquelle il est né parce qu'il a vu le jour entre vingt-trois heures et une heure du matin pendant un orage. Cela semble intimer au personnage une destinée chaotique, à l'image de sa naissance : «Naissance hors du temps, donc, et hors de la lumière car on ne s'éclaire qu'ainsi à cette époque, à la cire et à l'huile, on ne connaît pas encore le courant électrique. Celui-ci, tel qu'aujourd'hui nous en possédons l'usage, tarde encore à s'imposer dans les moeurs, il serait pas trop tôt qu'on s'en occupe. Comme s'il s'agissait de régler cette autre affaire personnelle, c'est Gregor qui va s'en charger, c'est à lui qu'il reviendra de le mettre au point.» (p. 9-10)
Sa naissance lui imprime aussi un caractère plutôt difficile, à l'image de l'orage pendant lequel il est né : «De telles venues au monde risquant de vous rendre un peu nerveux, son caractère se dessine vite : ombrageux, méprisant, susceptible, cassant, Gregor se révèle précocement antipathique. Il se fait tôt remarquer par des caprices, des colères, des mutismes, des fugues et des initiatives intempestives, destructions, bris d'objets, sabotages et autres dégâts.» (p. 11)
Il développe aussi une grande sensibilité aux bruits : «il se montre aussi fort impressionnable, nerveux, fragile et notamment sensible de façon peu normale, troublé à l'excès par toute sorte de bruits, rumeurs ou vibrations, échos : même si ceux-ci sont extrêmement lointains, perceptibles par nul autre, ils peuvent plonger dans d'inquiétantes fureurs.» (p. 12)
Il souffre aussi de moments de cécité qui rappelle les éclairs dans l'orage, ceux de sa naissance. Il devient une sorte de curiosité médicale : «Il est aussi sujet à de sérieuses crises au cours desquelles, revoyant et revivant même sous un ciel serein l'éclair de sa naissance, il présente des accès d'éblouissement jusqu'à paraître aveugle, provoquant l'affolement de sa famille et les hochements perplexes des docteurs aussitôt convoqués.» (p. 12)
Il grandit et devient rapidement d'une taille démesurée : «Sur ce fond désordonné, sa croissance s'effectue sur un train anormalement rapide: très vite il devient très grand, plus vite encore plus grand que tout le monde.» (p. 12)
Il possède une ouïe hors du commun qui lui fait penser qu'il entend les Martiens : «Une autre nuit qu'il s'affaire sur son puissant récepteur de radio, Gregor croit percevoir de drôles de bruits paraissant venir d'extrêmement loin, nettement mélodiques et régulièrement rythmés. Trente ans plus tard on établira qu'il s'agit d'ondes mécaniques provenant en effet des étoiles mais Gregor, toujours prompt à s'exalter, les attribue gravement et sans hésiter à des êtres pensants très éloignés, autochtones d'autres planètes – Vénus ou Mars au bas mot – dotés d'intelligence voire scientifiquement plus avancés que nous autres et qui tentent de communiquer avec lui.» (p. 104)
Sur le plan intellectuel, il possède une aisance marquée pour l'absorption de connaissances. Il apprend à une vitesse folle et possède une mémoire et une capacité d'abstraction hors du commun: «Ayant ainsi appris en cinq minutes une bonne demi-douzaine de langues, distraitement expédié son parcours scolaire en sautant d'une classe sur deux, et surtout réglé une fois pour toutes cette question des pendules – qu'il parvient bientôt à désosser puis rassembler en un instant, les yeux bandés, après quoi toutes délivrent à jamais une heure exacte à la nanoseconde près –, il se fait une première place dans la première école polytechnique venue, loin de son village et où il absorbe en un clin d'oeil mathématiques, physique, mécanique, chimie, connaissances lui permettant d'entreprendre dès lors la conception d'objets originaux en tout genre, manifestant un singulier talent pour cet exercice. Sa mémoire est en effet aussi précise que la photographie récemment découverte et, surtout, Gregor manifeste le don de se représenter intérieurement les choses comme si elles existaient avant leur existence, les voir avec une telle précision tridimensionnelle que, dans le mouvement de son invention, jamais il n'a besoin de croquis, de schéma, de maquette ni d'expérience préalables.» (p. 13)
