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fq-equipe:vies_volees_de_garcin

FICHE DE LECTURE

Référence bibliographique : Auteur : GARCIN, Christian Titre : Vies volées Lieu : Castelnau-le-Lez Édition : Éditions Climats Collection : Micro-climats Année : 1999 Nombre de pages : 116 pages Cote UQAR (s’il y a lieu) : -

Appellation générique : Aucune Biographés : Seize personnalités, dont certaines très connues et d’autres moins ou pas du tout (certaines paraissent même tout à fait inventées). Dans l’ordre de chacune des quatre sections : (* = auteur ; ? = personnage fictif, ou individu dont l’existence serait à vérifier auprès de sources plus spécifiques) I. Petites morts 1. ? Sœur Agnès des loups 2. *Guilhem de Cabestanh [Troubadour, vers 1212. Il est connu par la légende du cœur mangé, histoire d’amour impossible dans laquelle sa « vida » est complètement intégrée.] 3. ? La Tripe 4. *Ihara Saikaku [Écrivain japonais ; Osaka, 1642-1693]

II. Labyrinthes 1. *? Du Mas 2. *Emily Dickinson [Poétesse américaine ; Amherst, Massachusetts, 1830-1886] 3. ? Cassandre [Voyant le nom, on pense évidemment à la princesse troyenne, fille de Priam et d’Hécube, mais il ne semble pas qu’il s’agisse ici de cette Cassandre] 4. Lazare de Magdala [Dans l’Évangile de Jean, XI, 1-44, ami de Jésus]

III. Traces 1. ? Hsi Hsiao Lien 2. ? Ambroise Brunet 3. *Agrippa d’Aubigné [Écrivain français, Pons, Saintonge 1552 - Genève 1630] 4. *William Shakespeare [Poète dramatique anglais; Stratford upon Avon, Warwickshire, 1564-1616]

IV. Enfances 1. *? Pierre Desfleurs 2. ? Amélie Sivan 3. *? Emmanuel Bartolomei 4. *Gaucelm Faidit [Troubadour, v.1150 - v.1220]

