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fq-equipe:karoline_georges_la_mue_de_l_hermaphrodite_montreal_lemeac_2001_christine_otis

Fiche de lecture

1. Degré d’intérêt général

Pas mal intéressant, je trouve. En fait, très intéressant. Fait à noter, en quatrième de couverture, le roman est décrit comme étant le « premier roman de la génération techno ». Ça donne à penser…

2. Informations paratextuelles

2.1 Auteur : Karoline Georges
2.2 Titre : La Mue de l’hermaphrodite
2.3 Lieu d’édition : Montréal
2.4 Édition : Leméac
2.5 Collection : 
2.6 (Année [copyright]) : 2001
2.7 Nombre de pages : 110 pages
2.8 Varia : Premier roman de Karoline Georges (voir fiche pour son 2e, Ataraxie)

3. Résumé du roman

Hermany, une jeune hermaphrodite ([sic.] je sais qu’hermaphrodite est masculin, mais le personnage veut s’accorder au féminin, c’est son choix…) est incarcérée après avoir commis un attentat chimique conscientisant sur la population d’une ville. Pour sa peine, elle est exposée, nue, à la vue de spectateurs invisibles à qui elle doit faire sa confessions. En constant dialogue avec une sorte d’entité informatique qui lui défini les règles du jeu et lui fait le bilan de son auditoire, elle révèle les circonstances de sa conception (expérience de fertilité extrême), de sa naissance (née à terme après 5 mois de gestation, hermaphrodite et luminescente), de sa petite enfance médiatisée (tournées scientifiques et artistiques), de la perte de ses attributs exceptionnels (amputations de tous ses organes sexuels suites à des cancers successifs, perte de sa luminescence) et de sa rencontre décisive avec Nay, son père adoptif. Elle nous apprendra aussi comment, grâce à l’influence de Nay, elle se vouera corps et âme dans l’étude des différents psychotropes dans le but d’offrir à l’humanité une nouvelle conscience. Suite à une réception manipulée chimiquement par Nay, alors pape de la psychotropie, Hermany prend conscience de la réalité sans aucun fard et décide de conscientiser les masses à la réalité en décapant toute trace de psychotropie. Elle organise secrètement une grande vaporisation de « psychoneutrifiant » dans la ville, perturbant alors grandement l’ordre public (les fous comprennent qu’ils sont fous, les bébés se mettent à briller, les automobilistes se rendent compte du ridicule de leur situation, les citoyens se regroupent spontanément en groupes anarchiques, etc.) et causant la mort de 33 personnes. À la fin de cette confession, l’entité informatique (ou Intelligence Techno-Logique) informe Hermany que 498 678 531 en sont arrivés à un verdict et qu’elle sera soit éliminée (en cas de verdict négatif) ou récupérée comme cobaye (si c’est positif). Ce verdict sera émis 20 secondes après la fin du roman.

4. Singularité formelle

Le roman prend la forme d’une confession. On note aussi la présence du dialogue entre Hermany et l’Intelligence Techno-Logique qui critique sa façon de présenter les faits, fait le décompte des minutes avant la fin, relève les variations du nombre de connections au serveur, lui interdit toutes réflexions existentielles qui « ennuient et alourdissent le détail du vécu » (p.52) et lui interdit d’interrompre son récit en lui signifiant qu’il « est interdit de se vautrer dans le silence pendant la performance » (p.80). Les interventions de l’Intelligence sont en caractères gras italiques, tel que représenté plus haut.

5. Caractéristiques du récit et de la narration

Voir point 4, finalement. Confession à la première personne, dialogue entre la condamnée et l’entité informatique. Voilà!

6. Narrativité 6.1 Typologie de Ryan

1- Simple

2- Multiple

3- Complexe

4- Proliférante

5- Tramée

6- Diluée

7- Embryonnaire

8- Implicite ????

9- Figurale

10- Anti-narrativité

11- Instrumentale

12- Suspendue

Justifiez : Complexe : le récit comporte plusieurs niveaux. Toute la vie passée d’Hermany est racontée en fonction de la scène de la confession d’Hermany, confession qui est aussi mise en scène dans le dialogue entre Hermany et l’Intelligence Techno-Logique. Le prologue présentant la sentence du juge est aussi à considérer comme constituant un niveau de récit à part. Implicite : étant donné que le texte se présente comme un dialogue… le récit d’Hermany nous atteint sans autre médiation apparente. Bon, ce n’est pas vraiment une narration implicite, mais c’est lié. Instrumentale : Comme dans l’autre roman de Karoline Georges, Ataraxie, ce roman s’investi beaucoup dans son discours sur l’atteinte du bonheur et de la vérité. Le côté pamphlétaire du roman est très marqué. Suspendue : Étant donné que l’énoncé de la sentence faisant suite au témoignage d’Hermany est attendu 20 secondes après la fin du roman… la narration n’aboutit pas dans sa conclusion attendue.

7. Rapport avec la fiction

Le personnage d’Hermany vit en décalage avec la réalité, elle habite un hôpital ou elle expérimente des drogues et le seul moment où elle se sent bien, c’est lorsqu’elle découvre la littérature qui pour elle semble un équivalent au réel : « N’importe quel classique qui stimule l’idéalisme, l’héroïsme et l’utopie du bonheur fera l’affaire. En fait, je ne savais même pas que ces livres avaient été écrits. C’est dire. » Cette phrase, quoique ambiguë, donne l’impression que les livres existent d’eux-mêmes, sans auteur, qu’ils ont une réalité indépendante.

8. Intertextualité

Rien de bien particulier, il me semble.

9. Élément marquant à retenir

L’histoire en elle-même, la forme de la confession, le dialogue avec l’entité informatique, le rapport au réal et à la fiction, l’impossibilité de déterminer si les événements ont bien eu lieu ou s’il s’agit d’hallucinations… C’est à retenir, sous bien des rapports.

fq-equipe/karoline_georges_la_mue_de_l_hermaphrodite_montreal_lemeac_2001_christine_otis.txt · Dernière modification : 2018/02/15 13:57 de 127.0.0.1

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