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Raymond BOCK (2011), Atavismes
I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE
Auteur : Raymond Bock
Titre : Atavismes
Éditeur : Le Quartanier
Collection : Polygraphe # 03
Année : 2011
Éditions ultérieures :
Désignation générique : Histoires
Quatrième de couverture : « Les personnages qu’on croise dans Atavismes ne sont pas des héros, même si on a pu dire le contraire de certains dont les noms sont passés à l’histoire. Découvreurs de pays et d’archives, têtes brûlées révolutionnaires, petits intellectuels désœuvrés, jeunes parents inquiets devant l’inconnu, coureurs des bois ou voyous de ruelle, tous devront trouver, chacun à leur manière, une issue hors d’un carrefour d’impasses.
Réalistes, fantastiques ou spéculatives, les histoires d’Atavismes, reliant les voix contemporaines à celles du passé, redessinent la carte d’une Amérique où la sauvagerie des forêts millénaires se mêle aux vertiges isolés de la grande ville. Dans ces nouveaux mondes, il n’est plus certain que la culture l’ait emporté sur la nature, et on ne sait plus si un héritage tient de la bonne ou de la mauvaise fortune, si on a eu raison de faire taire les chamans, si le temps est une ligne droite, une boucle ou une mèche où sifflent des étincelles. »
Notice biographique de l’auteur : « Né en 1981, Raymond Bock vit à Montréal. Atavismes est son premier livre. »
Autres informations :
II - CONTENU ET THÈMES
Résumé de l’œuvre : Puisqu’il s’agit d’« histoires », d’un recueil de nouvelles, il serait téméraire de tout résumer. Voici tout de même les titres et une courte indication :
- « Carcajou » : Reprise « fictionnalisée » d’un épisode du FLQ, quelques décennies plus tard (possiblement en 2000) – enlèvement d’un supposé ministre par trois hommes qui se réfugient dans les Laurentides et l’assassinent.
- « L’autre monde » : Récit d’un massacre en Nouvelle-France. Des coureurs des bois accompagnés par des Outaouais se font attaquer par des Iroquois à la solde des Anglais.
- « Dauphin » : Récit qui s’adresse d’un « je » à un « tu », d’un jeune homme qui a suivi sa copine enseignante au Manitoba, à Dauphin, petite ville fondée par Pierre Gaultier de Varennes, sieur de La Vérendrye, en l’honneur de l’hériter du trône français. Après quelques temps, il la quitte et retourne vivre à Montréal, mais demeure tout de même marqué par le souvenir des Plaines.
- « Peur pastel » : Récit minimaliste qui contient des descriptions de photographies et le récit d’un jeune père vivant à Montréal et qui a ramené chez lui une boite de carton remplie des souvenirs d’une vieille femme récemment décédée.
- « Eldorado » : relation, par l’aumônier de la colonie, de la première tentative de colonisation de la Nou¬velle-France par Roberval, en 1542-1543. - « Le ver » : récit d’inspiration fantastique d’un homme qui a hérité de la maison familiale et qui, après le départ de sa copine, voit son jardin et sa maison retourner à l’état sauvage.
- « Une histoire canadienne » : Récit double. 1. Un thésard en histoire raconte à son directeur ses découvertes sur son ancêtre, le docteur Arthur Pothier, qui a participé à l’Insurrection des Patriotes 2. Le récit sur Pothier et le cocher qui l’amena à St-Charles, le dénonça et qui fut ensuite assassiné par Pothier (ce que seuls les documents intimes permettent de révéler).
- « Raton » : Un couple vivant sur le bien-être social vivent enfermés dans leur appartement avec leur nouveau-né, souffrant possiblement de troubles physiques à cause de l’alcoolisme non diagnostiqué des parents.
- « Le pont » : Un professeur d’histoire du Canada (secondaire), jeune père de famille, fait une promenade au parc à la fin de sa journée de travail, se remémore certains souvenirs familiaux et est de nouveau hanté par des idées suicidaires (il a fait une dépression un an plus tôt) mais ne cède pas.