2)Explication : Ses capacités d'abstraction sont telles que parfois elles parviennent à le dominer et à lui faire confondre sa pensée et la réalité : «ce qu'il imagine étant immédiatement considéré comme vrai, le seul risque auquel il s'expose, et peut-être s'exposera toujours, est de confondre le réel avec ce qu'il projette.» (p. 13-14) Autre exemple : «Mais de telles aptitudes, et surtout cette excessive intrusion de la réalité dans l'imagination, l'envahissement de l'idée se prenant pour la matière, risquent aussi de vous couper un peu du monde, en tout cas des personnes s'occupant de cette matière.» (p. 43) En effet, Gregor est tellement préoccupée par ses inventions qu'il oublie souvent le côté humain derrière. En fait, il lui arrive souvent d'être escroqué par les hommes d'affaire qui appuient ses projets. Il ne réfléchit qu'aux objets qu'il crée et prend peu en considération les conséquences et implications qui accompagnent ses inventions. Il est plutôt solitaire : «Il apparaît aussi d'ailleurs qu'il aime mieux être seul et vivre seul en général, et se considérer dans les miroirs plutôt que regarder les autres, et se passer des femmes bien qu'il leur plaise […]. Mais ce fait tient aussi à certains points spéciaux de son caractère. […] D'abord son extrême préoccupation des microbes, bacilles et toute espèce de germes, qui le contraint à nettoyer sans cesses toute chose autour de lui, démesurément et sans jamais confier cette tâche à quiconque, se lavant les mains avant, se lavant les mains après. Puis sa manie de tout compter, perpétuellement, qui est une absorbante besogne, contraignante à l'égal d'une loi.» (p. 44-45)
Ses manies l'occupent à un point tel, qu'elles font l'objet d'émotions précises: «cette activité de dénombrement lui prend d'autant plus de temps que, pas seulement mécaniques, elle envahit aussi la sphère des émotions : dans la foule infinie des chiffres qui occupent son esprit, chacun de ceux-ci inspire à Gregor un sentiment spécial, un goût particulier, une couleur bien à lui, rien n'égalant son affection majeur pour les nombres divisibles par trois, beau nombre, on le sait, qui marche à toute occasion. Tout ce qui se divise par trois, aux yeux de Gregor, c'est mieux. Rien n'est plus beau pour lui qu'un multiple de trois.» (p. 45-46) De telles obsessions couplées au fait qu'il peine en situation sociale et interpersonnelle, rappellent le syndrome d'asperger.
Il existe un décalage entre lui-même et la vie concrète. Il se désintéresse de l'argent plus précisément et de son profit personnel : «On vonvient donc d'un arrangement selon quoi la Western Union va verser à Gregor une somme forfaitaire de centre quatre-vingt-dix-huit mille dollars pour l'achat complet de tous ses droits. C'est un montant dérisoire au regard de ce qui aurait dû lui revenir, mais on dirait qu'il ne s'en rend pas compte. Désagréable et sûr de lui comme il est, habité par une idée de sa personne aussi haute que son dédain pour autrui, on s'attendrait à ce qu'il négocie durement ses mérites mais non, il paraît ne pas tirer les conséquences de son estime de soi dans la vie matérielle.» (p. 78)
En vieillissant, son équilibre mental diminue et il commence à présenter des comportements anormaux. Il avait toujours été envisagé comme un excentrique, mais son cas s'aggrave : «Or, outre qu'il est de moins en moins aimable, que son caractère tend à s'aigrir, on dirait qu'il perd un peu de son équilibre aussi car des signes suspects se manifestent. Même s'il a toujours parlé seul, monologuant sans cesse au cours de ses travaux, les assistantes s'inquiètes peuvent l'entendre à travers la porte, pourtant capitonnée, pérorer plus que jamais dans ces moments d'orage. Il semble alors s'adresser aux éclairs eux-mêmes comme à des employés, des enfants, des élèves ou des pairs […]. Pire, même après l'orage et quelle que soit l'humeur du ciel, Gregor se met bientôt à tenir toute circonstance des propos de plus en plus dénués de mesure, exprimant des idées de grandeur à ce point immodérées et fréquentes que ses amis, ou le peu qui commence à lui en rester, tentent de le protéger contre ses propres déclarations.» (p. 126-127)
Il se lie d'amitié avec les pigeons qu'il accueille en grand nombre dans sa chambre d'hôtel : «Puis naturellement l'idée lui vient, tant que nous y sommes, de passer du traitement ambulatoire à la prise en charge institutionnelle, et de monter une clinique pour pigeons.» (p. 149)
Il tombe amoureux d'une piegonne également, seul objet de son amour qu'il a connu dans toute sa vie.
B) Origine de la rupture : ...
Explication :
C) Manifestations : ...
Explication :
D) Objets : ...
Explication :
E) Manifestations spatiales : ...
Lieux représentés : Explication :