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Portrait général des maisons d’édition - Projet porosité

Par Marie-Hélène Voyer Août 2013

Remarques générales :

La tâche consistait à dresser un portrait général des maisons d'édition en rapport avec le projet porosité.

Problèmes rencontrés :

- Il aurait été préférable de posséder une sorte de grille notionnelle prédéfinie avant de débuter la recherche. Seul le mot porosité, auquel on a accolé une série d’adjectifs, nous a guidées dans la recherche. Mais peut-être est-ce seulement la lecture du corpus qui nous permettra de mieux circonscrire le champ notionnel…

- Les éditeurs ne présentent pas tous leurs œuvres avec la même précision. Il est certain que le caractère approximatif de plusieurs quatrièmes de couverture (on pense notamment à Leméac) nous a empêchées d’y déceler quoi que ce soit de pertinent pour le projet…

Le Quartanier : haut lieu de la porosité

Chez Le Quartanier, le composite s’inscrit comme une ligne de force de la production. Inventaires, morceaux épars, collages délirants, porosité des temps, des genres, des voix narratives, il s’agit sans doute de « la maison d’édition-clé » en matière de porosité au Québec.

Alto : Genres classiques, mais porosité des savoirs et des connaissances

Chez Alto, la porosité ne se manifeste pas du tout sur le plan générique. La production est essentiellement composée de romans ou de nouvelles et de livres d’art. Dans le discours que porte l’éditeur sur ses œuvres (les quatrièmes de couverture), on sent bien une volonté de souligner le caractère composite d’œuvres comme Logogryphe (2008) de Thomas Wharton : un « [c]roisement entre l’anthologie de récits et de légendes, le carnet de notes d’un bibliophile insomniaque, le roman et l’essai ». Du bon usage des étoiles (2008) de Dominique Fortier est qualifié de roman « patchwork qui mêle avec bonheur le roman au journal, l’histoire, la poésie, le théâtre, le récit d’aventures, le traité scientifique et la recette d’un plum-pudding réussi » alors que son roman La porte du ciel (2011) est appelé « roman labyrinthe, livre kaléidoscope ».

S’il y a porosité chez Alto, ce serait davantage sur le plan des savoirs et des connaissances. Encore là, peut-être faudrait-il simplement parler de coprésence ou de coexistence de savoirs essentiels et inessentiels. Je pense qu’il faut analyser cela avec la production d’Alexandre Bourbaki Traité de balistique (2006) et Grande plaine IV (2008). De même, les quatre courtes nouvelles publiées en 2010 apparaissent très denses sur le plan de la cohabitation des savoirs : Grotto (Martine Desjardins), La roue et autres descentes (Max Ferandon) Danse contact-tv satelite- cuisine familiale (Nicolas Dickner) et Le cœur de la crevette (Christine Eddie). Héliotrope : porosité temporelle et mémoires troubles

Chez Héliotrope, il n’est pas du tout question de porosité générique ou d’éclatement formel. Par contre, la thématisation de la porosité temporelle apparaît avec netteté dans la production. De ce fait, le thème de l’égarement apparaît avec force dans plusieurs romans. Pour analyser la porosité temporelle (les époques se chevauchent et se confondent), je proposerais notamment d’examiner Highwater d’Olga Duhamel-Noyer (2006) le Ciel de Bay city de Catherine Mavrikakis (2009) et Omaha Beach (Mavrikakis).

La Peuplade : un inclassable

Les publications de la Peuplade sont difficiles à appréhender avec la notion de porosité. En matière de porosité spatiale et temporelle, il y aurait bien à examiner le roman La maison à penser de P. de Suzanne Leblanc (2010). Le bureau universel des copyrights de Bertrand Laverdure (2010) apparaît davantage sur le mode de la disjonction que de la porosité, mais cela mérite d’être étudié de plus près. Wigrum de Daniel Canty (2010) et Rose Brouillard, le film de Jean François Caron (2012) apparaissent très prometteurs sur le plan de la porosité formelle et sur le plan de la porosité des savoirs. Le premier est qualifié de roman « combinatoire, vertigineux échafaudage d’érudition et d’inconnaissance » et le second est comparé à un « archipel de séquences, de répliques et d’histoires ».

