BELLATORRE, André et Sylviane SAUGUES, L'Aventure narrative. Lecture à deux voix des romans de Christian Oster, Paris, Hermann, 2013.
Présentation
L’œuvre de Christian Oster occupe une place singulière dans le paysage du roman contemporain. Nous nous sommes essayés ici à rendre compte du caractère inattendu de cette entreprise romanesque. L’écriture d’Oster possède quelque chose de « déplacé » au sens où elle privilégie le déplacement sous toutes ses formes et invite le lecteur hors des sentiers battus. La fiction ostérienne explore, il est vrai, des territoires géographiques peu exotiques mais se caractérise par une étonnante et souvent hilarante étrangeté. Le romancier y met certains aspects majeurs de notre époque paradoxalement à distance par une approche microscopique des choses, un sens minutieux du détail. Son œuvre aventureuse tente le pari risqué d’un narrateur récurrent, toujours le même et tout à fait autre, qui témoigne, dans ses égarements mélancoliques et burlesques, de la difficulté d’être. Cette suite romanesque placée sous le signe de la surprise donne à voir, dans tous ses états, une écriture de l’imprévu tour à tour excentrique, précieuse et humoristique, qui ré-enchante le roman contemporain.
Sommaire
Introduction
UNE POÉTIQUE DU DÉPLACEMENT
I. L’art du décalage
II. « Éviter l’enlisement »
III. « Je m’appelle Gavarine et je voudrais dire quelque chose »
IV. « Je ne déteste pas les enterrements »
V. « Je ne tiens pas le compte des années qui passent »
VI. « Le gâteau me regardait »
À LA RECHERCHE DU TEMPS OSTÉRIEN
I. L’épaisseur de l’instant lent
II. Mesures du temps
III. Le passé entre souvenir et oubli
IV. Tuer et retenir le temps : entre l’ennui et la vieillesse
LES ROMANS FICTIFS DE CHRISTIAN OSTER
I. Le Pont d’Arcueil
II. Dans la cathédrale
III. Paul au téléphone
ESTHÉTIQUE DE L'INDÉCISION
I. Hésitations et indécisions du récit
II. La question de l’énonciation
III. La minutie des détails
IV. Une stylistique de l’indécision
LE RIRE D'OSTER
I. Le comique fictionnel
II. Le comique ostérien : une rhétorique de l’incongruité
III. Le comique ostérien : un comique narratif
IV. Une veine héroï-comique
SOUS LE DÉSENCHANTEMENT…
I. Écrire en noir et blanc (le douloureux dicible et l’indicible)… ou la pudeur d’Oster
II. Narrer (ou narguer) la mort ?
III. La fantaisie de la langue à l’œuvre
LE JEU DU LECTEUR
I. Figures de lecteurs
II. « Mon improbable lecteur »
L'ATELIER D'OSTER
I. Survol génétique
II. Écriture créative à partir de l’œuvre romanesque de Christian Oster
III. Rencontre avec Christian Oster
Conclusion