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FICHE DE LECTURE

INFORMATIONS PARATEXTUELLES

Auteur: Peter Ackroyd Titre: Le testament d'Oscar Wilde [Titre original: The Last Testament of Oscar Wilde] Édition: Presses de la Renaissance [Hamish Hamilton] Collection: Année: 1984 [1983] Pages: 245 pages Cote: Désignation générique: Roman

Bibliographie de l'auteur: Ackroyd est l'auteur de nombreux romans, ouvrages de poésie et de critique littéraire. Ses principales publications sont: London Lickpenny, Notes for a New Culture, Country Life, Dressing Up, Ezra Pound and his World, The Great Fire of London, T.S. Eliot, Hawksmoor, The Diversions of Purley.

Biographé: Oscar Wilde

Quatrième de couverture: Résumé de l'intrigue; présentation des auteurs Oscar Wilde et Peter Ackroyd

Préface: Aucune

Rabats: Sans

Autres:

LES RELATIONS (INSTANCES EXTRA ET INTRATEXTUELLES)

Auteur/narrateur: Le narrateur est Oscar Wilde lui-même, qui raconte sa propre histoire sous la forme d'un journal intime.

Narrateur/personnage: –

Biographe/biographé: –

   Bien que la question des instances ne se pose pas de la même façon ici, on peut néanmoins tenter de dégager quelques-unes des particularités du Wilde tel que dépeint par Ackroyd. Le récit s'ouvre sur la dernière année d'existence de Wilde. Isolé par la pauvreté et le déshonneur, celui-ci entreprend de «découvrir une nouvelle forme» (p. 14) à travers laquelle il pourra révéler au monde qui il était véritablement. Revenant sur son œuvre, sur les idées qui y sont défendues, sur les scandales provoqués notamment par la parution du Portrait de Dorian Gray, Wilde se défend contre toutes les accusations portées contre lui et révèle la terrible souffrance qui est désormais la sienne. C'est donc un Wilde profondément «écorché» que l'on retrouve ici, un Wilde qui assume ses actes, bien qu’il les regrette amèrement. Enfin, ce journal doit constituer une réponse à la société londonienne qui, à force de persécutions, n'a pas eu raison de son art. Wilde est encore capable d'écrire! En cela, Le testament d'Oscar Wilde est un formidable pied-de-nez à tous ses détracteurs.     

L'ORGANISATION TEXTUELLE

Synopsis: Voir quatrième de couverture: «19 mai 1897: Oscar Wilde est libéré de prison, après deux ans de travaux forcés pour homosexualité. Dès le lendemain, résolu à quitter l'Angleterre qui lui a fait payer si cher sa liberté d'esprit et de mœurs, Wilde débarque à Dieppe. Séjournant quelques temps dans la région, il commence sa fameuse Ballade de la geôle de Reading. Ce sera sa dernière œuvre…

Fin 1897, Wilde s'installe à Paris: livré au besoin et à la solitude, c'est là qu'il finira ses jours trois ans plus tard. Il n'écrira plus une ligne, laissant à jamais dans l'ombre du secret les réflexions que pouvaient lui inspirer sa gloire passée et sa présente infamie.
Il fallait un sacré culot pour prendre la plume à la place de Wilde lui-même: pourtant, le pari est tenu. Fin connaisseur de la vie et de l'œuvre de l'écrivain, Peter Ackroyd interprète à merveille sa partition, au sens où le soliste interprète le compositeur. Supposant que Wilde a tenu son journal durant ses dernières années de vie, il nous donne de la bouche même du maître la version originale des faits, par-delà tout le faisceau de rumeurs et de légendes qui ont entouré l'homme et l'écrivain.»  

Ancrage référentiel: À l'instar de nombreuses biographies fictives, les éléments qui viennent servir d'ancrage référentiel sont aussi multiples que variés: personnalités artistiques et littéraires (Mallarmé, Sarah Bernhardt, Gide, Chatterton, Poe, Huysmans, Sebastian Melmoth, etc.); personnages de romans (Phèdre, Don Juan, Falstaff, Faust, des Esseintes, etc.); œuvres de Wilde (Le portrait de Dorian Gray, Ballade de la geôle de Reading, Le portrait de Mr. H., Salomé, etc.); références géographiques (Londres, Paris, Suisse, États-Unis, etc.); périodiques de l'époque (L'Echo, le News, le Times).