Marchand de feuilles : porosité minimale, lisibilité maximale

Cette maison d’édition se caractérise bien davantage par une récriture de genres canoniques, épiques, romans pour adolescent, roman policier, etc., que par la porosité. Le discours éditorial insiste beaucoup sur l’hétérogénéité des savoirs, la multiplicité des rencontres, le jeu des coïncidences, les télescopages et les changements d’échelle. Bref, on y parle davantage du multiple que de l’hybride, du pluriel que du poreux.

Éditions de ta mère : sous le signe de la « cohabitation » ou de la coprésence

L’essentiel de la production se dessine sur fond de récits collectifs. Pas de porosité, mais souvent une « cohabitation d’univers » et de personnages au sein d’un « objet fédérateur » autour duquel les auteurs tissent des fictions (quatre histoires autour d’une glissade d’eau, récits qui dressent le portrait des habitants d’une maison de vieux, inventaire de villes mortes, etc.)

Rodrigol : une porosité générique affirmée

Avec ses BD-reportages, ses auto-fictions, ses poèmes anthropophages, ses vies alimentaires, et autres essaims littéraires, Rodrigol se présente comme une maison d’édition d’avant-garde (la seule, Selon Mathieu Arsenault). Production encore très restreinte, toutefois. Cela ne nous permet pas encore de poser un regard concluant…

La Mèche : production timide, porosité absente

Maison à la production très restreinte qui affirme vouloir qu’au sein de sa production, la littérature rencontre les arts graphiques.

Coup de tête : intermédialité davantage que porosité

Plusieurs œuvres jouent du multimédia. Des bandes-son accompagnent les romans, les romans s’inspirent de téléréalité, de l’univers des blogues. Maison intéressante, reste à voir comment ce phénomène d’intermédialité s’inscrit dans le projet porosité.

Boréal : maison classique avec peu de présence de porosité

(maison qui peut servir d’étalon de mesure)

Sans doute la maison où l’on retrouve le moins de traces de porosité. La porosité, quand elle s’y présente, est surtout palpable dans le discours éditorial. Ceci est surtout visible dans Cet été qui chantait, suivi de deux contes pour enfants (2012) de Gabrielle Roy où l’éditeur commente : « Ni roman ni recueil de nouvelles à proprement parler, c’est de tous ses livres celui dont l’inspiration et la facture se rapprochent le plus de la poésie, une poésie où s’entremêlent l’hymne et la mélopée, la célébration et le deuil. Dix-neuf textes brefs – récits, fables, tableaux, simples pochades – ayant tous pour matière le paysage, les gens, la flore et la faune de Petite-Rivière-Saint-François. » Cependant, cette oeuvre s’approche plus de la poésie. L’auteur, le thème, les lieux restent encore classiques. L’esprit vagabond (2007) d’André Major est représentatif de cette nouvelle tendance. Cette oeuvre est « au confluent du journal intime, de l’autobiographie et de l’essai, les carnets d’écrivain, tels que les conçoit André Major et tels qu’il s’y adonne depuis une trentaine d’années, forment un genre littéraire qu’on pourrait qualifier de « minimal », dans la mesure où l’écriture s’y exerce en dehors de tout souci de composition. Le « carnetiste », en ce sens, est l’écrivain le plus libre et le plus spontané qui soit, et en même temps celui qui, renonçant (au moins provisoirement) au projet de construire une œuvre ordonnée, accepte de se soumettre entièrement au monde qui l’entoure et de se laisser façonner par lui. » Le Petit Aigle à tête blanche (2000) de Robert Lalonde est qualifié par l’éditeur de « roman immense, essai philosophique et poème aussi ».