Bibliographie de l’auteur : Auteur de romans : Le vol du pigeon voyageur, 2000 ; Du bruit dans les arbres, 2002… ; auteur de recueils de vies et autres (?), Vidas, 1993 ; Sortilèges, 2002, etc. Quatrième de couverture : « Petites morts, Labyrinthes, Traces et Enfances… Quatre parties constituées de quatre courts textes chacune. Seize vies donc, illustres et anonymes, obliques et franches, celles du troubadour Guilhem de Cabestanh, assassiné pour avoir aimé l’épouse d’un riche seigneur, de William Shakespeare, Emily Dickinson, Agrippa d’Aubigné ou encore de la farouche Amélie Sivan… L’écrivain traque, non pas ce qui fut, mais bien des débris, des lambeaux de vies aujourd’hui oubliées. Avec l’intention de détisser les liens de chacune des existences qu’il exhume comme “un scarabée qui fouisse. Ou bien une fourmi qui s’échine à rassembler un amas de brindilles, à les entreposer pour en faire un refuge” » (Notons que cette dernière partie du texte de la quatrième de couverture constitue un extrait un peu modifié de la vie consacrée à Ambroise Brunet dans la troisième section du recueil. Par sa thématique du rassemblement, ce fragment rejoint aussi la vie d’Amélie Sivan [qui, toute sa vie, assemblera du bois en fagots].) Illustration de couverture : Bruegel, La Parabole des aveugles. Rabats : Sans. Épigraphe : Due à Emily Dickinson (en anglais d’abord, puis sa traduction en français) : How dreary – to be – Somebody! How public – like a frog – To tell one’s name – the livelong June – To an admiring bog! Emily Dickinson. Que c’est ennuyeux – d’être – Quelqu’un! Que c’est commun – comme une grenouille – De coasser son nom – tout au long de Juin – À un marais béat! Résumé : Seize « vies brèves » racontées par un Garcin au regard admirateur, misant sur l’anodin, vouant un culte au détail, au « minuscule », à l’oublié. Seize vies racontées du point de vue d’un énonciateur plutôt effacé (voir section « Les relations et modes de présence… »), poète plutôt que biographe, et qui sait user de l’art de la suggestion. Pacte de lecture : Énoncé à mi-parcours, au début du texte consacré à Ambroise Brunet : « Je n’ai pas ici le dessein de relater ce qui fut, mais de transporter quelques débris, quelques minuscules lambeaux, détisser quelques liens d’une vie aujourd’hui oubliée. Je suis un scarabée qui fouisse. Ou bien une fourmi qui s’échine à rassembler un amas de brindilles, à les entreposer pour en faire un refuge » (p. 71). On comprend en fait qu’il s’agit de raconter ces vies à la faveur de détails en apparence insignifiants, mais qui permettraient au fond de saisir « l’essentiel ». Ainsi, par exemple, on présente Agrippa d’Aubigné vieillard, en insistant d’abord sur « les veines bleuâtres sur le dos de sa main », sur sa « peau […] claire et presque translucide, un peu grêlée par endroits », sur ses dents manquantes, son silence, « le regard clair et droit de ceux qui veulent s’assurer qu’on les a entendus » etc. (p. 75). Les relations et modes de présence entre auteur, narrateur, biographe, biographé, personnage, sujet d’énonciation, sujet d’énoncé : « Il se pourrait que chacune de ces biographies accueille en son écriture un peu de celle de l’auteur. […] On pourrait ainsi dire que Christian Garcin associe l’humanisme à la Grâce, dans ses récits d’une apparente simplicité. Comme Shakespeare, “ sa main trace sur le papier des mots qui vous habitent. ” » Thierry Guichard, Le Matricule des Anges. Énonciateur plutôt effacé (« je » très peu présent), mais qu’on reconnaît sous certains modalisateurs. Ainsi, par exemple, dans le texte sur Sœur Agnès des loups : « Je ne sais pas. Peut-être aussi qu’elle ne pensait rien » (p. 17). Dans le texte sur Shakespeare, on trouve un « je » dont on ne parvient pas trop à dire s’il s’agit de celui du biographé ou de celui du biographe (p. 82). Ancrage référentiel (marqueurs de réalité) : -Nombreux faits avérés, ou du moins appartenant à la légende et rendus jusqu’à nous. Pensons par exemple à la vie de Guilhem de Cabestanh et à l’histoire du cœur mangé, de même qu’à la mort de la femme d’Ihara Saikaku, qui lui laisse à élever une fillette aveugle, ou encore à la réclusion volontaire d’Emily Dickinson. -Des dates, des lieux, certains réseaux de contacts, des événements (notamment le massacre de la Saint-Barthélémy dans le texte sur Agrippa d’Aubigné, sur Pierre Desfleurs), etc., etc. -Parfois, même si le texte n’est pas véritable biographie (mais plutôt rêverie à partir d’une vie), on y distingue un effort pour coller (par le ton, le choix du vocabulaire, le style adopté…) à un certain « esprit » de l’époque ou du lieu d’appartenance du biographé, ou à son style d’écriture s’il s’agit d’un écrivain. Ainsi (pour illustrer le respect de l’esprit du lieu), dans le texte consacré au Japonais Ihara Saikaku : « C’était à Kanasawa, pendant la septième lune » (p. 34). Ou encore cet extrait, liant de supposées occupations quotidiennes de Dickinson à ses préoccupations d’écrivaine (avec des sujets comme l’amour, la nature familière, la mort, l’éternité…) : « Le temps l’effraie. Toutes les énigmes l’effraient. Elle est dans l’ombre des lisières, elle chemine aux bordures âpres et indistinctes, là où à petits pas la mort se déverse en la vie. / On l’imagine : lissant du bout des doigts les plumes d’un rouge-gorge tout prêt de palpiter encore. Caressant ce poitrail que le Christ imprégna de son sang de crucifié. À cet instant une abeille vient heurter la vitre. Elle lève la tête, se hâte d’ouvrir la fenêtre » (p. 