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fq-equipe:stephane_bertrand_l_abri_montreal_hurtubise_2009_myriam_saint-yves

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1. Degré d’intérêt général

Pas révolutionnaire du point de vue de la narration et de la forme, mais l’écriture simple et franche fait de L’Abri un roman auquel on s’attache vite. Les sujets (le travail des préposés aux bénéficiaires, la maladie mentale, l’acharnement des médias, etc.) sont délicats mais bien traités, avec humanité.

2. Informations paratextuelles

2.1 Auteur : Stéphane Bertrand

2.2 Titre : L’Abri

2.3 Lieu d’édition : Montréal

2.4 Édition : Hurtubise

2.5 Collection : Texture

2.6 (Année [copyright]) : 2009

2.7 Nombre de pages : 155 p.

2.8 Varia :

Exergues : « C’était la minute de silence qui précède l’aurore. » Jacques Poulin

« La vie est souffrance. » Bouddha

3. Résumé du roman

Écrivain au chômage et père de famille, Simon Trépanier est contraint de prendre un poste de préposé aux bénéficiaires à l’Abri, un centre d’hébergement pour personnes lourdement handicapées de Montréal. Il y rencontre des employés dévoués et humains, comme monsieur Edmond, le directeur, qui se bat depuis des années pour garder le centre ouvert. Déjà surmédiatisé, l’établissement est victime d’un nouveau scandale lorsqu’on découvre qu’une des jeunes patientes est enceinte. L’acharnement des médias qui et la pression sur les employés dont le travail difficile est peu valorisé menacent la survie du centre et la santé physique et mentale de Simon. La disparition du directeur, le « capitaine » apprécié et compétant, ne fait qu’empirer la situation. Simon remet de plus en plus son emploi en question alors qu’il s’enfonce dans une sorte de dépression. La découverte de l’identité du violeur et le triste retour de monsieur Edmond sont deux coups durs qui le poussent à abandonner l’Abri malgré son attachement à ses collègues.

4. Singularité formelle

Le roman est fragmenté, découpé en 32 chapitres très courts (entre 2 et 8 pages en général), tous titrés et numérotés. Deux passages seulement se distinguent du point de vue formel :

p. 81-83 : le narrateur raconte l’un de ses cauchemars. Le passage est rédigé sans majuscule ni point, ce qui crée un effet de précipitation, d’halètement. L’angoisse du narrateur est rendue par la forme.

p. 118-123 : Le chapitre « la visite d’un ministre » rend une partie des propos des personnages sous la forme d’une pièce de théâtre avec didascalies à l’appui. (Un rappel du fait que le narrateur est un auteur qui réécrit les évènements? Ou bien un clin d’œil ironique pour souligner l’hypocrisie des personnages?)

5. Caractéristiques du récit et de la narration

La narration est à la première personne. Le narrateur fait quelques incursions dans le passé et les pensées des personnages (focalisation interne). Les chapitres très brefs sont comme des instantanés, des chroniques en quelque sorte : ils racontent des tranches de vie plus ou moins chronologiques de la vie du narrateur et des autres personnages.

Quelques chapitres ne sont pas clairement inscrits dans le temps : ils racontent des scènes quotidiennes sans lien direct avec l’intrigue principale (ex : chapitre 19 : la mort d’une patiente) ou décrivent un détail particulier de la vie de l’un des personnages (ex : chapitre 24 : on y raconte le départ de la mère de Boris, le collègue de Simon, survenu des années auparavant).

La principale entorse à la chronologie est le chapitre « en guise de prologue » qui ouvre le roman : la scène décrite se déroule en fait à la fin de l’histoire. Dans le second chapitre, le narrateur reprend son histoire depuis le début, lors de son embauche au centre. Par contre, la scène d’ouverture n’est pas mentionnée à la fin du roman, ce qui donne l’impression d’un dénouement suspendu, la boucle n’étant jamais vraiment bouclée.

6. Narrativité (Typologie de Ryan)

6.1- Simple

6.2- Multiple

6.3- Complexe

6.4- Proliférante

6.5- Tramée

6.6- Diluée

6.7- Embryonnaire

6.8- Implicite

6.9- Figurale

6.10- Anti-narrativité

6.11- Instrumentale

6.12- Suspendue (?)

Justifiez : Simple : Un narrateur, une intrigue (ou deux, c’est-à-dire le viol et la disparition de monsieur Edmond, mais qui sont intimement liées).

Suspendue : c’est discutable parce que le roman peut se lire de différentes façons. Si l’on s’attarde au côté policier de l’affaire (qui a violé la jeune femme? où est le directeur? etc.) le dénouement est satisfaisant puisque l’on répond à nos questions. Pourtant, les dernières phrases m’ont laissée sur ma faim, peut-être parce que je me suis plutôt attachée aux destins des différents personnages…

7. Rapport avec la fiction

Le chapitre sous forme de pièce de théâtre est un peu embêtant. Le discours rapporté est-il le fruit de l’imagination du narrateur (écrivain et que l’on associe donc instinctivement à l’auteur) qui l’a réécrit? Est-ce de l’ironie, une dénonciation de l’hypocrisie des administrateurs? Un rappel que le monde n’est « qu’un vaste théâtre » comme le dit la couverture? À part cela, rien de particulier.

8. Intertextualité

Simon tombe par hasard sur Il était une fois en Amérique de Sergio Leone à la télé. Il fait aussi référence à de la musique : il mentionne quelques interprètes québécois comme Jean Lapointe et le CD Volodia de Yves Desrosiers qui « chante les chansons du poète russe Vladimir Vissotsky! » (p. 106)

Les références les plus significatives sont les surnoms des deux supérieurs de Simon : Frankenstein et Dracula. Le premier manque cruellement d’humanité tandis que le comportement du deuxième (on apprend à la fin qu’il est le violeur) rappelle celui du célèbre vampire. Finalement, Simon compare explicitement sa situation à celle du personnage du Horla de Maupassant : « Mon état d’esprit, bizarrement, me rappela un vieux conte de Maupassant, Le Horla, où le narrateur tourmenté décrit minutieusement une espèce de présence maléfique qu’il sent rôder autour de lui, sans jamais pouvoir l’identifier, et qui finira par l’emporter dans un grand feu de cris et de morts. » (p. 144)

9. Élément marquant à retenir

L’efficacité de l’utilisation de courtes scènes de la vie quotidienne qui crée beaucoup d’émotion sans tomber dans le pathétisme. La critique acerbe du pouvoir et des excès des médias.

Connecté en tant que : Myriam Saint-Yves (myriam) fq-equipe/stephane_bertrand_l_abri_montreal_hurtubise_2008_myriam_saint-yves.txt · Dernière modification: 2010/06/15 12:00 par myriam

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