fq-equipe:paule_noyart_les_pekinois_de_monsieur_chang_montreal_lemeac_2004_genevieve_dufour

Fiche de lecture

1. Degré d’intérêt général

Le ton de la narratrice irrévérencieux et ses adresses au lecteur donne à l'ensemble une certaine légèreté alors que le sujet est lourd. Le personnage et narrateur est atteint d'un cancer et est énormément affaibli par la maladie mais ça ne l'empêche pas de verser dans l'humour.

2. Informations paratextuelles

2.1 Auteur : Paule Noyart
2.2 Titre : Les pékinois de monsieur Chang
2.3 Lieu d’édition : Montréal
2.4 Édition : Leméac
2.5 Collection : 
2.6 (Année [copyright]) : 2004
2.7 Nombre de pages : 139 pages
2.8 Varia : Cinquième roman de l'auteure (prix Alfred-DesRochers pour //Compote et gruau//)

3. Résumé du roman

Amanda est atteinte du cancer et subit des traitements de chimiothérapie. Elle entreprend la narration du récit des événements et transmet son humour iconoclaste et son point de vue acerbe sur les gens et la vie en générale, notamment en discutant, lorsque sa santé le permet, avec Christian, un adolescent de douze ans qui se pose mille et une questions existentielles. Amanda ne lésine pas sur la médication pour s'épargner la douleur et le roman suit les allées et venues du personnage qui transite entre conscience et inconscience (ses rêves et hallucinations sont transmis au lecteur). Elle traite son entourage durement et les tient à distance par ces méchancetés et son humeur massacrante : elle fait pleurer Éliane, son infirmière, sa soeur qui ne peut supporter qu'elle soit souffrante et malade comme leur mère jadis, son mari Richard qu'elle néglige au profit de Marc, son médecin. Seuls réconforts : les pékinois de monsieur Chang (le pharmacien du quartier) et les pilules magiques qui la font « décoller ». Elle raconte également ses souvenirs d'enfance auprès de ses tantes en Espagne, auprès de sa soeur également et de Mimile, son meilleur ami, les frustrations contre le père qui a délaissé sa mère malade, la rencontre avec son mari Richard, ses visions de son ami décédé du cancer Alex maintenant transformé en ectoplasme. Amanda s'intéresse aussi aux marthyrs catholiques qui se sont dévoués à Dieu et qui se sont complètement abîmés dans l'abnégation et la charité. Plus particulièrement, c'est le père Damien et son travail auprès des lépreux qui la passionnent, de même que son ascétisme. Au fur et à mesure que le roman, on apprend des bribes d'histoires concernant la vie d'Amanda, ses traumatismes, ses souffrances, ses blessures passées qui expliquant son amertume et son humeur cassante.

4. Singularité formelle

L'écriture est peu descriptive et le lecteur est trimballé dans toutes les directions, sans guère prendre le temps de lui expliquer s'il s'agit d'une hallucination, d'un souvenir, d'une pensée de sorte que le roman laisse une impression de flou comme si les différents niveaux de conscience étaient indistincts.

5. Caractéristiques du récit et de la narration

La narration est autodiégétique et le récit est construit dans l'alternance passé, présent et un autre temps, celui en marge du rêve et des hallucinations. Des adresses au lecteur interviennent également dans le roman, sur le même ton acerbe et humoristique qui fait la marque du roman.

6. Narrativité

6.1 Typologie de Ryan

1- Simple 2- Multiple 3- Complexe 4- Proliférante 5- Tramée 6- Diluée 7- Embryonnaire 8- Implicite 9- Figurale 10- Anti-narrativité 11- Instrumentale 12- Suspendue

Justifiez :

Multiple : Il y a plusieurs temporalités qui s'entrecoisent. Diluée : L'action est plutôt ténue, c'est davantage sur le plan psychologique que les événements s'enchaînent et se déploient.

7. Rapport avec la fiction

Les adresses au lecteur viennent bousculer le contrat de fiction, de même que les multiples références au carnet que la narratrice écrit, renvoi explicite bien qu'incertain au texte que le lecteur tient entre ses mains. Je dis « incertain » puisque l'on ne saurait se prononcer clairement si le carnet est, de façon symétrique, la représentation exacte du roman, dans sa totalité. On peut plutôt penser que les deux se recoupent, sans pour autant que le carnet soit le roman « réel » en entier.

8. Intertextualité

Rien de bien particulier, il me semble.

9. Élément marquant à retenir

Le ton de l'écriture, la composition narrative créant de multiples univers (réflexifs, mémoriels, etc.) tous liés sans qu'il n'y ait de barrières distinctes.

fq-equipe/paule_noyart_les_pekinois_de_monsieur_chang_montreal_lemeac_2004_genevieve_dufour.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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