Fiche de lecture
1. Degré d’intérêt général
Pour le projet de quête et enquête : Très élevé
Pour le projet de diffraction :Élevé
En général : À mon avis ce roman est le meilleur de Dickner, bien qu’il n’ait pas eu le retentissement de Nikolski.
2. Informations paratextuelles
2.1 Auteur : Nicolas Dickner
2.2 Titre : Tarmac
2.3 Lieu d’édition : Québec
2.4 Édition : Alto
2.5 Collection : -
2.6 (Année [copyright]) :2009
2.7 Nombre de pages : 272 p.
2.8 Varia : -
3. Résumé du roman
Fourni sur la quatrième de couverture :
Pauvre Hope Randall : elle est née dans une famille où chaque membre reçoit sa propre vision de la fin du monde, accompagnée d’une date précise, différente pour chacun. De quoi alimenter plus d’un manuel d’histoire de la psychiatrie. Prévenue que l’apocalypse aurait lieu à l’été 1989, sa mère a cherché à fuir son destin en Lada, pour échouer à 1200 kilomètres de Yarmouth. Parties pour l’Ouest, mère et fille n’ont d’autre choix que d’attendre l’inévitable dans le bas du fleuve. Entre en scène Michel Bauermann, ou Mickey, rejeton d’un clan qui produit du béton depuis plusieurs générations, passionnément irradié par les taches de rousseur et les 195 points de Q.I. de la belle. Hope trouvera un certain réconfort dans les longues soirées en sa compagnie au bunker familial, à l’abri des obsessions maternelles. Mais on ne peut rien prédire lorsqu’on est une Randall et qu’on a rendez-vous avec l’apocalypse.
Mon résumé :
Mickey Bauermann habite la ville de Rivière-du-Loup, où il vit en compagnie de ses parents dans un bungalow. En 1989, le cours tranquille de son existence est chamboulé par l’arrivée de Hope Randall, jeune fille un peu excentrique à l’accent indiscernable, qui habite avec sa mère dans l’animalerie désaffectée de la ville. Hope a tôt fait de confier à Mickey que son arrivée à Rivière-du-Loup est due aux visions apocalyptiques de sa mère. Celle-ci a imaginé l’imminence de la fin du monde et, cherchant à fuir vers l’ouest, elle a atterri à Rivière-du-Loup. Chez les Randall, avoir des visions apocalyptiques est un trait qui réapparaît par atavisme et auquel, ce faisant, n’échappe pas Hope, qui découvre elle-même par hasard que « sa » fin du monde aura lieu le 17-07-2001. Une année s’écoule, au cours de laquelle les personnages termineront leurs examens scolaires et travailleront à la cimenterie entre leurs allées et venues au terrain de baseball et à la piscine. Puis vient le jour au Hope met la main sur une vignette collée dans une revue qui lui apprend qu’un dénommé Charles Smith prévoit également que la fin du monde aura lieu le 17 juillet 2001. Cette découverte initie un long voyage de recherche de Smith, dont le premier arrêt sera la ville de Seattle, puis le second celle de Tokyo - Charles Smith s’étant révélé être le pseudonyme d’un homme d’affaires du nom de Hayao Kamajii. Désorientée à son arrivée dans la capitale japonaise, Hope maintient un contact téléphonique avec Mickey; en cherchant à le rejoindre, elle s’endort à l’appareil, ce qui lui vaut d’être prise sous l’aile de Merriam. Lorsqu’elle réussit, au terme de nombreux efforts, à rencontrer Kamajii, Hope se rend compte que celui-ci la file depuis Seattle. La rencontre se termine en queue de poisson puisque Smith / Kamajii s’évapore mystérieusement dans les toilettes chimiques. De son côté Mickey, resté à Rivière-du-loup, demeure sans nouvelles de Hope jusqu’à ce qu’il reçoive par la poste une serviette hygiénique par la poste, signe que son amie est bel et bien en vie et qu’elle est désormais fertile. Si la fin du monde n’arrive pas comme prévu le 17 juillet 2001, la fin d’Ann Randall, elle, survient le 15 juillet de la même année. Le roman se termine sur l’envolée de Mickey pour Acapulco.
4. Singularité formelle
Le roman est composé de 97 fragments portant chacun un titre révélateur du développement narratif de la partie.
5. Caractéristiques du récit et de la narration Le récit est d’abord pris en charge par un narrateur autodiégétique, le personnage de Mickey. Puis apparaît ( à ma connaissance pour la première fois dans le fragment 49, « The End is Near ») un narrateur à focalisation sujet non déléguée, mais à focalisation objet déléguée au personnage de Hope (en termes genettiens, il s’agit d’un narrateur hétérodiégétique à focalisation interne), qui est dominant dans la deuxième moitié du roman. Au fragment 75, « Découverte scientifique du jour », le narrateur autodiégétique réapparaît et il alterne avec le narrateur hétérodiégétique. Le mot de la fin est laissé au narrateur autodiégétique, l’avenir de Hope demeurant une énigme. Sur le plan spatial, l’ensemble du récit qui réunit les deux protagonistes a lieu dans la ville de Rivière-du-Loup. Les lieux bétonnés et souterrains (piscines, sous-sols) ont une importance particulière dans l’économie générale du roman. Lorsque Hope quitte Rivière-du-Loup, les villes et métropoles (Seattle, Tokyo) gagnent en importance dans la représentation, mais c’est toujours le lieu qui domine la configuration spatiale de l’œuvre (toits, appartements exigus, piscines, bureaux, etc.). Sur le plan temporel, la partie qui réunit les deux protagonistes a principalement lieu en 1989 et elle dure plus ou moins un an et demi (l’année scolaire, l’été et le retour en classe). Une ellipse de 12 ans survient vers la fin du roman, qui permet de voir à la fois ce qu’est devenu Mickey et ce qu’il advient de ses rapports avec Hope.
6. Narrativité (Typologie de Ryan)
6.5- Tramée
6.12- Suspendue
7. Rapport avec la fiction
La fiction est assumée dans le roman. La trame de fond réaliste est néanmoins fortement réactivée par le contexte sociopolitique des époques que donne à voir le roman et par les découvertes scientifiques.
8. Intertextualité Il n’y a pas de références intertextuelles dominantes.
9. Élément marquant à retenir / extraits significatifs