Lieu : Montréal

Année de fondation : 2002

Créateurs : Pascal-Angelo Fioramore, André Racette et Claudine Vachon, les éditions Rodrigol ne reçoivent aucune subvention et fonctionnent de façon entièrement indépendante de manière à offrir une plus grande liberté de loisirs à leurs fondateurs.

Collections : temps & espace qui regroupe des ouvrages collectifs.

10 auteurs et 15 titres.

On y croise beaucoup de poésie, de recueils de textes slamés. Des récits de « quête identitaire ». Mathieu Arsenault, dans un article publié dans Spirale, qualifie la maison d’édition de « seule avant-garde littéraire au Québec.»

Face à l’émergence anarchique de nouvelles écritures et croyant activement à l’urgence créatrice de leur donner une place aux côtés des circuits déjà existants, les Éditions Rodrigol orientent leurs publications autour de thématiques contemporaines bouleversantes, voire violentes, faisant fi des formes et des genres littéraires. Désireux de saisir cette fougue créatrice et de la capter dans son élan premier, les éditions Rodrigol favorisent la publication d’œuvres authentiques dont la charge et l’engagement poétique les inscrivent dans la mouvance artistique actuelle. (…)

GAUTHIER, Annie, De Dieu et de ma camisole de force, Montréal, Rodrigol, 2003, 177 p.

Partie en voyage pour s’affranchir de son marasme quotidien, guidée par sa candeur et cette seule envie de n’obéir à aucune contrainte, une jeune femme se jette corps et âme dans l’inconnu. Poursuivie et rattrapée par ce vide de l’existence, elle bousculera le sort qui l’entraînera jusqu’aux Îles Canaries. C’est dans ce décor paradisiaque, au milieu des Canarios, des raves et leurs « paradis artificiels », qu’elle se laissera submerger par toutes sortes de visions, LEURS visions. Alors que surgit devant elle une nouvelle dimension de la réalité, seule la psychose pourra traduire la violence du choc dans un éclatement de sa raison et de sa vie

VACHON, Claudine, Les Machines désirantes, Montréal, Rodrigol, 2003, 150 p.

Une jeune femme parcourt la ville à vélo à la recherche d’expériences sensibles. Libre de toute censure, elle s’amuse à ébranler les certitudes de ses proches par provocation. Un jeune homme mû par le passé d’un père ouvrier impuissant se révolte. Il s’entoure de jeunes penseurs révolutionnaires et de rebelles pour terrasser le système qui les oppresse. Liant amour et révolution, leur rencontre étincelle la volonté de bousculer à tout prix un univers étouffant. Ils seront les machines désirante.

BLAIS Sébastien, Vagabond à rien, Montréal, Rogrigol, 2004, 92 p.

Sébastien Blais est un poète itinérant. Monté à bord de sa vieille voiture héritée de son grand-père commis-voyageur, il est allé sillonner le Québec à la rencontre de ses lecteurs avec sa poésie à vendre. Le livre qu'il nous présente rassemble des poèmes qui racontent sa vie à Montréal à côtoyer les paumés de la ville. Voici de la poésie documentaire ou du documentaire poétique qui lui ressemble: tumultueuse, drôle, grivoise et vécue.

SURPRENANT, Stéphane, Crevotements émerdeillés, Montréal, Rodrigol, 2004, 248p.

Le livre de Stéphane Surprenant rapaille un travail d’écriture s’échelonnant sur plus d’une dizaine d’années. Il faut connaître son œuvre pour en apprécier la cohérence. L’obsession de la mort, il l’a explorée dans son premier livre publié en 1999, L’angle atroce, jusqu’à exacerber la douleur que provoquent les mots qui faillissent à la décrire. L’angle atroce est un aveu de double impuissance, langagière et morale, face à la mort. Dans crevotements émerdeillés, Surprenant l'affronte avec de nouvelles armes linguistiques. La souveraineté du rire noir s’affirme face à l’effritement du langage, inscrit dans notre monde même. Le lecteur n’est pas en reste

VAN ROBERGE, Guillaume, J’arrive, Montréal, Rodrigol, 2005. 101 p.

Ce livre rassemble des textes soutenus par une écriture blanche et un style épuré, mais une voix forte. Roberge propose un parcours à travers le laid et l’horrible, dans un style qui ne manque pas d’humour. Un enfant interné, un journal énigmatique retrouvé sur les lieux d’un incendie, un soldat en crise, un personnage bâillonné, tous ces éléments en apparence disparates se retrouvent dans le livre. Plusieurs récits, plusieurs voix le constituent. Serait-ce une seule et même histoire

FLAGEUL, Samuel, Toute sortie est définitive, Montréal, Rodrigol, 2006, 76 p.

