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MERCURE, Luc, La faute de Roy Dupuis, Montréal, Leméac, 2010.

Roman formidable pour l’équipe!

Résumé Louis, le frère de la narratrice, est un vendeur de « produits dérivés de Roy Dupuis » sur Ebay. Il disparaît pendant trois ans, avant qu’on ne le retrouve, enfermé dans une cage, dans le sous-sol d'une maison du sud de la France, aux côtés d'un homme mort. Muet, il ne dit pas un mot de son calvaire et de sa séquestration, dont la cause reste irrésolue. La narratrice, une journaliste, se butte à son silence et cherche à comprendre ce qui s’est passé. La seule façon de comprendre son frère: relire les notes d'un roman qu'il a écrit pendant ses années de captivité, un manuscrit soigneusement caché sous le plancher de bois de sa cage. Le roman se veut le récit de la vie fascinante d’une de ses clientes Ebay. Plusieurs questions planent car au-delà du motif de l’enfermement de Louis :

-Pourquoi Hans Peter Hammel, le bourreau de Louis, a refusé de se faire aider lors de son arrêt cardiaque, en libérant Louis de sa cage? -La narratrice se demande également comment Louis a-t-il bien pu écrire ce manuscrit volumineux dans une calligraphie impeccable, alors qu’il s’est tranché une main, quelques années auparavant.

Histoire touffue, polyphonie des narrateurs : Narratrice (sœur de Louis), Louis, Manuscrit de Louis où se mêlent et se relaient les voix de Marielle (cliente Ebay), Hans Peter Hammel (danseur de ballet, ex mari de Marielle, chez qui Louis fut séquestré) et Margaret (amie de Marielle)

Extraits :

«On a retrouvé un texte sous les lattes de bois du plancher de la cage où il était enfermé. Les inspecteurs français me l’ont remis, en me disant que cela m’aiderait peut-être à comprendre ce qui s’était passé pour que Louis se retrouve dans cette cage : Nous n’y comprenons rien, mais c’est votre frère, vous en tirerez peut-être quelque chose.» (p. 21)

«Je n’ai eu aucun mot de passe à taper pour avoir accès à sa messagerie et à ses dossiers. Cela m’a d’abord surprise, puis je me suis dit que, comme il habitait seul, cette mesure de protection n’était pas indispensable.» (p. 23)

Plusieurs réflexions sur la confiance qu’il est possible d’accorder à un témoignage :

«Écrire deux fois la même chose ne corrobore pas l’authenticité des faits relatés, même si l’on se trompe plus souvent en racontant des mensonges que la vérité. Il aurait fallu que les mêmes faits soient rapportés par deux personnes différentes pour leur donner un peu plus d’authenticité –et encore, les deux personnes pourraient s’être entendues pour dire la même chose, fausse. Pour authentifier un événement, il est préférable que les sources qui le relatent n’aient aucun rapport entre elles.» (p. 45)

Crédibilité/autorité narrative de Louis (auteur présumé et narrateur du manuscrit) «Ma sœur Élise me trouve parfois étrange. Elle ne me l’a jamais dit, mais je sais qu’elle le pense. Mais elle ne me croit pas fou. Seulement étrange. Et terriblement malchanceux. Quand je me suis tranché le poignet, elle a cru que c’était un accident. Elle n’est pas folle, Élise, elle sait bien que se trancher le poignet involontairement en aidant un enfant de onze ans à enlever de son propre doigt une petite écharde avec un couteau à cran d’arrêt, c’est un peu tordu. Mais elle y a cru. Elle a voulu y croire.»

Dans son manuscrit, Louis met en doute la crédibilité de Marielle, dont il relate la vie à partir de ce qu’elle lui a raconté dans ses nombreux courriels «Marielle me mentait. Sur cette anecdote à tout le moins. Alors qu’en était-il du reste de sa vie? Qui allais-je rencontrer à Montréal? Une fabulatrice? Une psychopathe? » (p. 192)

Ultime doute : Qui a écrit le manuscrit de Louis?

«Je me suis demandé si Louis avait pu écrire ce texte avant d’être enfermé dans cette cage où on l’a retrouvé. Pendant la première partie de son séjour chez Hans Peter Hammel? Ou même à Montréal? Rien dans ce texte n’évoquait les événements ultérieurs à son départ pour la France. Avant même son accident? Ça expliquerait comment il avait pu rédiger ce texte, puisqu’il avait alors l’usage de sa main droite. Mais ce récit relatait dans sa presque totalité des faits postérieurs à cet accident. Avait-il écrit cela après avoir perdu l’usage de sa main droite, en utilisant le traitement de texte? Quelqu’un ayant une écriture semblable à la sienne l’aurait retranscrit? Et Louis l’aurait emporté avec lui en France, quelqu’un l’ayant mis, à son insu, dans ses bagages? J’ai une écriture semblable à celle de mon frère. Depuis que je me suis occupée de ses chats, lors de son accident, j’ai la clé de son appartement. Aucun code ne protège la confidentialité des informations contenues dans son ordinateur. Je suis en train de devenir folle.» (p.291)

fq-equipe/luc_mercure_la_faute_de_roy_dupuis_montreal_lemeac_2010_marie-helene_voyer.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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