L’instant même : porosité fictionnelle

Porosité fictionnelle. Des personnages diffus, en quête identitaire, au milieu d’un monde incertain sont des constantes de cette maison d’édition. Somme toute, peu de cas de figure intéressants pour notre projet.

Les herbes rouges : porosités multiples

Plusieurs œuvres issues de cette maison allient porosité formelle, porosité des savoirs, porosité spatiale, identitaire, etc. Maison très intéressante pour le projet (voir liste).

Mémoire d’encrier : la porosité comme mandat !

Le mandat de Mémoire d’encrier est clair: « Décloisonner les cultures et les imaginaires. Combattre l’intolérance pour aller vers la porosité, qui permet de mieux vivre ensemble et de mieux vivre notre altérité. » Malheureusement, aucun texte ne semble être porteur de cette porosité! (il y a bien une cohabitation des langues et des niveaux de langue dans certaines oeuvres, mais rien de plus)…

Maisons d’édition fichées qui ne représentent que peu d’intérêt à ce stade du projet (nous avons toutefois retenu et listé les œuvres les plus intéressantes pour notre corpus)

  • Art global Production infime. Aucun intérêt.
  • Allusifs : Quelques œuvres intéressantes (voir liste), mais toutes en traduction (du suédois, de l’espagnol, etc.) peut-être trop loin de notre corpus?
  • Éditions la Bagnole : un seul titre pertinent.
  • Cornac : Production infime, peu d’intérêt.
  • GID : Peu de narratif. Aucun titre retenu.
  • Hurtubise : Haut-lieu du roman historique. On ne sent nulle propension à la porosité! Tout de même quelques bons titres dans la collection « Texture ». Voir liste.
  • JKA : Aucun titre retenu (surtout des série fantasy et de l’auto-publication)
  • Leméac : Rien n’apparaît pertinent. Les résumés sont trop succincts (souvent une phrase ou deux) pour déceler quelque trace de porosité que ce soit…
  • Les 400 coups Rien à signaler. (Nous avons tout de même isolé deux ou trois titres potentiellement intéressants. Voir liste)
  • L’Instant même Peu de titres pertinents pour le projet (voir liste).
  • Le nègre : Production ténue. Beaucoup de contes. Résumés peu convaincants.
  • L’oie de Cravan : Malgré leur parti pris pour le surréalisme (qui joue notamment du choc des univers, des contraires), aucune porosité décelable.
  • Mémoire d’encrier : Écritures de la francophonie. Aucun titre pertinent pour le projet.
  • Passages : Essentiellement des livres d’art. Aucun titre pertinent pour le projet
  • Planète rebelle Contes. Aucun titre pertinent pour le projet
  • Éditions du Québécois essais, pamphlets politiques.
  • Québec Amérique : Plusieurs romans d’aventure, d’enquête. Facture très classique (hormis Nicole Brossard, retenue pour la porosité narrative).
  • Remue Ménage : Histoires de femmes, tout simplement. Pas de porosité décelable.
  • Sabord : Production ténue. Pas de trace de porosité. Beaucoup de catalogues d’exposition, d’essais sur l’art.
  • Sémaphore : Fictions à caractère social/politique.
  • Septentrion : Romans historiques, essentiellement.
  • Six Brumes : Littérature de science-fiction/ fantasy. Aucune trace de porosité.
  • VLB : Beaucoup de romans historiques ou récits plus classiques
  • Maisons d’édition non fichées (mais dépouillées)
  • (Quelques titres ont été retenus pour notre corpus)
  • Courte échelle, Druide, Des forges, Écrits des Hautes terres, Éditions pour tous, Fides, Flammarion, Guy Saint-Jean éditeur, Hamac, Intouchables, JCL , L’Hexagone, Libre expression, LUX, Marcel Broquet, Michel Brûlé, Moult éditions, Pierre Tisseyre, Stanké, Sylvain Harvey, Triptyque, Trois pistoles, Typo, Vent d’ouest, XYZ,
fq-equipe/porosite_-_portrait_des_maisons_d_edition.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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