- « Effacer le tableau » : Récit d’anticipation (après la 3e Guerre mondiale) d’une cellule terroriste de québécois français qui se prépare à la révolution. Mandatés pour assiéger le pavillon québécois du Musée des arts canadiens au centre-ville de Montréal, ils tentent finalement de fuir par les tunnels du métro en apportant quelques toiles mais échouent.
- « L’appel » : Récit dramatique d’un couple qui fuit la terre paternelle pour aller coloniser le nord.
- « Chambre 130 » : Un fils va voir son père à l’hôpital, alors que ce dernier est dans le coma. Monologue intérieur adressé au père.
- « Le voyageur immobile » : récit fantastique d’un homme qui, ayant découvert dans une malle appartenant à son ancêtre un œil de cuivre, peut voyager dans le temps.
Thème principal : Atavisme (hérédité, filiation, héritage)
Description du thème principal : Que ce soit dans les nouvelles « contemporaines » ou dans les nouvelles « historiques », on retrouve toujours ce thème de l’atavisme qui donne son titre au recueil, mais exploré de différentes façons. Les relations père-fils, parents-enfants ou encore le rapport au passé, aux ancêtres et à l’histoire, mais aussi à la mémoire (au devoir de mémoire) lient ce thème d’une nouvelle à l’autre. Par contre, il faut signaler que la question de la filiation et de l’héritage est essentiellement traitée de façon négative, bien qu’avec une grande humanité, en particulier envers les enfants « à-venir ». Il y a, dans cette œuvre, un passé « qui ne passe pas » mais avec lequel on doit tout de même composer.
Thèmes secondaires : mémoire, devoir de mémoire, Histoire du Canada français, passé, identité, ancêtres, paternité.
III- CARACTÉRISATION NARRATIVE ET FORMELLE
Type de roman (ou de récit) : recueil de nouvelles (dites « histoires »)
Type de narration : Plusieurs types de narration. La narration varie d’une nouvelle à l’autre (et parfois à l’intérieur d’une même nouvelle, comme dans « Une histoire canadienne »), mais il n’y a pas de narration problématique.
Personnes et/ou personnages mis en scène : Quelques personnages réels en arrière-plan et plusieurs avatars fictionnalisés de personnes réelles (un ministre du temps du FLQ; un « Patriote »; Roberval, etc.). Mise en scènes de plusieurs personnages ou types de l’histoire canadienne-française : coureurs des bois, indiens, colons, etc.
Lieu(x) mis en scène : Montréal, le Québec, la Nouvelle-France, le Manitoba.
Types de lieux : divers, bien sûr, mais on retrouve plusieurs appartements dans les nouvelles contemporaines.
Date(s) ou époque(s) de l'histoire : Les histoires se déroulent à plusieurs époques; certaines en Nouvelle-France; une au temps de la Révolte des Patriotes (troubles de 1837-1838); une au temps de la colonisation du Témiscamingue; beaucoup à l’époque contemporaine; une, finalement, se situe dans un temps futur, presque post-apocalyptique, après la IIIe Guerre mondiale, quand les Québécois francophone sont réduits à une minorité.
Intergénérité et/ou intertextualité et/ou intermédialité : Intertextualité ponctuelle : avec l’œuvre de Villon dans « Eldorado »; « Le raton » rappelle les univers de Réjean Ducharme; dans « Effacer le tableau », la chef révolutionnaire s’appelle Lalonde et garde comme un talisman un exemplaire de Refus Global; etc.
Particularités stylistiques ou textuelles : Chaque nouvelle a un style qui lui est propre. Par exemple, la première, « Carcajou », utilise un registre québécois très cru, mais d’autres sont beaucoup plus lyrique, s’adaptant tantôt au langage coloré d’un narrateur autodiégétique peu éduqué, tantôt à une narration omnisciente plus érudite.
Auteur(e) de la fiche : Manon Auger