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Judy Quinn, Hunter s'est laissé couler

I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Judy Quinn

Titre : Hunter s’est laissé couler

Éditeur : l’Hexagone

Collection : fictions

Année : 2012

Désignation générique : Roman (quatrième)

Éditions ultérieures :

Quatrième de couverture : Hunter est mort. Pour ces hommes qui ont vu leur destin lié au sien durant la guerre, il sera passé comme une ombre. Comment, alors, le raconter ? Dans ce roman d'une rare densité psychologique, où interviennent narration classique, journaux intimes et correspondance, Judy Quinn trace le portrait en creux d'un homme voué à l'oubli. Ce faisant, elle s'interroge sur la façon – et la possibilité même – de parler de l'autre.

« Cher Hunter, tu te souviens, Nanette venait d'arriver de son salon de coiffure, un arbre est tombé à quelques mètres de nous, et on s'est regardés, Nanette, toi et moi, comme si était né en même temps un grand malheur, et c'est là que je t'ai dit que si tu y allais j'irais moi aussi et tu as seulement haussé les épaules, pendant que Nanette me fixait d'un air horrifié, un malheur est tombé, disaient ses yeux, et les tiens ne disaient rien d'autre qu'on est tous seuls de toute façon. »

Notice biographique de l’auteur : « Judy Quinn est l’auteur de trois recueils de poésie parus aux Éditions du Noroit : L’émondé (2008), Six heures vingt (2010), et Les damnés inflationnistes (2012). Son premier roman, Hunter s’est laissé couler, a remporté le prix Robert-Cliche 2012. »

II - CONTENU ET THÈMES

Résumé de l’œuvre : Court roman en trois parties, celles-ci étant précédées d’une sorte de prologue qu’on pourrait rattacher à l’auteur, bien que rien dans le texte ne nous donne le droit de l’affirmer avec certitude. La narratrice y parle de Hunter, son grand-père, dont elle tente de reconstituer le portrait à partir de « points » qui ne forment, selon ses dire, que de « vulgaires crottes d’oiseau de malheur » (11). Elle explique alors qu’il ne lui a parlé de lui qu’une seule fois et qu’il s’agit dès lors du seul « point » dans le portrait qu’elle essaie de tracer de lui; il lui avait alors montré une photo de lui et des ses compagnons de la Marine. Partie 1. « D’en haut » : Cette première partie présente le journal d’un Irlandais qui voyageait clandestinement sur le Cowichan, le bateau sur lequel travaillait Hunter pendant la Deuxième Guerre. Caché dans les conduits d’aération, il a détruit ses papiers d’identité et a offert de l’argent au principal compagnon de Hunter sur le bateau pour qu’il le cache (même si on ne le comprend que dans la 2e partie). C’est un journal de son isolement. 2. « De profil » : cette partie est une sorte de verbatim d’un entretien que la narratrice-auteure aurait eu avec le compagnon de guerre de son père, qui a maintenant 83 ans. Il lui raconte essentiellement la vie sur le bateau, bien qu’il mentionne les quelques fois où il a revu Hunter (dont la fameuse fois où ce dernier « s’est laissé couler » lors d’un tour en voilier sur le Saint-Laurent qui a mal tourné – p.61-62) 3. « De chien en chien » : cette partie est une narration plus traditionnelle mais à laquelle se mélange des brouillons de correspondance, des brouillons de lettres que le personnage principal de cette partie, Léopold, voudrait envoyer à Hunter, qui était l’amoureux de sa sœur Nanette avant son départ pour la guerre. Léopold, qui était secrètement amoureux de lui, s’est engagé dans l’armée en tant que pilote et meurt lors d’une mission de bombardement en Allemagne. Le récit se conclut sur une sorte d’ « épilogue » mettant en scène Nanette qui, on le sait alors, est la grand-mère de la narratrice-auteure.

Thème principal : déshumanisation et anonymisation liées à la guerre

Description du thème principal : Le thème se retrouve à deux niveaux : d’une part, dans l’intrigue elle-même, soit la vie horrible sur le bateau qui subit un bombardement terrible, le froid, l’horreur et la faim à laquelle tous les personnages sont soumis. Dans ce contexte, l’humanité n’est plus de mise : le passager clandestin meurt dans son tuyau, on jette les nombreux cadavres à l’eau sans cérémonie, et Léopold, découvert blessé par un Allemand, sera finalement abandonné dans son sang… D’autre part, le thème de l’anonymisation se retrouve à un niveau supérieur, soit dans cette impossibilité de cerner Hunter. Parmi tous les soldats, parmi tous les marins, il était au fond insignifiant et il ne reste de lui que la mémoire évanescente de ceux qui l’ont connu.

Thèmes secondaires : la Guerre, le froid, la marine, l’armée, la faim, la mer, la mémoire, le souvenir, l’oubli.

III- CARACTÉRISATION NARRATIVE ET FORMELLE

Type de roman (ou de récit) : (nouveau) roman historique

Commentaire à propos du type : Semble s’inscrire dans cette mouvance encore plus ou moins définies du nouveau roman historique qui questionne à la fois l’Histoire mais aussi la mise en scène de l’Histoire, la question de la mémoire, etc.

Type de narration : Différents types. Homodiégétique dans la plupart des cas. Hétérodiégétique dans la dernière partie.

Personnes et/ou personnages mis en scène : Les anonymes de la Deuxième Guerre. Grand-père de l’auteur (?)

Lieu(x) mis en scène : Océan Atlantique, Province de Québec, Angleterre et Allemagne.

Types de lieux : Navire/bateau, océan, avion de chasse.

Date(s) ou époque(s) de l'histoire : Personnage de narratrice comme contemporaine – 2e Guerre Mondiale.

Intergénérité et/ou intertextualité et/ou intermédialité : –

Particularités stylistiques ou textuelles : Écriture qui tente de mimer la parole « naturelle » : celle du journal, dans la première partie, l’enregistrement audio dans la deuxième; on est donc dans un registre plus populaire. Narration plus classique dans la troisième.

Auteur(e) de la fiche : Manon Auger

fq-equipe/quinn_judy_2012_hunter_s_est_lasise_couler.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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