« Toute sortie est définitive », leitmotiv infernal. Ce petit recueil de nouvelles déploie un réalisme captivant. Des nouvelles qui sont comme des courts métrages amusants, intelligents, noirs. Dans Les Festoyeurs, la pièce maîtresse du recueil, Flageul gratte la plaie qu'a laissé le passé colonial de la France, un sujet difficile traité sans complaisance. C'est cru et dur, mais c'est bon. À découvrir

VACHON, Claudine, À l'oral ou à l'oreille, Montréal, Rodrigol, 2007, 78 p.

À l’oral ou à l’oreille est un livre live. Claudine Vachon nous entraîne à l’intérieur de ses performances. Elle traduit la vibration du spectacle : vibrato, fébrilité, tremblement, tout le corps mis à contribution. Le livre réussit pour la première fois l’inscription textuelle de la performance, du spectacle, de l’instantanéité. En soi, c’est une démarche particulièrement originale. En plus, elle nous offre enfin ses excellents textes, performés à de nombreuses reprises depuis 2001

THOLOMÉ, Vincent, Tout le monde est quelqu’un, Montréal, Rodrigol, 2007, 188 p.

Dans tout le monde est quelqu'un, Vincent Tholomé brosse vingt-quatre portraits qui sont autant de scènes de vie réalistes, débridées, tristes ou loufoques. Ce livre rend hommage aux quidams en leur inventant une histoire, en leur donnant une forme. Le poème est le théâtre des drames de la vie quotidienne. La somme de ces portraits compose une fresque authentique de l'existence moderne

SCHÜRCH, Franz, Chaos = zéro mort encore, 1,2,3…, Montréal, Rodrigol, 2007, 78 p.

Franz Schürch présente son deuxième essaim, d'une tétralogie qui a commencé avec Rien d'autre (L'Oie de Cravan, 2006). Une construction poétique fine, intelligente, autour du vers thématique « toujours je regarde le feu»

LAFERRIÈRE, Alexandre, Chéris, Montréal, Rodrigol, 2009, 62 p.

Un homme et une femme dans l’hiver établi. Il ne sait plus où aller. Elle le sent s’éloigner et pourtant ils sont chéris. Des morceaux de colère et de tristesse, des incertitudes, des traits humains, des solitudes. Alexandre Laferrière construit ici, une œuvre délicate, dépouillée à l’extrême, plongeant dans la tourmente d’une rupture amoureuse

SURPRENANT, Stéphane, L'Angle atroce, Montréal, Rodrigol, 2009, 160 p.

Rodrigol présente cette réédition d'un livre paru en 1999 aux Intouchables et condamné au pilon presque aussitôt. Le livre original a été enrichi par une postface intitulée «Quitter la table», où l'auteur livre ses pensées sur la poésie. 100 exemplaires numérotés

LESSARD, Patrice, Je suis Sébastien Chevalier, Montréal, Rodrigol, 2009, 166 p.

Ensemble d'historiettes finement humoristiques écrites dans un style vivant où se rencontrent, dans des décors bigarrés, des personnages tourmentés. L'enchaînement des scènes du livre trace les contours d'une réalité trouble et ambigüe. Les personnages, qui oscillent entre dédoublement de personnalité, névrose et destruction, nous obligent à remettre en question leur identité et leur réalité. Une voix originale à découvrir

FIORAMORE, Pascal-Angelo, Têtagoise, Montréal, Rodrigol, 2010, 52 p.

Têtagoise propose un ensemble de courts poèmes où le jeu de la langue va de pair avec la force de frappe du propos. Les différentes parties allant de la “ Jouerie ” à “ L'encabanade ” réunissent de petites scènes où le poète extirpe de sa langue parfois sauvage des moments de rage et d'humiliation. À travers ces instantanés se mêlent avec finesse une subtile ironie et de rares et précieux moments d'amour

VAN ROBERGE, Guillaume, Les contes du travail alimentaire, Montréal, Rodrigol, 2011, 116 p.

Les contes du travail alimentaire proposent des personnages dont les prénoms soigneusement choisis inspirent de brèves histoires. À la manière de petits contes, ces historiettes mettant en scène des personnages stéréotypés n’ont d’autre morale que : « Y en aura pas d’facile ». Surprenants ou ordinaires, de l’un à l’autre, le lecteur ne sait à quoi s’attendre, passant d’un univers triste et morose à un monde cynique et horrible. L’univers salé de Roberge est brillamment illustré par Catherine Genest dont les images évoquent les vies alimentaires de tous ces prénoms sélectionnés avec goût