PREMIÈRE PARTIE : SUR LA CRITIQUE LITTÉRAIRE CONTEMPORAINE EN FRANCE ET AU QUÉBEC
a) Résumé des discussions de l'atelier :
La première partie sera donc métacritique. Il s’agira d’analyser le discours des critiques littéraires française et québécoise — de repérer des croisements, des points de jonction et de disjonction. Sont donc écartées du corpus de la première partie : 1. la réception immédiate, jugée trop profuse, immaîtrisable, et 2. l’archive institutionnelle et culturelle, l’amont idéologique de la critique et de la littérature.
Il faudra cependant se garder de clouer les critiques analysés au pilori : on ne cherche pas ici à déblayer le terrain pour se donner le champ libre, mais à repérer et à croiser différents problèmes déjà présents dans la critique littéraire.
Traverse pourrait bien être le mot-clé de notre approche. Nous cherchons des notions dont l’affût permette de traverser les frontières entre les pays et entre les théories, de manière à lier ce qui demeure normalement séparé dans la critique. Par exemple, la notion de précarité, proposée par Frances Fortier, permet de pénétrer les discours sur la crise de la représentation, sur la mort de la littérature, etc., et de jeter des ponts vers la seconde partie : poétiques de la brisure, de l’amuïs¬sement, ou autres.
Les notions envisagées dans cette première partie ne relèvent pas encore directement de la poétique ni de l’esthétique. Elles tiennent davantage de la situation de la littérature dans le monde et la culture contemporains. Ainsi la notion de médialité, dégagée de l’approche de Marie-Pascale Huglo, fait-elle référence à la position non dominante, dans le monde contemporain, du langage écrit par rapport aux autres médias, en particulier visuels. De même, la notion de précarité té¬moigne de la position, jugée fragile par certains, de la littérature dans le présent historique. Les concepts développés par la critique littéraire contemporaine croisent, en plusieurs endroits, ces préoccupations liées à l’historicité et à la « mondanéité » de l’art d’écrire.
b) Idées de chapitres (n'hésitez pas à modifier ou à ajouter des chapitres et des descriptions - bouton “Éditer cette page” ci-bas) :
Précarité (crise de la représentation, mort de la littérature…)
Liminarité (décentrement par rapport à la littérature/à l’héritage, à la nation, à la France…)
Médialité (position de l’écrit par rapport aux autres médias, littérature et nouvelles tech¬nologies…)
Oralité (rapport de l’écriture au langage parlé, au joual, aux patois, aux vernaculaires…)
Pauvreté (littérature du pauvre, « Belle Langue », épuisement, minoration, absence de maître…)
Intimité (retour du sujet, repli familial ou généalogique, parcellisation des sphères littéraires…)
Validité (question de la valeur, mécanismes de validation, distance critique minimale, durée et postérité des œuvres…)
Etc.