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fq-equipe:victor_hugo_vivant

FICHE DE LECTURE

INFORMATIONS PARATEXTUELLES

Auteur : Philippe FOREST, Bernard CHAMBAZ, Mathieu BÉNÉZET, Pierre MICHON Titre : Victor Hugo vivant ; regroupe quatre textes : 1-Forest, «La grande sentimentalité pensive du monde» , 2-Chambaz, «Hugo en 93 » , 3-Bénézet, «Petite barque pour V.H» , 4-Michon, «Figures de Booz» . Lieu : Nantes Édition : Pleins Feux, collection «Auteurs en questions» Année : 2002 Pages : 94 p. Cote : Appartient au groupe de recherche Désignation générique : Aucune

Bibliographie de l’auteur : Tous les auteurs sont romanciers, essayistes et/ou poètes (voir les biographies, p.91-92)

Biographé : Victor Hugo et (Chambaz) Mallarmé

Quatrième de couverture : Extrait de la préface de Yann Jumelais.

Préface : Cette préface justifie le titre : «Un écrivain est vivant tant qu’il continue à nous parler.» (p.9) et décrit le contexte ayant présidé à l’élaboration des présents textes : «C’est pour tenter de retrouver ce Victor Hugo vivant qu’au terme d’un colloque universitaire consacré au poète, désireux d’échapper aux célébrations convenues, nous avions demandé à quatre écrivains de venir l’évoquer en toute liberté. Ils l’ont fait, chacun à sa manière, selon la pente de sa rêverie, mêlant réflexion et confidences, analyse critique et souvenirs, avec une même sympathie. Qu’ils soient remerciés pour cet hommage, nullement académique, à un écrivain qui, pour eux, n’est ni mort ni immortel.» (p.9)

Autres (note, épigraphe, photographie, etc.) : Chaque récit est accompagné soit d’un extrait de l’œuvre de Victor Hugo soit d’un de ses poèmes.

LES RELATIONS (INSTANCES EXTRA ET INTRATEXTUELLES) :

Auteur/narrateur : 2- Le texte de Chambaz est le plus fictif de tous et l’auteur n’y apparaît pas. 3- Ce texte opère une si parfaite confusion des genres et des voix que l’on n’a aucune idée de «Qui parle ?» (D’ailleurs, le texte pose lui-même sans cesse la question «Qui ?» !!!!!!!!!) 4- Comme il s’agit manifestement d’un récit autobiographique, on associe la figure de l’auteur à celle du narrateur.

Narrateur/personnage : 2- Narration hétérodiégétique avec focalisation changeante, de Mallarmé à Hugo à Mallarmé, etc, et passage à la narration autodiégétique sans transition (guillemets ou tirets). Donc, confusion des instances narratives. 3- Narration au «je» sous forme de dialogue, donc avec la forte présence d’un «tu». Aucune de ces deux instances ne peuvent être identifiées ; elles dialoguent sur Hugo.

Biographe/biographé : Les relations à Hugo ne se matérialisent pas de façon très personnelle. Je veux dire, l’essai de Forest porte davantage sur l’œuvre, la fiction de Chambaz tente de saisir la relation de Mallarmé à la figure d’Hugo écrivant Quatrevingt-treize et les textes de Bénézet et Michon sont des variations, l’une poétique, l’autre autobiographique, à partir d’un poème précis.

L’ORGANISATION TEXTUELLE

Synopsis : 2- En hiver 1893, Mallarmé, pendant qu’il est à un banquet donné en l’honneur d’Hugo, médite sur l’écrivain pendant sa rédaction du roman Quatrevingt-treize et repense à un article qu’il a écrit sur lui. Suivent trop pages d’essence biographique sur Hugo écrivant son roman d’où Mallarmé s’efface complètement, puis, on le retrouve ensuite pour une visite à Victor Schoelcher, ami de Hugo, avec qui il parle de celui-ci puis retourne chez lui manger des crevettes et lire Quatrevingt-treize. 3- Il n’y a pas de fil narratif à proprement parler. Cependant, ce court texte se termine par «Ainsi, fut-il dit, ce jour-là au théâtre, c’était un après-midi à Nantes.» (p.57) ; ce qui peut peut-être nous aider à remonter le fil… 4- Michon affirme qu’il lui «est rarement arrivé de prier» (p.61). Mais lorsqu’il est au chevet de sa mère, il récite un poème qui fait office de prière (Il s’agit de «L’Épitaphe Villon») et lors de la naissance d’une petite fille, il récite «Booz endormi», poème de Hugo. Puis l’auteur cherche les autres moments où il a pu «prier» ; il se remémore un voyage sur un chantier de fouilles archéologiques en haute Éthiopie. Alors qu’il est seul, une femme qui glane du bois s’avance vers lui pour s’offrir. Il refuse, mais récite «Booz endormi» en hommage à tout ce qui est autour de lui, présences réels ou évanescentes. Michon s’adonne ensuite à une analyse-description du poème en question. Il se rappelle que ce poème il l’a appris à l’école et cela fait renaître un souvenir de jeunesse, alors qu’il espionne une femme et son amant faire l’amour au temps de la moisson : «Mais je suis sûr que ce bruit – du monde, de la génération – est celui aussi que j’entends dans les suspensions à couper le souffle, dans les césures brutales et les reprises avides de Booz endormi» (p.77). Plus tard, alors qu’il est écrivain reconnu, il prononce une conférence où il lit le poème et découvre le lendemain matin qu’un critique qui lui a causé du tort vient de mourir ; il se met alors à faire des liens entre cette mort et sa lecture du poème. Ce récit se termine par la mise en abyme de la propre conférence qu’il doit donner pour le colloque.

