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fq-equipe:melanie_vincelette_polynie_paris_robert_laffont_2011_stephanie_desrochers

1. Degré d’intérêt général

Pour le projet de quête et enquête : Moyen. Il s’agit bel et bien d’une enquête, mais elle est classique à tous les égards : résolue à la fin et menée parallèlement par des policiers et par le personnage principal. Évidemment, c’est le personnage principal – plus rusé que les autorités légitimes – qui arrivera à faire triompher la vérité.

Pour le projet de diffraction : Faible

En général : À mon avis personnel, il s’agit d’un très mauvais roman, qui mise sur l’exotisme nordique pour dissimuler la banalité de son intrigue, et qui ne manque pas au passage de reconduire moult stéréotypes de genres et de rapports sociaux entre les Inuits canadiens et leurs homologues allochtones.

2. Informations paratextuelles

2.1 Auteur : Mélanie Vincelette

2.2 Titre : Polynie

2.3 Lieu d’édition : Paris

2.4 Édition : Robert Laffont

2.5 Collection : -

2.6 (Année [copyright]) : 2011

2.7 Nombre de pages : 213 p.

2.8 Varia : -

3. Résumé du roman

Fourni sur la quatrième de couverture :

On ne s’explique pas la mort de Rosaire Nicolet dont on a retrouvé un matin le corps sans vie dans une minable chambre d’hôtel louée par une strip-teaseuse. Qui pouvait bien en vouloir à ce jeune avocat international apprécié de tout le monde? Appelé à Iqaluit, un village proche du cercle arctique, pour reconnaître le corps, Ambroise Nicolet, le jeune frère de Rosaire, va mener l’enquête. Ambroise vénérait son frère. Mais sait-on jamais qui se cache derrière ceux que l’on aime?

Mon résumé :

Le récit est pris en charge par Ambroise Nicolet, frère cadet d’un avocat spécialiste de la question de l’exploitation des ressources naturelles du Grand Nord canadien Rosaire Nicolet, retrouvé mort dans une chambre de môtel. Toujours dans l’ombre de Rosaire à tous égards, Ambroise ne lui voue pas moins une admiration sans bornes et un amour sincère, qui l’incitent à vouloir faire la lumière sur les circonstances douteuses de sa mort. Son attention se porte sur deux présumés coupables principaux : Lumi, d’abord, amante et future épouse de Rosaire, qui erre dans les milieux interlopes et rêve ouvertement d’hériter des revenus d’une assurance-vie, et Brice de Saxe Majolique, anciennement tombé amoureux de Lumi. Sa relation avec Lumi l’a conduit dans l’Archipel polaire, où il fait désormais fortune avec une mine d’or qu’il a implantée dans les environs de Kimmirut, de même qu’avec – l’apprendra-t-on au fil du récit – un commerce illégal de fourrure d’ours polaire. Sans mener proprement l’enquête, Ambroise se montre sensible aux contradictions qu’il relève dans les témoignages qu’il entend. L’accès nouveau qu’il a à l’intimité de son frère lui révèle également certaines activités délicates, voire illicites, dans lesquels trempait Rosaire et qui pourraient être à l’origine du meurtre. On apprend d’une part que Rosaire disposait de documents qui prouveraient que les Chinois auraient été les premiers à découvrir l’Amérique par le Nord (détroit de Béring et la dorsale de Lomonossov), ce qui leur permettrait d’être des prétendants territoriaux de cette zone fort convoitée géopolitiquement pour ses ressources économiques. On découvre d’autre part qu’il était partenaire de Brice de Saxe dans le commerce de fourrure illégal mené entre Iqaluit et Paris. Mais toutes ces pistes se révéleront vaines, puisque le roman se résout par la classique stratégie de la faufilade, où l’attention portée sur deux possibles candidats au meurtre ne sert en réalité q’à occulter l’identité du véritable coupable, qui est finalement le plongeur du camp minier. Le mobile, très simple, est le ressentiment de l’Inuit envers Rosaire, un « Blanc » venu exploiter indûment « ses » terres ancestrales. Pour arriver à tuer Rosaire, Kujjuk l’appâte en lui proposant un repas hors du commun et qu’il prétend être une spécialité de son village, du foie d’ours avec des vesses-de-loup; le tout se révèle en réalité indigeste et poison, ce qui crée l’intoxication alimentaire mortelle de Nicolet. Tout au long du roman, les descriptions minutieuses des plats composés par Ambroise Nicolet retiennent l’attention et révèlent, à la relecture, leur nature indicielle. Parallèlement à l’enquête menée par Ambroise se déploie une relation entre celui-ci et une ingénieure du camp, Marcelline, qui se solde par un échec. Fuyant sa déception, Ambroise quitte, à la toute fin, le nord canadien pour aller travailler comme pêcheur et cuisinier dans les Caraïbes.

