Wiki – Laboratoire Ex situ / René Audet

Auteur : Jean-Michel Delacomptée

Titre : Le roi miniature

Lieu : Paris

Édition : Gallimard

Collection : L’un et l’autre

Année : 2000

Pages : 114

Cote : 923.144 F8256d 2000 (BAnQ)

Bibliographie de l’auteur : L’auteur a consacré plusieurs autres livres à des figures de l’Ancien Régime (La Boétie, Racine, Henriette-Anne d’Angleterre, Bossuet, Ambroise Paré, Mme de Motteville (confidente d’Anne d’Autriche)). Note : L’auteur est celui qui a publié le plus de titres dans la collection « L’un et l’autre ».

Biographé : François II, roi de France de 1559 à 1560.

Quatrième de couverture : Extrait du livre.

Préface : Aucune

Autres (note, épigraphe, photographie, etc.) : Il y a une dédicace et une citation en épigraphe : « ‘‘Or, M. l’ambassadeur, c’est le monde où il n’y a rien de stable ni assuré, et faut que les grands rois et les grands princes également payent ce tribut dont nul ne peut être exempté.’’ Charles, cardinal de Lorraine, à Thomas Perrenot, sr. De Chantonnay, ambassadeur de France en Espagne, à propos de la mort de sa sœur Marie de Lorraine, reine douairière et régente d’Écosse, le 11 juin 1560. » L’illustration de la couverture est d’après un portrait de François II par Léonard Limosin.

Auteur/narrateur : On peut supposer que l’auteur correspond au narrateur, mais il n’intervient pas directement dans le texte.

Narrateur/personnage : Le narrateur n’est pas un personnage du texte.

Biographe/biographé : Il n’est pas question du rapport que l’auteur entretient avec le biographé. Il semble toutefois évident qu’il souhaite, par son livre, combler une lacune historique, François II suscitant fort peu d’intérêt chez les historiens.

Autres relations : Non.

Synopsis :

Structure des chapitres :

11-20 : Présentation générale du contexte et du règne de François II. L’auteur laisse entendre qu’il a choisi de s’intéresser à celui-ci parce qu’il est généralement laissé de côté par l’Histoire. « De tous les rois de France depuis Louis XII, il est le seul parfaitement obscur. Son grand-père François Ier, son père Henri, ses deux frères Charles IX et Henri II qui lui ont succédé, ensuite la cohorte des Bourbons avec au sommet Louis le Grand, tous ont leur histoire. Lui seul manque à l’appel. C’est une lacune unique dans la généalogie de la royauté. » (2000 : 19-20)

22-31 : L’auteur raconte le tournoi lors duquel Henri II, âgé de quarante ans, a été fatalement blessé, ce qui a conduit son fils aîné, François, à monter sur le trône à l’âge de quinze ans. L’auteur esquisse le portrait des gens contre qui le roi a combattu ce jour-là avant d’être blessé.

32-46 : L’auteur traite d’Henri II en tant que roi. Il présente également sa maîtresse, Diane de Poitiers.

47-54 : L’enfance de François II, garçon courageux mais maladif, adoré par ses parents.

55-68 : La jeunesse de François II, affligé par diverses difformités et dont on savait qu’il ne vivrait pas très longtemps, et de son épouse, Marie Stuart, jolie jeune fille apparentée aux puissants Guise et dotée d’une très grande intelligence.

69-77 : L’auteur met en contexte le tournoi lors duquel Henri II a été blessé. Le tournoi faisait partie des festivités entourant le mariage (par procuration) de sa fille Élisabeth, âgée de treize ans, avec le roi d’Espagne Philippe II, dont elle devient la troisième épouse. Ce mariage marque la paix restaurée entre les deux pays, après un bref conflit. L’auteur esquisse le portrait de Philippe II, homme à la personnalité austère et rigoureuse qui tranche avec la jovialité d’Henri II.

78-90 : L’auteur s’arrête sur La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette, roman écrit un siècle plus tard mais dont l’action se situe précisément à l’époque du règne de François II.

91-97 : Présentation d’Henri II en tant que combattant, aussi bien dans le cadre du tournoi fatal que dans celui de la guerre, la France ayant été à peu de temps avant en guerre contre l’Espagne et l’Angleterre.

98-115 : L’auteur raconte le décès d’Henri II, mort après quelques jours d’agonie. Il s’arrête ensuite sur le règne de François II, marqué surtout par le début des guerres de religion. Enfin, il raconte la mort de François II, décédé des suites d’un mal d’oreille dont la cause exacte reste inconnue.

En somme, ce qui ressort de la structure de l’œuvre, c’est la manière dont l’accident d’Henri II apparaît comme le point focal de l’œuvre, bien plus que le règne de François II qui n’y finalement que peu évoqué. C’est à partir du contexte de cette journée précise que l’auteur décrit les circonstances historiques et sociales de l’époque et qu’il présente les gens qui gravitaient autour du roi.

Ancrage référentiel : Même si l’auteur ne cite aucune source, toutes les informations qui se retrouvent dans Le roi miniature semblent s’appuyer sur des faits documentés.

Indices de fiction : Il ne semble pas y avoir d’éléments fictionnels dans ce texte.

Rapports vie-œuvre : Non pertinent.

Thématisation de l’écriture : Aucune.

Thématisation de la lecture : Aucune.

Thématisation de la biographie : Aucune.

Topoï : Royauté, mort, agonie, XVIe siècle, politique, mœurs.

Hybridation : Le texte est majoritairement écrit sous forme de portrait : l’auteur ne raconte pas réellement la vie des protagonistes (ou s’il le fait, ce n’est que de manière fragmentaire), il procède plutôt en décrivant leur caractère et leurs habitudes.

Différenciation :

Transposition : Non pertinent.

Autres remarques :

Pacte de lecture : Même si l’auteur écrit sans recourir à une méthodologie historique rigoureuse (il ne cite aucune source, par exemple), il est très facile d’adhérer au texte parce que Delacomptée semble avoir une connaissance extrêmement aiguë de l’époque dont il traite et ce, tant au niveau des événements historiques que des mœurs et de la culture de l’époque. C’est, par ailleurs, ce qui fait l’intérêt du texte : l’auteur décrit sans chercher forcément à démontrer, et il entremêle au récit des événements des détails et des anecdotes très intéressants sur la vie des gens de l’époque.

Attitude de lecture : Il s’agit d’un ouvrage fascinant, à la fois érudit et accessible. Ma seule réserve est que le texte ne remplit pas tout à fait l’objectif qu’il s’était donné, puisqu’il n’est finalement pas beaucoup question du règne de François II.

Lecteur/lectrice : Mariane Dalpé