Outils pour utilisateurs

Outils du site


diffraction:l_eclatement_des_genres_au_xxe_siecle

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentesRévision précédente
Prochaine révision
Révision précédente
diffraction:l_eclatement_des_genres_au_xxe_siecle [2010/04/27 15:09] joseediffraction:l_eclatement_des_genres_au_xxe_siecle [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
Ligne 67: Ligne 67:
 **Produire un genre en lui-même** **Produire un genre en lui-même**
  
-Schaeffer avance quelques éléments de réponse pour expliquer l'éclatement des genres. S'il prévient que « les causes décisives sont en réalité non pas des causes mécaniques, déterministes, mais des motivations psychologiques et plus largement des dispositions intentionnelles qui sont difficiles à reconstituer » (17), il s'en tient, pour cette raison même, à l'explication de notre **rapport au passé, à l'Histoire**. La culture littéraire occidentale « évolue [...] largement par //ruptures// - le nouveau remplace l'ancien. [...] Cette conception de l'évolution littéraire a donné naissance à une interprétation bien particulière de la question des genres littéraires : l'évolutionnisme idéaliste de Hegel ou le darwinisme de Brunetière n'ont de sens que dans une conception de la dynamique littéraire où la situation des textes relativement à un système communicationnel historisé (l'"histoire de la littérature") est devenue plus importante que l'interaction concrète entre l'auteur et le contexte situationnel ou existentiel dans lequel il crée » (18). Ainsi, au moins depuis la Renaissance, « la différenciation générique de plus en plus marquée doit permettre à chaque auteur de déterminer le //lieu littéraire// que l'oeuvre qu'il crée doit et peut occuper dans le système littéraire historique » (19). Tout auteur trouve sa légitimation ultime dans le système communicationnel appelé « poésie » ou « roman » : « c'est dans ou par rapport à ce système qu'on va situer sa voix propre, étant entendu qu'il lui incombera d'y puiser à la fois son identité et sa différence. **C'est cette injonction institutionnelle qui [...] m'apparaît comme une des causes susceptibles d'expliquer l'implosion moderniste du système générique comme tel, puisque la différenciation poussée jusqu'à logique extrême exige de chaque écrivain que chacune de ses oeuvres forme [...] un genre pour lui-même »** (19-20). [spécificité culturelle]+Schaeffer avance quelques éléments de réponse pour expliquer l'éclatement des genres. S'il prévient que « les causes décisives sont en réalité non pas des causes mécaniques, déterministes, mais des motivations psychologiques et plus largement des dispositions intentionnelles qui sont difficiles à reconstituer » (17), il s'en tient, pour cette raison même, à l'explication de notre **rapport au passé, à l'Histoire**. La culture littéraire occidentale « évolue [...] largement par //ruptures// - le nouveau remplace l'ancien. [...] Cette conception de l'évolution littéraire a donné naissance à une interprétation bien particulière de la question des genres littéraires : l'évolutionnisme idéaliste de Hegel ou le darwinisme de Brunetière n'ont de sens que dans une conception de la dynamique littéraire où la situation des textes relativement à un système communicationnel historisé (l'"histoire de la littérature") est devenue plus importante que l'interaction concrète entre l'auteur et le contexte situationnel ou existentiel dans lequel il crée » (18). Ainsi, au moins depuis la Renaissance, « la différenciation générique de plus en plus marquée doit permettre à chaque auteur de déterminer le //lieu littéraire// que l'oeuvre qu'il crée doit et peut occuper dans le système littéraire historique » (19). Tout auteur trouve sa légitimation ultime dans le système communicationnel appelé « poésie » ou « roman » : « c'est dans ou par rapport à ce système qu'on va situer sa voix propre, étant entendu qu'il lui incombera d'y puiser à la fois son identité et sa différence. **C'est cette injonction institutionnelle qui [...] m'apparaît comme une des causes susceptibles d'expliquer l'implosion moderniste du système générique comme tel, puisque la différenciation poussée jusqu'à logique extrême exige de chaque écrivain que chacune de ses oeuvres forme [...] un genre pour lui-même »** (19-20). (voir [[Spécificités - France|Spécificités historiques culturelles — France]])
  
 **Déclin de l'empire rhétorique** **Déclin de l'empire rhétorique**
  
-Pour Combe, **il faut rapporter le refus des genres au déclin de l'empire rhétorique depuis le siècle dernier** (49). Ce déclin s'intensifie et s'accélère surtout au cours des années 1960, alors que la « combinaison du structuralisme sémiotique et du marxisme althussérien conduit Sollers, comme d'ailleurs Kristeva, à considérer les genres comme "rhétorique promue au niveau idéologique" de la bourgeoisie. La critique des genres et, plus généralement, de la rhétorique relève d'une critique de l'idéologie au nom du matérialisme historique » (50). Il semble s'agir avant tout d'une initiative moderne, marquée par « le refus des cloisonnements génériques, au nom du "texte" pluriel, de l'oeuvre polyphonique » (58) ; on se peut se demander si les auteurs contemporains pratiquent le pluriel « au nom [de ce même] absolu : la "Littérature", débarrassée de ses genres, qui sont censés faire écran à son unité et à son univers » (58). [spécificité culturelle]+Pour Combe, **il faut rapporter le refus des genres au déclin de l'empire rhétorique depuis le siècle dernier** (49). Ce déclin s'intensifie et s'accélère surtout au cours des années 1960, alors que la « combinaison du structuralisme sémiotique et du marxisme althussérien conduit Sollers, comme d'ailleurs Kristeva, à considérer les genres comme "rhétorique promue au niveau idéologique" de la bourgeoisie. La critique des genres et, plus généralement, de la rhétorique relève d'une critique de l'idéologie au nom du matérialisme historique » (50). Il semble s'agir avant tout d'une initiative moderne, marquée par « le refus des cloisonnements génériques, au nom du "texte" pluriel, de l'oeuvre polyphonique » (58) ; on peut se demander si les auteurs contemporains pratiquent le pluriel « au nom [de ce même] absolu : la "Littérature", débarrassée de ses genres, qui sont censés faire écran à son unité et à son univers » (58). (voir [[Spécificités - France|Spécificités historiques culturelles — France]])
diffraction/l_eclatement_des_genres_au_xxe_siecle.1272395371.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

Donate Powered by PHP Valid HTML5 Valid CSS Driven by DokuWiki