4. Singularité formelle

Aucune.

5. Caractéristiques du récit et de la narration

Rien d’original. Il s’agit d’un récit autodiégétique cohérent dans sa gestion de l’information.

6. Narrativité (Typologie de Ryan)

6.1- Simple

7. Rapport avec la fiction

Rien à signaler.

8. Intertextualité

Quelques références explicites et un lien implicite avec Cowboy, de Louis Hamelin, mais rien de majeur.

9. Élément marquant à retenir / extraits significatifs

p. 9 - « Les Chinois ont découvert l’Amérique. » C’était la phrase gribouillée au stylo sur l’avant-bras de mon frère, Rosaire, retrouvé sans vie un jour d’élection par Lumi, l’effeuilleuse étoile du bar de l’hôtel Le Cercle polaire.

p. 12- Quand Rosaire s’est éteint, je besognais comme cuisinier pour une petite mine d’or à deux jours de traîneau d’Iqaluit. À l’embauche, on m’avait demandé si j’étais prêt à préparer de la baleine et du bœuf musqué. J’ai aimé mon métier de cuisinier. Ce boulot m’a toujours rendu la vie facile. Je ne suis pas de ceux qui comprennent les gens qui gaspillent leur existences à faire un boulot qu’ils détestent. Mais quand j’avais été engagé à la mine je n’avais pas imaginé que je rencontrerais celle que j’allais toujours aimer, ni que je serais témoin de crime innomables. Depuis la fin de l’hiver, je ne souhaitais qu’une seule chose : que la foudre nous frappe, Marcelline et moi, dans le caveau à légumes.

p. 203 – Quelques mois auparavant, Kujjuk avait sombré dans un délire de persécution. Il se croyait plus intelligent et intègre que tout le monde et s’était mis à détester Rosaire. Il trouvait injuste qu’un Blanc aussi roublard et vénal, un étranger né dans le Sud, s’empare, au nom de son peuple, de la question de la dorsale de Lomonosov [sic.]. Il avait alors tout fait pour trouver son point faible. Durant l’hiver, passant ses journées libres à Iqaluit, égrenant ses soirées au bar du Cercle polaire, il s’était rapproché de Rosaire. Et un soir, il était passé aux actes. Il avait proposé à Rosaire de manger du foie d’ours avec des vesses-de-loup, les faisant passer pour une spécialité de Pangnirtung. Il savait que les Blancs ont une faiblesse pour les découvertes gastronomiques nordiques. Rosaire était ivre ce dimanche-là. Il arrivait de Santo Domingo où il avait passé sept jours. Kujjuk lui avait soutenu qu’il ne serait pas capable de manger du foie d’ours cru. Rosaire n’avait pas hésité, il l’avait avalé goulûment, avant de t’attaquer aux vesses-de-loup sautées au beurre. […] Kujjuk a fini par avouer qu’il avait voulu donner une leçon à Rosaire, et non le tuer. « C’était un accident, répétait-il. Je ne suis pas un meurtrier. Vous êtes les seuls coupables. Vous nous avez volé notre culture, nos terres, nos femmes. ».

fq-equipe/melanie_vincelette_polynie_paris_robert_laffont_2011_stephanie_desrochers.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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