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fq-equipe:fiche_de_2017_que_devient_la_litterature_quebecoise [2018/04/11 15:18] – créée manon | fq-equipe:fiche_de_2017_que_devient_la_litterature_quebecoise [2018/04/11 15:20] (Version actuelle) – [Myriam Suchet, « Lire la littérature québécoise pour pouvoir imaginer demain », p. 387-410.] manon |
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« Le point de départ de ma réflexion vient de cette persistance, malgré tout, à territorialiser le lointain ou l’étranger, à identifier un courant à partir d’un objet de représentation situable. Si l’enjeu de la transitivité reste secondaire dans le cas de la littérature québécoise, l’étiquette du nouvel exotisme répond à celle des néo-régionalismes, tournant le dos aux récits de soi (qui n’auraient apparemment plus la cote). Ce qui se perd, dans ce jeu d’opposition, est une extériorité non territorialisée – une extériorité intrinsèque, dirions-nous à partir du propos de Frédérick. Que les textes se tournent vers le proche ou le lointain, ils tendent à mélanger les genres, à brouiller les repères, à introduire, jusque dans le plus local, de l’étrangeté. Ainsi sort-on du face-à-face entre nouveaux exotiques et néo-régionalistes pour prendre la mesure de l’altération des identités géographico-nationales. La fiction contemporaine, plus que jamais consciente de ses moyens, semble prête à jouer de la pluralité de nos imaginaires, qui résistent aux étiquettes et font de l’étrangeté ‘un moteur de la fiction’ (Frédérick, 2014). Dans cette perspective, le récit contemporain non seulement déploierait une relation dynamique entre l’ici et l’ailleurs, mais il mettrait en tension la reconnaissance et la défamiliarisation et du monde et des genres narratifs. Face à l’ancrage géographique qui se déploie à l’échelle du monde, il faut donc rappeler, d’une part, que les imaginaires traversent et brouillent les frontières et, d’autre part que la pluralité de la littérature contemporaine tient à la pleine conscience de ses moyens esthétiques : langues, formes, genres, intertextes. Nombre d’auteurs québécois contemporains jouent sur tous ces tableaux ‘sans complexe’, d’où mon étonnement de voir resurgir [203 :] l’idée d’exotisme dans un débat qui, même s’il est dépassé, perdure. » (p.202-203) | « Le point de départ de ma réflexion vient de cette persistance, malgré tout, à territorialiser le lointain ou l’étranger, à identifier un courant à partir d’un objet de représentation situable. Si l’enjeu de la transitivité reste secondaire dans le cas de la littérature québécoise, l’étiquette du nouvel exotisme répond à celle des néo-régionalismes, tournant le dos aux récits de soi (qui n’auraient apparemment plus la cote). Ce qui se perd, dans ce jeu d’opposition, est une extériorité non territorialisée – une extériorité intrinsèque, dirions-nous à partir du propos de Frédérick. Que les textes se tournent vers le proche ou le lointain, ils tendent à mélanger les genres, à brouiller les repères, à introduire, jusque dans le plus local, de l’étrangeté. Ainsi sort-on du face-à-face entre nouveaux exotiques et néo-régionalistes pour prendre la mesure de l’altération des identités géographico-nationales. La fiction contemporaine, plus que jamais consciente de ses moyens, semble prête à jouer de la pluralité de nos imaginaires, qui résistent aux étiquettes et font de l’étrangeté ‘un moteur de la fiction’ (Frédérick, 2014). Dans cette perspective, le récit contemporain non seulement déploierait une relation dynamique entre l’ici et l’ailleurs, mais il mettrait en tension la reconnaissance et la défamiliarisation et du monde et des genres narratifs. Face à l’ancrage géographique qui se déploie à l’échelle du monde, il faut donc rappeler, d’une part, que les imaginaires traversent et brouillent les frontières et, d’autre part que la pluralité de la littérature contemporaine tient à la pleine conscience de ses moyens esthétiques : langues, formes, genres, intertextes. Nombre d’auteurs québécois contemporains jouent sur tous ces tableaux ‘sans complexe’, d’où mon étonnement de voir resurgir [203 :] l’idée d’exotisme dans un débat qui, même s’il est dépassé, perdure. » (p.202-203) |
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FILIATIONS ÉLECTIVES OU L’ÉTRANGE POROSITÉ DES REPÈRES | FILIATIONS ÉLECTIVES OU L’ÉTRANGE POROSITÉ DES REPÈRES |
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Sur la notion de porosité et son application à partir de l’exemple du conte : | Sur la notion de porosité et son application à partir de l’exemple du conte : |
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1. Décentrement hétérolingue : arrêter de se prendre pour le centre du monde | 1. Décentrement hétérolingue : arrêter de se prendre pour le centre du monde |
Caractéristiques des œuvres : Hétérolinguisme : diffraction « en français » au pluriel | * Caractéristiques des œuvres : Hétérolinguisme : diffraction « en français » au pluriel |
Type de posture à développer : Décentrement critique : prêter attention à la matérialité de ‘la langue’ pour cesser de croire qu’elle est le véhicule transparent d’identités monolithiques; cesser de se prendre pour le centre du monde. | * Type de posture à développer : Décentrement critique : prêter attention à la matérialité de ‘la langue’ pour cesser de croire qu’elle est le véhicule transparent d’identités monolithiques; cesser de se prendre pour le centre du monde. |
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2. Interroger le « nous » : accueillir nos hétérogénéités constitutives | 2. Interroger le « nous » : accueillir nos hétérogénéités constitutives |
Caractéristiques des œuvres : Création d’une multitude qui est aussi celle qui habite chaque être singulier | * Caractéristiques des œuvres : Création d’une multitude qui est aussi celle qui habite chaque être singulier |
Type de posture à développer : Accueillir nos hétérogénéités constitutives | * Type de posture à développer : Accueillir nos hétérogénéités constitutives |
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3. Embrayage : pour une approche indisciplinaire | 3. Embrayage : pour une approche indisciplinaire |
Caractéristiques des œuvres : Embrayées : tissées avec une situation d’énonciation | * Caractéristiques des œuvres : Embrayées : tissées avec une situation d’énonciation |
Type de posture à développer : À la croisée de la recherche, de l’action et de la création dans une perspective indisciplinaire, sensible aux conséquences de ce que nous pensons et de nos manières de penser. | * Type de posture à développer : À la croisée de la recherche, de l’action et de la création dans une perspective indisciplinaire, sensible aux conséquences de ce que nous pensons et de nos manières de penser. |
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4. Viralité-virtualité de l’objet livre : jouons! | 4. Viralité-virtualité de l’objet livre : jouons! |
Caractéristiques de l’œuvre : Hypermédiatiques | * Caractéristiques de l’œuvre : Hypermédiatiques |
Type de posture à développer : Ludique et connectée, non-linéaire | * Type de posture à développer : Ludique et connectée, non-linéaire |
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