46-47). -À quelques reprises (textes sur Cabestanh, Shakespeare, Faidit), le biographe avoue rapporter des informations issues de la rumeur publique (« on dit qu’», « on dit aussi ceci » [p. 22]), cette précision sur des « on-dit » témoignant ici – assez paradoxalement ! – d’un souci d’exactitude et de vérité pourtant éloigné de l’entreprise de Garcin, moins intéressée à la vérité factuelle qu’à la justesse de ton de la rêverie biographique. Indices de fiction : Davantage sur le plan de l’énonciation et du traitement (le traitement des faits, l’utilisation faite des détails…) que sur celui du contenu proprement dit (les faits eux-mêmes). -Plusieurs de ces « vies » (surtout en début de recueil) se situent dans un hors-lieu temporel et spatial. -Le pouvoir de l’évocation, l’art de la suggestion, voire le refus de raconter, de se faire voyeur (« Le reste de sa vie ne regarde personne » [p. 74]), ce qui constitue le contre-pied même de la biographie. -Prédominance du détail, par lequel on invente des contours plus humains à des personnalités. -Narrativisation importante (Pour tenter d’illustrer ces deux derniers éléments, auxquels on pourrait ajouter le récit de pensées au présent de narration, on citera notamment cet extrait de la vie consacrée à Agrippa d’Aubigné : « Souvent il se souvient de cette nuit du vingt-quatre août, qu’il avait passée dans une auberge du côté de Plessis. Il avait dîné d’une tranche de lard et de patates douces, d’œufs de cane et de légumes frits qu’accompagnait un vin un peu piqué. Il avait supposé qu’il s’agissait d’un de ces vins d’Italie qu’on trouvait parfois à bas prix, acides comme les propos qu’on tenait à la Cour, traîtres et redoutables comme les desseins qu’on y formait. Cette nuit-là il avait mal dormi, et rêvé de gibets, de ventres ouverts et d’une blanche morte qui se penchait sur lui. Au plus fort du massacre il s’était éveillé pour pisser et boire un bol d’eau tiède. Il avait vu par la fenêtre la silhouette des aulnes dans la clarté lunaire » (p. 80).) -Prédominance de l’imparfait et du passé simple, mais dans certains cas, présence d’un présent de narration qui étonne (voir surtout les vies de Guilhem de Cabestanh, d’Emily Dickinson, de Lazare de Magdala, de Hsi Hsiao Lien, d’Agrippa d’Aubigné et de Gaucelm Faidit). -Imagination de « scènes » – sans doute de l’ordre du plausible, mais on n’en peut juger compte tenu de l’univers du détail dont elles découlent – mettant en vedette les biographés. -Monologues rapportés en discours indirect (donc on raconte à la troisième personne les pensées et le vécu intérieur d’un personnage tels que ce personnage les ressent). Par exemple, à propos d’Emily Dickinson : « Elle dit que ceux qu’elle aime sont solitaires et rigoureux. Qu’ils rendent son corps si froid qu’aucun feu ne peut le réchauffer. Ou bien qu’ils lui font ressentir que le sommet de son crâne est soudain arraché. Elle dit que ce sont les deux seuls moyens dont elle dispose pour savoir s’il s’agit ou non de poésie » (p. 45). -Ce qu’on croit être des extraits ou des résumés de textes de certains biographés écrivains sont rapportés, mais sans référence aucune (voir notamment les vies de Saikaku et de Dickinson). Topoï : Le fragment, le lambeau, le débris, la trace de vies oubliées. Le détail : son pouvoir de suggestion et sa poésie. Thématisation de l’écriture et de la lecture : Oui. D’ailleurs, l’écriture de Garcin adopte, calque par moments celle du biographé écrivain qu’il s’attache à faire revivre. Attitude de lecture : (Évaluation par rapport à un corpus « biographie imaginaire ») Recueil qui convient tout à fait au corpus « vies brèves », qui s’inscrit lui-même dans le droit fil du corpus biographie imaginaire. « Vies brèves » de personnalités (connues ou non), ayant ou non réellement existé, qui mettent à profit ce qu’on pourrait appeler « l’imagination poétique » de Garcin à partir de lambeaux donnés d’une vie parfois oubliée. (Recueil peut-être moins percutant, cependant, que le premier [Vidas]. Cette impression est sans doute due à la répétition du procédé, qui atténue tout effet de surprise, et au fait qu’on a affaire ici à plus d’inconnus que dans Vidas.) Hybridation, Différenciation, Transposition : Hybridation du factuel et du fictionnel (les faits avérés servent souvent de point de départ à l’invention, à la prolifération du détail…). Différenciation, assurément, par rapport au genre biographique : Garcin choisit de privilégier l’aspect artistique – littéraire – de la biographie à son côté plus « scientifico-historique », mais ce faisant, il abonde dans le même sens que les auteurs de vies brèves (dès Aubrey), qui privilégient et exploitent le détail. Autre : -À la différence des « vies imaginaires » de Schwob (mais ce serait à revérifier du côté de ce dernier), les « vies volées » de Garcin ne comportent pas toujours les renseignements relatifs à la naissance et à la mort des divers biographés (parcours vie/mort), et les détails qu’elles font intervenir n’ont pas toujours à être signifiants pour le résumé d’une vie (on note par moments un certain déni du sens chez Garcin). -La formule récurrente déjà identifiée dans Vidas revient ici dans quelques-unes des vies : « Il aime » (voir entre autres le texte sur Guilhem de Cabestanh et celui sur Gaucelm Faidit). -Dimension religieuse, voire mystique, présente dans plusieurs des textes. -Photocopie du texte intégral + notes prises sur celle-ci. -En annexe, des critiques trouvées sur Internet. Lecteur/lectrice : Caroline Dupont

