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BIBLIOGRAPHIE SUR LE PERSONNAGE DANS LA LITTÉRATURE CONTEMPORAINE
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BIRON, Michel, « L’effacement du personnage contemporain : l’exemple de Michel Houellebecq », Études françaises, vol. 41, n° 1 (2005), p. 27-41.
- « Cet article examine le rapport que l’individu entretient avec la société dans le roman contemporain. Comme le suggèrent les romans de Michel Houellebecq, le personnage contemporain ne se définit plus par le combat qu’il mène dans un monde opposé à ses désirs, comme ce fut le cas dans la tradition réaliste, mais par un combat d’un autre type en vertu duquel l’individu contemporain ne cesse de retomber en lui-même, de s’affaisser dans sa stérile lucidité. Mais comment cet individu triste et dépressif peut-il devenir un héros romanesque ? Houellebecq pose explicitement cette question et propose d’élargir le domaine de la lutte à tous les domaines de la vie humaine en décrivant les moindres rapports affectifs sur le modèle d’une vaste compétition sociale. À ce jeu toutefois, le seul combat possible est celui de l’effacement de soi. Chaque personnage de Houellebecq finit ainsi par disparaître sans laisser de traces, au milieu de la nuit et au plus près du néant, comme une dernière protestation contre le vide de l’existence. »
- [disponible en ligne via Érudit]
BARRÈRE, Anne, et Danilo MARTUCCELLI, Le roman comme laboratoire. De la connaissance littéraire à l’imagination sociologique, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion (Le regard sociologique), 2009.
- « La compréhension du monde contemporain ne peut pas se faire en tournant le dos à la production artistique de son époque. Mais alors qu’au XIXe siècle, le roman réaliste et la sociologie naissante se sont naturellement inspirés, la conversation entre sciences sociales et littérature s’est progressivement brouillée et affaiblie. Ce processus est même devenu extrême en France, où une critique, inlassablement reprise depuis des années, a décrété la production romanesque actuelle comme désocialisée, insignifiante et enfermée dans les arcanes du moi.
- Ce livre est animé par une toute autre conviction, celle que certaines œuvres recèlent, à condition de bien savoir les lire, des sources majeures pour la compréhension de notre époque. En s’appuyant sur l’analyse de 200 romans, signés par 20 écrivains français contemporains, tous vivants et en pleine activité, il permet de comprendre comment le roman reste une source privilégiée de connaissance et d’imagination pour les sciences sociales.
- Une démonstration est faite : le roman est toujours un laboratoire pour étudier la modernité, les individus, les situations et le monde. Non seulement en montrant les limites de certaines formes de saisissement sociologique (personnage social, rôles, intrigues…), mais surtout en permettant de fabriquer de nouveaux outils d’analyse et d’interprétation. Cet ouvrage, sans équivalent, est la première étude sociologique d’envergure de la production romanesque française actuelle. » (quatrième de couverture)
- Parmi les écrivains abordés : Emmanuèle Bernheim, Emmanuel Carrère, Philippe Delerm, Benoît Duteurtre, Annie Ernaux, Jean Echenoz, Christian Gailly, Régis Jauffret, Patrick Modiano, Jean-Philippe Toussaint…
Pour avoir un aperçu rapide de cet ouvrage, possibilité, sans doute, de consulter cet article :
BARRÈRE, Anne, et Danilo MARTUCCELLI, « La sociologie à l’école du roman français contemporain », Sociologies, 2008 [en ligne]. http://sociologies.revues.org/index1523.html