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diffraction:pour_une_esthetique_baroque_du_nouveau_roman

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diffraction:pour_une_esthetique_baroque_du_nouveau_roman [2010/11/17 15:28] – [Sur le Nouveau Roman ou le « néo-baroque »] vivianediffraction:pour_une_esthetique_baroque_du_nouveau_roman [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
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 **FAERBER, Johan, //Pour une esthétique baroque du Nouveau Roman//, Paris, Honoré Champion (Littérature de Notre Siècle, 40), 2010.** [VA - 17/11/2010]  **FAERBER, Johan, //Pour une esthétique baroque du Nouveau Roman//, Paris, Honoré Champion (Littérature de Notre Siècle, 40), 2010.** [VA - 17/11/2010] 
  
-Pour une esthétique - table des matières+{{:diffraction:0418_001.pdf|Pour une esthétique - table des matières}}
  
 ====== Sur le baroque ====== ====== Sur le baroque ======
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 ====== Sur le Nouveau Roman ou le « néo-baroque » ====== ====== Sur le Nouveau Roman ou le « néo-baroque » ======
  
-Le Nouveau Roman est le principal instigateur de ce renouvellement des formes narratives, et de, dès les années 1950 (l'auteur ne justifie pas cette limite historique ni ne se prononce sur la fin de la période couverte par le Nouveau Roman). Dans les premières oeuvres de ces années, on assiste « à une contestation de la vision habituelle de l'homme, proche de sa ruine, où rien ne se ressemble, où rien ne se rassemble, où, étranger à lui-même et à ce qui l'entoure, il ne semble plus obéir à une métaphysique réduite à ses propres apories et à ses défaillances, où il semble comme exclu de toute évidence » (21). L'homme n'est plus la fin du récit, « écrasé par la dispersion du savoir » (21). « Ouvert à l'incessante relativité, le monde est laissé à l'état d'énigme » (21). Une telle négation de l'anthropocentrisme conduit l'auteur à observer la sensibilité baroque des écrivains de la mouvance du Nouveau Roman, comme d'autres l'ont relevée avant lui (c.f. liste plus bas, pour mémoire).+Le Nouveau Roman est le principal instigateur de ce renouvellement des formes narratives, et ce, dès les années 1950 (l'auteur ne justifie pas cette limite historique ni ne se prononce sur la fin de la période couverte par le Nouveau Roman). Dans les premières oeuvres de ces années, on assiste « à une contestation de la vision habituelle de l'homme, proche de sa ruine, où rien ne se ressemble, où rien ne se rassemble, où, étranger à lui-même et à ce qui l'entoure, il ne semble plus obéir à une métaphysique réduite à ses propres apories et à ses défaillances, où il semble comme exclu de toute évidence » (21). L'homme n'est plus la fin du récit, « écrasé par la dispersion du savoir » (21). « Ouvert à l'incessante relativité, le monde est laissé à l'état d'énigme » (21). Une telle négation de l'anthropocentrisme conduit l'auteur à observer la sensibilité baroque des écrivains de la mouvance du Nouveau Roman, comme d'autres l'ont relevée avant lui (c.f. liste plus bas, pour mémoire).
  
 La liste des Nouveaux Romanciers reprise ici est celle établie par Ricardou : Butor, Ollier, Pinget, Robbe-Grillet, Sarraute, Simon (il exclut Duras et Beckett). Leur production trahit une certaine homogénéité, autour d'une esthétique néo-baroque - laquelle est, paradoxalement, fondée sur l'**hétérogénéité**, **la multiplicité**, l'**ambiguïté**, la **pluralité**, le **doute**, l'**incertitude**, la **mouvance**, le **dérapage**... « Loin d'être une collection de thèmes et de se réduire à un catalogue de figures, le Baroque peut dans sa capacité à rendre compte du monde et de sa connaissance, être abordé et lu comme un //système de pensée articulé// qui permet d'envisager et de //comprendre// [...] les questions néo-romanesques conjointes du sujet, de l'espace, de la fiction, et de l'écriture » (25). La liste des Nouveaux Romanciers reprise ici est celle établie par Ricardou : Butor, Ollier, Pinget, Robbe-Grillet, Sarraute, Simon (il exclut Duras et Beckett). Leur production trahit une certaine homogénéité, autour d'une esthétique néo-baroque - laquelle est, paradoxalement, fondée sur l'**hétérogénéité**, **la multiplicité**, l'**ambiguïté**, la **pluralité**, le **doute**, l'**incertitude**, la **mouvance**, le **dérapage**... « Loin d'être une collection de thèmes et de se réduire à un catalogue de figures, le Baroque peut dans sa capacité à rendre compte du monde et de sa connaissance, être abordé et lu comme un //système de pensée articulé// qui permet d'envisager et de //comprendre// [...] les questions néo-romanesques conjointes du sujet, de l'espace, de la fiction, et de l'écriture » (25).
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 Ce sont là, justement, les quatre points de rencontre entre le Baroque (la littérature de l'âge baroque) et le Nouveau Roman, quatre points qui organisent l'ouvrage: Ce sont là, justement, les quatre points de rencontre entre le Baroque (la littérature de l'âge baroque) et le Nouveau Roman, quatre points qui organisent l'ouvrage:
  
