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fq-equipe:lenau_par_haertling_3

Informations paratextuelles

Auteur : HÄRTLING, Peter Titre : Niembsch ou l’immobilité Lieux: Paris Éditions : Seuil Collection : Points Année : 1985 [1964]

Appellation générique : roman (sur la couverture) suite musicale (sous le titre)

Biographie de : Nikolaus Niembsch, plus connu sous le nom de Lenau, 1802-1850, poète autrichien, poète de la mélancolie, auteur de poèmes dramatiques dont Faust (1836) et Don Juan (1844).

Bibliographie de l’auteur : écrivain, poète, essayiste et romancier

Quatrième de couverture : extraits de critiques élogieuses de l’ouvrage (livre étranger obsédant; roman allemand et œuvre d’art; livre le plus achevé) où on insiste sur ses qualités artistiques et non pas tant sur l’aspect biographie ou fiction.

Épigraphe : de Sören Kierkegaard. Sur la répétition et le souvenir, du même mouvement, mais en direction opposée : souvenir comme mémoire du passé, répétition dirigée vers le passé. répétition comme mémoire dirigée vers l’avenir.

Note du traducteur : qui fait ressortir la ressemblance entre Lenau et son Faust (le traducteur cite Lenau à propos de son Faust) et Härtling et son Niembsch. Les deux écrivains ayant choisi de sélectionner quelques éléments dans la vie de l’auteur, pour reconstituer, au-delà de l’anecdote historique, une unité métaphysique. Härtling tend le miroir d’un art musical pour faire ressortir l’importance du temps dans l’histoire de Lenau.

Résumé : Quelques épisodes de la vie du poète Lenau dans ses dernières années, alors qu’il était en train d’écrire son Don Juan, juste avant de sombrer dans la folie. C’est une réflexion sur « la tentation de l’immobilité », sur la répétition, sur le temps qui est développée de chapitre en chapitre, en divers lieux et avec des personnes diverses (soliloque sur le bateau avec Anselme Schlorer, soirée mondaine chez les sœurs Winterhalter, souper chez Caroline, séance de spiritisme chez Kürner, conversations sur l’oreiller avec diverses amantes, etc.). Cette réflexion (et sa mise en application) est celle d’un Niembsch doublé d’un Don Juan.

Pacte de lecture Le nom du poète dans le titre laisse supposer quelques intentions biographiques, mais l’appellation générique entraîne le lecteur du côté de quelque chose d’hybride, la biographie romancée. Par ailleurs, la suite du titre – ou l’immobilité suite musicale –laisse poindre un autre projet, plus descriptif, plus poétique, ce qui est en accord avec les commentaires de la quatrième de couverture.

Les relations et mode de présence auteur/ narrateur/ biographe/ biographé personnages, sujet d’énonciation/ sujet d’énoncé - pas de biographe vraiment, en général, relation de type fictionnel entre narrateur et personnage. En plusieurs endroits, narration déléguée au personnage par l’introduction de lettres ou scènes imaginaires ou long soliloque. - Également, présence sporadique d’un je ou nous, celui du narrateur/auteur (40, 58-59, 103-104, 107, 108). 40 : « J’ai eu la révélation soudaine de votre rêve, Niembsch, tandis que je lisais vos vers […] Maintenant que je vous ai rejoint dans cette tentative, que je marche du même pas que vous » Énoncé qui remplit la tâche du biographe qui a à justifier le choix de son personnage, à préciser la proximité de sa relation avec le biographé, à donner ses motivations, son interprétation. 58-59 : fonction de régie où le narrateur fait référence à l’épigraphe, précise sa démarche : « nous désirons seulement faire avec Niembsch un bout de chemin, voir les choses avec lui et par lui. Nous ne voulons pas non plus nous mêler indiscrètement de philosophie. Nous n’avons pas dérangé Kierkegaard ou tel autre pour renvoyer du coup à un système complet et ordonné, il nous sert de truchement en face du réel, comme penseur capable de se mêler aux destinées individuelles. Si, du moins jusqu’à cette page, nous nous sommes davantage soucié de don Juan, c’est aux fins d’une confrontation avec une attitude opposée vers laquelle Niembsch […] » 103…108 : un nous accompagnateur : « Nous avons fait une grande partie du chemin. Nous pourrions arrêter là notre expérience, car nous redoutons, comme Niembsch, les conséquences de cette immobilité qui suspend le temps. » (103). S’interroger sur cette présence : même très rare, nous oblige-t-elle à lire tout le livre avec l’existence d’un narrateur-auteur?

