Quatrième de couverture
Paul Chanel Malenfant évoque ici des scènes d’enfants tout droit sorties du pays des rêves, pays des merveilles et des mille et une nuits du monde: scènes cruelles, tendres, cyniques. Les choses de la vie et les airs de famille côtoient les mystères de la mort en un livre de mémoire empreint de vague à l’âme, de mélancolie, ce mal des siècles qui finissent, qui recommencent. Les rites d’initiation au désir y accompagnent les récits d’apprentissage de la langue pour exalter l’enivrante sensualité musicale du langage.Après les tourments de Quoi, déjà la nuit ?, un premier roman relatant la lucide traversée de la mort d’une femme aimée, l’auteur effectue maintenant un retour sur les émois amoureux de l’enfance, là où se jouent, prophétiques, tous les signes d’un destin, d’une existence.
Justification
Il s'agit d'un récit de vie composé de plusieurs fragments relatant des événements centrés sur des objets et des portraits de personnages, plutôt que sur un événement.
« Il s’agit strictement de recomposer sa vie en la feuilletant comme on tourne les pages d’un album. La technique du fragment sert à mettre en lumière le discontinu de l’existence, sans l’ordonner à aucune notion de causalité ou d’enchaînement nécessaire. Les expériences ne sont pas liées, sauf peut-être par quelques repères thématiques – l’éveil sexuel, le deuil, l’étranger – mais strictement juxtaposées. Un je regarde, consigne des événements minuscules, des postures anodines (la grand-mère qui enfile ses bas de soie, la main droite de la mère, posée sur le fer chaud, qui repasse tendrement les chemises du père), ou encore des objets mineurs qui prennent, par la force de la prose poétique, une valeur emblématique. » (p. 49)
FORTIER, Frances, « Le statut de l’événement dans le récit littéraire contemporain », dans Isabelle DÉCARIE, Brigitte FAIVRE-DUBOZ et Éric TRUDEL [dir.], Accessoires. La littérature à l’épreuve du dérisoire, Québec, Éditions Nota bene (Essais critiques), 2003, p. 45-61.