http://www.lelibraire.com/din/tit.php?Id=6226

Vies volées de Christian Garcin (Climats, 9.15 €)

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Vies volées Christian Garcin Climats 9.15 € Textes courts

Avec ces fragments arrachés à l'oubli, Christian Garcin esquisse seize vies en quelques détails d'une juste limpidité. Pour de singulières fraternités. À une époque où la biographie s'impose comme un genre à la mode, écho d'une société du spectacle qui joue du voyeurisme télévisuel sans vergogne, les récits de Christian Garcin s'écrivent à contre courant. On se souvient du très émouvant Vidas(Gallimard 1993) où l'auteur déjà, s'attachait à suivre quelques vies, illustres ou non. C'est le même procédé qui est repris ici, autour de seize existences regroupées en quatre parties distinctes. On est, une fois encore, surpris qu'en si peu de mots l'auteur parvienne à nous rendre proches et émouvantes ces vies pourtant souvent éloignées des nôtres. C'est que Christian Garcin s'attache d'abord à des détails dont il importe peu qu'ils soient vrais : leur justesse suffit. Évoquant le romancier japonais Saikaku (“Sur les plages il ramassait des champignons des sables, des rubans vert olive d'algues laminaires, et des épis de tsubana, dont il était friand”) il achève la courte biographie ainsi : “Il allait parfois s'asseoir dans l'herbe humide et grattait alors la terre, mais il n'y trouvait rien.” Voilà, c'est tout : fin d'une vie.

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autour du livre

Autres livres du même auteur Vidas Une odeur de jasmin et de sexe mêlés Rien Les Cigarettes Le Vol du pigeon voyageur Une théorie d'écrivains Itinéraire chinois Sortilège (suivi de) Cinq jours et une éternité Du bruit dans les arbres Le Vol du pigeon voyageur Lexique L' Embarquement Labyrinthes et Cie Fées, diables et salamandres L'auteur Christian Garcin