Ancrage référentiel (marqueur de réalité) - sources référentielles implicites (pas de notes, pas de références bibliographiques) - époque précisée (voir la première phrase), projet d’écrire un poème sur don Juan, folie sont des éléments de la réalité historique. - Ce serait à vérifier pour ce qui est des autres personnages, correspondance avec Caroline, le spiritisme, avec Kürner, les sœurs Margarethe et Marie, le voyage en Amérique, etc. - À vérifier également l’importance de la thématique du temps, de la répétition, du souvenir chez Niembsch et dans son don Juan. - éléments de nature biographique du point de vue du personnage Niembsch (souvenirs d’enfance par exemple) sont traités d’une façon particulière : des ajouts secondaires à un énoncé principal abstrait (21), des apartés de facture typographique du genre couper/coller (32-36), fragments insérés dans le corps du texte. Et, d’un point de vue plus général, même si chaque chapitre peut être résumé comme épisode de vie (séjour chez…), l’intérêt réside davantage dans le contenu philosophique que épisodique.

Indices de fiction d’ordre thématique De prime abord, statut fictionnel de l’énonciation en raison d’une narration romanesque (narrateur omniscient, psycho-narration, etc.). Par contre, les intrusions du je-nous déstabilisent ce statut. statut factuel de l’énoncé (ressemblance avec la réalité, vérifiable, bien que non vérifié) auquel peut s’ajouter du fictionnel.

Thématisation de l’écriture - surtout thématisation de la musique (en raison de son rapport au temps, de son usage de la répétition, etc.) - cependant, dans le rapprochement Niembsch/Don Juan : Niembsch essayant d’écrire son Don Juan se mesure au personnage, provoquant rapprochement vie/écrit (écrire et vivre Don Juan). Mais je dirais que Härtling s’intéresse moins à l’écriture qu’à la pensée du poète. Tout de même, quelques réflexions sur les mots un peu partout : (p. ex. : 103, 132-133)

Attitude de lecture Ni récit de vie (biographie), ni biographie romancée (où, il me semble, prime l’événementiel, l’anecdotique), accent mis sur la pensée de ce poète, éléments biographiques assujettis à cet essai (des preuves, des exemples). Ici, roman dans son sens très « phagocytaire ».

Hybridation, Différenciation, Transposition

Autre

Lecteur/lectrice : Anne-Marie Clément

Peter Härtling, Niembsch ou l’immobilité, Paris, Seuil, 1985 [1964], coll. « Points ».

Prélude : 1) suite de notes qu’on chante ou qu’on joue pour se mettre dans le ton. 2) pièce instrumentale ou orchestrale de forme libre qui sert à introduire une autre pièce ou qui constitue un tout par elle-même. Introduction symphonique d’un opéra. (Niembsch sur le bateau; présentation des protagonistes, présentation des idées qui seront reprises dans le roman : philosophie de la répétition, temps suspendu, souvenir, Don Juan)

Rondeau : 1) poème à forme fixe du Moyen Âge transformé, sur deux rimes avec des vers répétés. 2) Air à reprises. (Visite chez Caroline à Lintz, thème de la répétition abordé)

Gigue : au XVII e et XVIII e siècle, danse de théâtre ternaire à deux temps, rapide et brillante. Un des mouvements de la suite instrumentale. (souper avec Caroline, son mari et Niembsch. Aveu et fin de la relation amoureuse entre Niembsch et Caroline)

Menuet-Gavotte : Gavotte : ancienne danse à rythme binaire; air sur lequel on la dansait. Menuet : 1) ancienne danse de bal et de théâtre à trois temps; air sur lequel on le dansait. 2) Forme instrumentale dans la suite, la sonate (ordinairement le troisième mouvement), comprenant un premier air répété deux fois (menuet stricto sensu), encadrant un second menuet. (Chez Margarethe et Maria à Stuttgart. nuit amoureuse du trio. Aussi de nombreuses lettres que Niembsch écrit à Caroline)

Allemande : Danse d’origine allemande en honneur à la cour de Louis XIV. Première pièce de la suite instrumentale (suite : composition musicale faite de plusieurs pièces de même tonalité) (chez Kürner à Weirsberg, séance de spiritisme)

Bourrée : danse populaire de diverses régions du centre de la France; air sur lequel on l’exécute. (projet de mariage avorté avec Juliette Zigerlein, à Baden-Baden)

Sarabande : Ancienne danse française à trois temps, grave et lente, voisine du menuet et qui se dansait par couples. Air sur lequel se dansait la sarabande; partie d’une suite (avant la gavotte, l’aria ou la gigue) qui s’en inspire. (Niembsch au chevet de Caroline mourante. Folie confirmée du poète)

Air burlesque : burlesque : d’un comique extravagant et déroutant (retour du personnage d’Anselme Schlorer, rencontré sur le bateau et donc, retour à la case prélude, boucle bouclée)

fq-equipe/lenau_par_haertling_3.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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