Table des matières
Liberté 1993-1999_Réjean Beaudoin
PORTRAIT D’UNE CRITIQUE OU D’UN CRITIQUE
A) Informations générales
Textes étudiés :
- • « Le fantôme du roman d’aventures », Liberté, vol. 35, n° 1, (205), 1993, p. 196-202.
- • « La grande solitude des sexes », Liberté, vol. 35, n° 3, (207), 1993, p. 120-128.
- • « Un homme diminué », Liberté, vol. 35, n° 4-5, (208-209), 1993, p. 265-269.
- • « Le romantique épris d’une étoile », Liberté, vol. 36, n° 5, (215), 1994, p. 110-117.
- • « Nous autres, eux autres et l’autre rive », Liberté, vol. 36, n° 6, (216), 1994, p. 128-139.
- • « Venez-y voir », Liberté, vol. 37, n° 3, (219), 1995, p. 134-142.
- • « La recette du rouge Campbell », Liberté, vol. 36, n° 6, (222), 1995, p. 135-140.
- • « Le salut des héros », Liberté, vol. 38, n° 2, (224), 1996, p. 66-73.
- • « Tuer le temps, mode d’emploi », Liberté, vol. 38, n° 4, (226), 1996, p. 188-195.
- • « De la mollesse à la confusion », Liberté, vol. 38, n° 5, (227), 1996, p. 104-109.
- • « Nôtre-Drame des atrocités », Liberté, vol. 38, n° 6, (228), 1996, p. 252-257.
- • « Mystère, musique et tapis bleu », Liberté, vol. 39, n° 4, (232), 1997, p. 128-133.
Nom du critique : Réjean Beaudoin
Statut institutionnel du critique : Professeur au Département de français de l'Université de Colombie-Britannique
Forme de la chronique (consacrée à quel genre? Fait-elle quelques lignes ou quelques pages ? Y’a-t-il plusieurs livres dans la même chroniques? Etc.) : Chronique « Littérature québécoise » : quelques pages, d’une à trois œuvres. Recension critique et observation générales sur la littérature québécoise contemporaine. Dans cette période, la chronique apparaît moins régulièrement et presque pas du tout dans les deux dernières années. Lorsqu’elle est occupée par différents critiques, la chronique devient plus axée vers le compte-rendu critique et ne commente pas substantiellement la littérature contemporaine comme ensemble.
Genre du texte : Critique.
Place des textes dans l’économie globale de la revue : Sauf mention contraire, les textes sont publiés sous l’intitulé « Littérature québécoise », à la fin de la revue, avec les autres chroniques, et juste avant « Pour non-liseurs ».
Événements littéraires québécois mentionnés : Aucun.
B) Informations métacritiques
Posture générale du critique (ton, point de vue, etc.) : Comme dans la période précédente, le chroniqueur ne dédaigne pas l’ironie. Il ne s’attarde que rarement aux livres qu’il juge sans intérêt, préférant les critiques positives. Réjean Beaudoin insiste sur son insatisfaction vis-à-vis de la majeure partie de la production littéraire québécoise contemporaine.
Réflexions générales sur la littérature québécoise contemporaine :
Le chroniqueur s’intéresse à plusieurs textes qui mettent en scène des personnages principaux masculins qui souffrent d’être dédaignés par les femmes (no 207-209) ; les fins de longues relations sont aussi centrales dans les trames narratives des romans de Major et Rivard (no 226). Ce caractère ne semble pas être relevé par le critique, mais le thème de la désillusion amoureuse teinté d’une certaine amertume mériterait d’être exploré.
À l’occasion de la recension de textes de Marco Micone, Ook Chung et Jean Basile (no 216), le critique salue l’importance de l’apport de ces auteurs aux origines diverses, non sans remarquer l’inconfort que le phénomène peut susciter au sein de la littérature québécoise, d’abord définie comme identitaire.
Le critique reproche à Michel Tremblay de servir, avec Un ange cornu avec des ailes de tôle (no 222), une recette assez commerciale visant à plaire à ses lecteurs. Beaudoin enfonce le clou de la commercialisation de la littérature, mais avec moins de vigueur et de façon moins répétitive que dans la période précédente.
Réjean Beaudoin juge les derniers romans de Rivard et Major (no 224) très réussis en tant que romans, rendant avec acuité les périodes de transition de la vie des héros, qui accèdent finalement au salut, selon la logique qui constitue, selon le critique, l’essence du genre romanesque.
Le critique identifie dans Les Ponts. Histoire d'une famille de Jean-François Chassay (no 226) et Unless d’Hélène Monette (n° 228) des thèmes qui seraient propres à la génération X, notamment la désillusion et l’individualisme, ce que le critique attribue à la fin des idéologies, à l’échec référendaire. Beaudoin relève cet air du temps chez d’autres écrivains, mais le dépeint comme le seul horizon possible pour les écrivains nés après les baby-boomers.
Élection de certaines œuvres ou certains écrivains : Normand Boisvert, Kidnapping-pong; Pierre Nepveu, Des mondes peu habités; Sylvain Trudel, Les Prophètes; Marco Micone, Le Figuier enchanté; Ook Chung, Nouvelles orientales et désorientées; Jean Basile, Keepsake 1; Réjean Ducharme, Va savoir; Yvon Rivard, Le Milieu du jour; André Major, La Vie provisoire; Monique Proulx, Les Aurores montréales; Hélène Monette, Unless; Gilles Marcotte, Une mission difficile;
Valorisation de lieux éditoriaux : Non.
Valorisation d’événements littéraires : Non.
Valorisation d’esthétique(s) particulière(s) :
À l’occasion de la critique de Appalaches d’André Pronovost (no 206), Baudoin critique la popularité du récit de voyage à l’américaine, inspiré de Jacques Poulin et Jack Kerouack. Il y voit une prose qui n’a rien du rythme et du style propres à la littérature française, et dont l’exubérance et le déroulement prévisible découlent d’une appropriation maladroite et incomplète de l’influence américaine.
Critiquant Ducharme (no 219), Beaudoin dit y retrouver les procédés qui font le charme de l’écrivain et que d’autres emploient sans parvenir à les rendre pertinents. Le critique remarque l’influence ducharmienne dans la langue ludique, pleine d’allitérations d’Hélène Monette (n° 228) et se réjouit du résultat.
Réjean Beaudoin félicite le style habile et souple de Monique Proulx dans Les Aurores montréales (no 227), jugeant que chacune des nouvelles est réussie en elle-même, et que le recueil capture la diversité de la mégalopole montréalaise.
Autres valeurs ou enjeux défendus : Aucun.
Autres remarques : Aucune.
Lecteur/lectrice : Rosalie Dion-Picard