Indices de fiction: Comme il s'agit d'un journal fictif, repérer les indices de fiction s'avère ici problématique. Il est tout naturel que le diariste fasse alterner passé et présent, passe d'un régime sérieux à un régime comique, conjugue intériorité et extériorité, etc. L'abondance d'analepses et de prolepses, la distorsion de la temporalité, les changements de ton, les récits enchâssés, tout cela ne peut pas être ici considéré comme indices de fictionnalité. Mise à part la désignation générique de «roman», et les quelques transpositions qu'on y décèle (voir section «Transpositions») et qui viennent en quelque sorte briser l'illusion référentielle (comme les reprises allusives à l’œuvre de Wilde), très peu d'éléments contribuent à désigner ce texte comme une fiction.

Rapports vie/oeuvre: Très marqués. Il est question de ces rapports au moment où Wilde accuse la société – et lui-même – d'avoir corrompu son art (p. 28, p. 94) ; où il effectue des parallèles entre sa personnalité et son œuvre («En fait, ma personnalité a toujours troublé; tout comme, plus tard, mon œuvre allait déconcerter», p. 71); où il établit la distinction entre écrire pour un journaliste ou un philosophe et écrire pour un véritable écrivain («Un artiste n'est pas un savant: la différence entre son œuvre et celle du philosophe ou du journaliste, c'est que sa personnalité s'y glisse et lui donne sa forme. Si je mettais au jour les péchés du monde, je révélais dans le même temps ceux que recelait mon cœur» (p. 169)). En fait, tout au long de ce roman, Wilde se pense en tant qu'écrivain. S'il éprouve autant de regret face à ses actions passées, c'est surtout parce qu'il a négligé son art, seule entreprise véritablement noble de sa vie. Il faudrait d'ailleurs dégager de façon plus sérieuse les formes que prend cette conception d’un «soi artistique» tant dans le journal fictif que dans la biographie fictive.

Thématisation de l'écriture: très marquée, évidemment. Wilde raconte les circonstances entourant la rédaction et la réception de la plupart de ses œuvres (p. 166-172). Il est également question de l'écriture du journal («C'est la peur de la solitude qui me pousse à écrire en ce moment […]» (p. 207)); de la correspondances que Wilde entretient parallèlement à la rédaction de son journal.

Thématisation de la lecture: Marquée. On retrouve de nombreuses allusions aux premières lectures de Wilde (p. 34-35); aux auteurs dont Wilde s'est inspiré pour écrire son œuvre; aux auteurs contemporains de Wilde; aux lectures de Wilde en prison, etc.

Thématisation de la biographie: Deux passages évoquent explicitement la biographie : «Même Bosie qui, grâce à sa poésie, eût pu atteindre les cieux, n'est plus que l'ombre de lui-même: je ne prévois pour lui qu'ennuie et souffrance. Et si un insensé écrivait ma biographie, il n'échapperait pas à mon funeste destin. Pas de royalties en perspective, de toute façon» (p. 27) ; Au sujet du Portrait de Mr. H. : «Peu m'importait que les faits fussent exacts ou non: j'avais découvert une vérité plus vaste que celle de la biographie et de l'histoire, une vérité non seulement sur Shakespeare, mais aussi sur la nature de tout art créateur» (p. 167-168).

Topoï: déshonneur, pauvreté, mort de l'artiste, solitude, homosexualité, amour, amitié, etc.

Transpositions: - Transposition du vécu: invention de l'expérience vécue par Oscar Wilde à sa sortie de prison - Transposition de l'œuvre: reprises allusives de l'œuvre de Wilde - Transposition des codes propres à plusieurs autres genres: roman (dialogues, narration, etc.); maxime («Les leçons les plus simples sont celles que nous comprenons en dernier» (p. 10); «L'oisiveté est la suprême condition de l'artiste, mais il faut que l'oisiveté aille de pair avec la joie» (p. 19)); conte (p. 117-122, p. 200-203). - Transpositions d'ordre ludiques: du sérieux au comique: Voir le passage suivant:

«Gide m'a dit un jour qu'il tenait un journal: le peu qu'il contient doit, j'imagine, avoir un parfum de scandale. Je vais essayer de faire quelque chose de plus didactique. J'ai déjà dessiné le frontispice.

LE GUIDE DE LA FEMME MODERNE: À LA DÉCOUVERTE D'OSCAR WILDE. Conte

“Je dois tout à ce guide.” (Mr. Bernard Shaw.) “ Je ne voyage jamais sans ce livre.” (Mrs. Patrick Campbell.)

Le seul exemplaire, sur vélin japonais, sera exposé au musée d'Histoire naturelle de Londres.» (p. 15)

LA LECTURE:

Pacte de lecture: Pacte romanesque établi à travers le paratexte (désignation générique, quatrième de couverture, etc.).

Attitude de lecture: Se lit comme un roman, bien que l'on soit constamment porté à comparer ce que dit Wilde de lui-même et ce que l'histoire en a retenu…

Lectrice: Marina Girardin

fq-equipe/wilde_par_ackroyd_1.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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