-  - L'identité, le sujet : effondrement de toute unité et brisure ouvrant sur l'autre comme fondement d'une nouvelle rhétorique, où le soi ne va pas de soi. Dispersion ontologique et métamorphoses du sujet+  - L'identité, le sujet : « Dans le Nouveau Roman, la première des intersections les plus manifestes avec la littérature de l'âge baroque est la question d'une identité affectée d'un incessant mouvement qui lui interdirait tout repos et toute stabilité définitionnels » (31)
-  - L'espace : il est soumis au même perpétuel mouvement qui agite le sujet. +  - L'espace : « Dans le Nouveau Roman, prolongeant ce mouvement d'une rhétorique de l'altérité, le sujet, livré à ce qui reste de lui-même sans savoir si cela lui appartient en propre ou non, en vient à parcourir un monde qui lui apparaît tout aussi mouvant que lui » (193(
-  - La fiction : remise en cause des capacités du langage à dire le cosmos face à un réel qui se dérobe à toute saisie+  - La fiction : « La fiction y apparaît comme une vérité du "réel" et laisse apercevoir une apologie de la feintise qui condamne à une oraison funèbre de la raison » (513)
-  - L'écriture : « Le récit néo-romanesque, mettant en avant son corps-texte par son cortex, rejoint enfin la figure baroque même de l'ostentation : le paon » (27).+  - L'écriture : « L'écriture se regarde elle-même dans un geste dédoublé pour tenter de mesurer encore et encore son acuité ontique. Elle s'exhibe sur sa propre scène et clame, dans la surcharge, une ostentation qui, loin de pointer uniquement vers elle, cherche à traquer ce réel évanescent qui paraît sommeiller au milieu de ses ruines » (513).
  
  
 En conclusion, l'auteur précisera que l'analyse du NR à la lumière de la littérature d'âge baroque oblige à négliger la question du temps, pourtant importante au sein du NR, mais très peu envisagée dans la production baroque. À l'opposé, Dieu est absent des préoccupations néo-romanesques. En conclusion, l'auteur précisera que l'analyse du NR à la lumière de la littérature d'âge baroque oblige à négliger la question du temps, pourtant importante au sein du NR, mais très peu envisagée dans la production baroque. À l'opposé, Dieu est absent des préoccupations néo-romanesques.
  
 +====== Liste d'études qui associent le baroque au Nouveau Roman ======
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 +- GUÉRIN, Jeanyves, « Errances dans un archipel introuvable. Notes sur les résurgences baroques au XXe siècle », dans Jean-Marie BENOIST (dir.), //Figures du Baroque//, Paris, PUF (Croisées), 1983, p. 339-359.
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 +- DUGAST-PORTES, //Le Nouveau Roman. Une césure dans l'histoire du récit//, Paris, Nathan, 2001, [v.p. 166].
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 +- RAILLARD, Georges, « Quelques éléments baroques dans les romans de Butor », dans //Cahiers de l'association internationale des études françaises//, n° 14 (mars 1962), p. 179-194 [v.p. 193].
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 +- CALI, Andrea, « Le texte mot à mot. Itinéraires scripturaux dans //Mittsummernachtdream// de Claude Ollier », dans //Pratiques de lecture et d'écriture (Ollier/Robbe-Grillet/Simon)//, Paris, Nizet, 1980, p. 9-35 [v.p. 28].
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 +- VEGH FALCAO, Beatriz, « Le jeu baroque des variations dans les récits de Jorge Luis Borges et de Robert Pinget. Le contrepoint de l'artifex », thèse de doctorat, Université de Paris III - Sorbonne Nouvelle, 1993.
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 +- MORRISSETTE, Bruce, //Les romans de Robbe-Grillet//, Paris, Minuit (Arguments), 1979, [v.p. 298].
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 +- BOBLET-VIARD, Marie-Hélène, « Vers une poétique du roman dialogué : //Tu ne t'aimes pas// (1989), //Roman 20-50//, n° 25 (juint 1998), p. 125-138 [v.p. 138].
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 +- VIART, Dominique, //Une mémoire inquiète//. La route des Flandres //de Claude Simon//, Paris, PUF (Écrivains), 1997 [v.p. 276-285].
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 +La bibliographie signale également les ouvrages sur le « baroque néologique », i.e. les manifestations du baroque hors de sa période historique déterminée.
  
diffraction/pour_une_esthetique_baroque_du_nouveau_roman.1290025734.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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