L'éditeur Climats

Le genre Textes courts

 Suite de l'article 

D'Ambroise Brunet, “immense vieillard qui vivait solitaire dans une cabane de bois” et dont les seuls “compagnons étaient le froid piquant qui fait se recroqueviller le sexe, les pâturages ponctués de gentianes, quelques livres, le souvenir d'un enfant mort, la fraîcheur des torrents”, le mystère ne sera pas plus défloré. Puisque : “le reste de sa vie ne regarde personne.” D'où vient alors que l'on soit tant ému à lire ces quelques fragments d'existence? “Je suis (…) une fourmi qui s'échine à rassembler un amas de brindilles, à les entreposer pour en faire un refuge” avoue l'auteur. Il s'agit bien en effet de cela : un refuge face à l'oubli, un refuge pour ce qui lie les hommes entre eux, à travers les continents et à travers les siècles. On pourrait penser à la gloire qu'un Pierre Michon restitue aux Vies minuscules, mais chez Christian Garcin le chant a été remplacé par le murmure. Et qu'il évoque Guilhem de Cabestanh (qui observe “des pistils éclatants où les insectes s'enivrent.”), le poète Du Mas (qui mêle “son pas à celui des aveugles, des rats et des chiens.”), Emilie Dickinson (“Vous la voyez peut-être : ses cheveux sont plutôt roux”) ou Lazare de Magdala (“Il est atteint d'un mal qui effraie les hommes et intrigue les chiens”), l'écrivain abolit les distances et fait de ses sujets des frères contemporains. Il se pourrait dès lors que chacune de ces biographies accueille en son écriture un peu de celle de l'auteur. Non pas dans les faits, mais plutôt dans les tourments, les obsessions, l'intranquillité. On notera ainsi que revient souvent l'évocation du massacre de la Saint-Barthélémy (Agrippa d'Aubigné) et que souvent aussi les personnages choisis pour compagnons ont les bêtes sauvages, les loups notamment, pour amis (Soeur Agnès). Thèmes religieux pour ne pas dire mystiques qui abouchent l'homme à sa part animale dans une quête éperdue et corporelle de la Vérité. L'écriture cherche donc sa part de rédemption et si elle ne prétend pas ressusciter les disparus, du moins leur permet-elle de vivre en nous. Il y a là quelque chose d'apaisant : l'idée d'une permanence de l'humanité. On pourrait ainsi dire que Christian Garcin associe l'humanisme à la Grâce, dans ces récits d'une apparente simplicité. Comme Shakespeare, “sa main trace sur le papier des mots qui vous habitent”. Vies volées Christian Garcin Climats 115 pages, 60 FF

Article paru dans Le Matricule des Anges Numéro 028 - octobre-décembre 1999 © Le Matricule des Anges, ses rédacteurs et LeLibraire.com retour en haut de la page

http://www.fluctuat.net/livres/chroniques/volees.htm

Christian Garcin - Vies volées Ed. Climats (1999)

Christian Garcin ou le voleur de vies La petite collection Micro Climats nous offre une fois de plus un petit bijou, en publiant Vies volées de Christian Garcin. Seize mini portraits de personnages célèbres ou non, qui ont laissé derrière eux une simple trace que Christian Garcin va suivre en nous conviant à le rejoindre.

Ce qui est vrai, ce qui est faux, n’intéresse pas l’auteur. Seule la trace l’intéresse. Un simple lambeau suffit pour que l’imagination redonne vie. Garcin nous explique clairement son but : “Je n’ai pas ici le dessein de relater ce qui fut, mais de transporter quelques lambeaux, détisser quelques liens d’une vie aujourd’hui oubliée (…) pour en faire un refuge”. Garcin nous entraîne dans ses souvenirs inventés et nous offre seize portraits où la beauté se cache derrière chaque mot. Je pense à deux d’entre eux en particulier : Soeur Agnès des loups et Agrippa d’Aubigné dans lesquels la force d’évocation, la puissance de suggestion nous entraînent bien au-delà de la simple petite histoire et nous fait toucher du doigt toute la force de la vie quand elle est animée par la passion. Car c’est la vie que nous peint Garcin dans toutes ses nuances : innocente, belle, terrible et vaine. Dans le refuge où il nous amène, l’inutile devient nécessité, la beauté supplante le vrai. Mi-conteur, mi-rêveur, Christian Garcin éclaire ce presque rien des poètes pour redonner au monde une autre couleur, un autre sens à la vie. Eglantine SIMON

Vies volées sur Alapage.com pour 57 F

fq-equipe/vies_volees_de_garcin.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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