Ancrage référentiel : 2- Ce sont essentiellement les trois «personnages» que sont Mallarmé, Hugo et Schoelcher, ainsi que l’importance du roman Quatrevingt-treize qui servent d’ancrage référentiel. Quelques allusions à des éléments biographiques de Mallarmé et à des événements historiques (exemple : l’abolition de l’esclavage par Schoelcher, p.34) 3- Référence à un écrit de Roland Barthes et plusieurs citations de divers poètes. Quelques rares éléments biographiques relatifs à Hugo : «Tu dis : C’est en 1824, à 22 ans, qu’il choisira le nom de V.H. Il aura essayé des pseudonymes, diverses initiales.» (p.52) 4- Dates très précises, la concomitance évidente de l’auteur et du narrateur (entre autres à cause de la mise en abyme).

Indices de fiction : 2- Comme mentionné plus haut, la confusion des instances narratives, ainsi que la présence de scènes, mais, surtout, ces mouvements à l’intérieur de la conscience des personnages ; cette fiction rappelle le récit de Christa Wolf, Aucun lieu, nulle part. 3- Utilisation de pronoms personnels qui ne renvoient à aucun référent. Situation assurément fictive. 4- Ce texte est trop bien orienté vers son thème pour qu’il n’y ait pas une part d’affabulation dans le rapport de Michon au poème d’Hugo. La mise en abyme, surtout, ne coïncide pas avec le texte que nous lisons.

Rapports vie-œuvre : ….

Thématisation de l’écriture et de la lecture : 2- Hugo aurait en quelque sorte ouvert la voie à Mallarmé pour une poésie plus libre : «Ses phrases publiées dans le National Observer lui reviennent. Oui, il a raison de s’absorber dans la tâche mystérieuse de la poésie. Et de s’aviser que Hugo rabattit toute la prose au vers, par le rythme, et que désormais la langue a la possibilité de s’évader “selon une libre disjonction aux mille éléments simples”.» (p.35) 4- En rapport avec ces deux «prières-poèmes» qu’il récite, Michon affirme : Ils rassurent le cadavre, ils assurent l’enfant sur ses jambes. Voilà sans doute la fonction de la poésie. Je n’en vois guère d’autre.» (p.64)

Thématisation de la biographie : 3- Un seul extrait : «Les voyages de la jeunesse sont en lui. Pour lui. Il les écrira pour l’édification de ses futurs biographes. C’est signé Adèle/Hugo. Qui est le témoin de sa vie ?» (p.51)

Topoï : 2- L’écriture, la vieillesse, etc. 3- Les poètes, le doute, le langage, etc. 4- La spiritualité, fonction de la poésie, la vie (la descendance, la sexualité) et la mort, etc.

Hybridation : 3- Dialogue, prose poétique, variation sur la poésie (Hugo semble prétexte à dialogue avec d’autres voix, tant celles non identifiées du récit que les voix d’autres poètes).

Différenciation : 2- Volonté certaine de se différencier du registre biographique ou essayistique traditionnel par le biais de la fiction.

Transposition : Il y a assurément des phénomènes de transposition marquée de l’œuvre, notamment dans les textes 2 et 3, mais il me faudrait, pour en saisir mieux la subtilité, être plus familière avec Quatrevingt-treize (2) et avec le poème inachevé La fin de Satan dont nous n’avons qu’un extrait dans le recueil. 4- Transposition de l’œuvre (ici, un poème) pour faire surgir le matériau autobiographique.

LA LECTURE

Pacte de lecture : L’essai littéraire de Forest et l’essai autobiographique de Michon offre des pactes de lecture référentiels (bien que le deuxième ne dénie pas l’apport d’une certaine affabulation). La fiction de Chambaz est plus ambiguë par le jeu de la focalisation changeante et le texte de Bénézet est à peu près incompréhensible !

Attitude de lecture : Le fait que ces textes soient très courts et de quatre auteurs différents rend le processus de fichage très difficile. Je suggère donc que quiconque qui s’intéresse à cette œuvre retourne au texte pour une meilleure compréhension.

Lecteur/lectrice : Manon Auger

fq-equipe/victor_hugo_vivant.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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