Table des matières
5. Voix et Images_2003-2008_Frances Fortier
PORTRAIT D’UNE CHRONIQUE OU D’UN CHRONIQUEUR
Genre(s) (littéraires ou autres) auxquels la revue consacre des « chroniques » : « essais/études »; « roman »; « poésie », « féminisme », « dramaturgie », « recherche ». Les trois premières sont récurrentes et peuvent parfois faire l’objet de deux chroniques. Les autres reviennent plus sporadiquement.
A) Informations générales
Nom de la chronique : « Roman »
Nom du chroniqueur : Frances Fortier
Durée de la chronique : Frances Fortier ne sera pas longtemps – comparativement à d’autres – chroniqueuse à Voix et Images. Elle signe sa première chronique dans le numéro 83 (hiver 2003), mais ne signera la deuxième qu’au numéro 93 (printemps 2006) – en duo avec Biron qui signera dans ce numéro sa dernière chronique. Elle en publiera alors 3 autres entre l’automne 2006 et l’hiver 2008. Martine-Emmanuelle Lapointe (fiche distincte) commence pendant cette période, soit au printemps 2007.
Statut institutionnel du chroniqueur : Professeur à l’Université du Québec à Rimouski.
Forme de la chronique (consacrée à quel genre? Fait-elle quelques lignes ou quelques pages ? Y’a-t-il plusieurs livres dans la même chroniques? Etc.) : À cette époque, les chroniques ont pris la forme qu’elles ont toujours : quelques pages, autour de trois œuvres, présentées conjointement dans l’introduction, analysées une à la suite de l’autre avec une tentative de conclusion (ce qui n’est pas toujours évident puisque les œuvres peuvent être disparates).
Place de la chronique dans l’économie globale de la revue : Est moins dominante qu’à une certaine époque. Une chronique par genre, mais, lors de transition, parfois deux chroniques par numéro.
Événements littéraires québécois mentionnés : s.o.
B) Informations métacritiques
Posture générale du critique (ton, point de vue, etc.) : Fortier est plus formaliste dans son appréciation de la littérature et ne tient pas un propos général ou critique sur les œuvres, mais les analyse minutieusement - surtout des enjeux essentiellement textuels, qu’elle présente sans porter de jugements. En conclusion, elle cherche une façon de rapprocher les trois œuvres analysées. Sa posture est donc celle de la lectrice/analyste.
Réflexions générales sur la littérature québécoise contemporaine :
o « Vitalités romanesques ou les traditions réinventées », Voix et Images, vol. XXVIII, no 2, hiver 2003 (83), p.174-179.
« Souvent menacé de suffocation sous les assauts du narcissisme ambiant, parfois croulant sous des dispositifs formels qui confinent à la préciosité, parfois, au contraire, englué dans un quotidien affadi, le roman contemporain ne rend pas les armes pour autant. La fiction narrative, qui vient de renouer avec ce qu’elle avait un temps répudié, à savoir la narration d’une histoire, se réinvente de multiples manières. Trois romans récents, publiés chez Boréal en 2002, en témoignent chacun à sa manière, permettant ainsi une excursion au cœur du divers : tous trois racontent des histoires, plusieurs histoires même, des histoires ciselées au plus près et qui affichent sans complexe ni fausse pruderie leur rapport à la littérature. Le premier relève d’une littérature conçue comme un hommage à l’imaginaire [Music-Hall! De Gaetan Soucy] ; le second est littéralement un roman de la parole, sur fond de contraintes d’écriture [L’angle mort de Jean-François Chassay] ; le troisième, enfin, se réclame du réel, et réinvente le roman de mœurs en lui donnant l’allure d’une fresque murale plaquée sur le visage de la ville [La gloire de Cassiodore de Monique LaRue]. » (174)
« Truffé de tels spectacles hallucinants, le monde qui se déploie sous le regard ahuri de Xavier [personnage principal de Music-Hall!] ressemble à s’y méprendre à celui du lecteur contemporain, constamment bombardé d’images hétéroclites qu’il ne sait trop comment décoder. » (175)
« Ces trois romans ont su trouver leur public, comme en témoigne la réception qui a suivi leur parution. Serait-ce qu’ils savent incarner les interrogations prégnantes de notre époque ? Leur posture critique, car c’est bien de cela qu’il s’agit, se fait à la fois éthique, herméneutique et esthétique. » (178)
o « De la transparence à l’opacité », Voix et Images, vol. XXXII, no 3, printemps 2007 (96), p.127-131.
Les trois romans qu’elle aborde, dit-elle, n’ont rien en commun, « sinon qu’ils permettent de cartographier quelques enjeux pragmatiques du roman d’aujourd’hui, qu’on croit généralement emmuré dans un narcissisme exaspéré par des décennies de pratiques autobiographiques. Si les stratégies déployées sont absolument singulières, elles témoignent néanmoins, parfois de manière oblique, d’un souci du lecteur construit à même des écrans de lisibilité plus ou moins opaques, qu’il s’agisse de le provoquer, de faire appel à son savoir ou à sa connivence. Sollicité par le biais d’un langage transitif, qui laisse croire à une confession intime, le lecteur s’abandonnera volontiers à la libido sciendi ; happé par un personnage déjà façonné par la littérature, il se fera herméneute et tentera d’en saisir les plus fines déclinaisons ; abasourdi par un langage qui cultive à première vue l’illisibilité, il tentera d’entrer dans le jeu et de construire une voie d’accès. Les trois romans retenus explorent ces régimes de lecture, avec audace et maîtrise. » (127)
Élection de certaines œuvres ou certains écrivains : non
Valorisation de lieux éditoriaux : non
Valorisation d’événements littéraires : non
Valorisation d’esthétique(s) particulière(s) : non
Autres valeurs ou enjeux défendus : non
Autres remarques : non
Lecteur/lectrice : _Manon Auger_