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Témoignages sur la rivière Saint-Charles

F1415 VILLE DE QUÉBEC, ARCHIVES DE FOLKLORE ET D'ETHNOLOGIE DE L'UNIVERSITÉ LAVAL

  • Jean-Baptiste BEAUMONT, Informateur né en 1908, Cassette 4, Les rats :

0 à 3 min 20 : « Les bords de la rivière St-Charles, c’était rempli de rats, anciennement. Sur la 1ère Avenue, les rats rentraient dans les caves partout. En 1964, à son arrivée sur la 1ère Avenue, M. Beaumont avait 'un problème de rats' dans sa cave. C’était avant la construction des berges. M. Beaumont appelait ces rats des 'quinze livres'. Les rats rongeaient les portes. Les rats rentraient par les égouts. D’après M. Beaumont, Montcalm Automobile envoyait 'de la gazoline dans les puisards'. »

  • Jean-Baptiste BEAUMONT, Informateur né en 1908, Cassette 12, Les rues/ L'entretien/ Les dumps:

0 min à 5 min 27 : « Il y avait une 'dump' à partir de la rivière St-Charles jusqu’à la 2e rue. De la rue du Pont jusqu’à la 8e avenue, à l’Anglo Pulp. »

  • Père Noël BÉLAND, Informateur né en 1924, Lieux pour jouer:

55 min 50 à 58 min 41 : « Enfant il ne se baignait pas. La rivière Saint-Charles était trop dangereuse et pas très propre. »

  • Georgette BOUFFARD, Informatrice née en 1938, Ruban 7638, La haute-ville et la basse-ville:

43 min 15 à 45 min 25 : « Durant l’enfance elle montait à la Haute-Ville pour aller skier sur les Plaines. Aujourd’hui, elle patine sur la rivière St-Charles. »

  • André CARIGNAN, Informateur né en 1931, Ruban 7140, La Deuxième Guerre:

41 min à 44 min 38 : « Dans le port, il y avait une forte activité navale, des croisières. Il y avait des bateaux de l’armée américaine. L’English Ship Building faisait la finition des corvettes. L’usine Morton était située à l’embouchure de la rivière Saint-Charles face à l’usine de papier Daishowa. D’un côté, il produisait des cartouches et de l’autre, il faisait les structures de métal des corvettes. »

  • Pierre CHALOULT, Informateur né en 1912, Ruban 6709, Le transport en commun en ville et l'aqueduc façonnent la physionomie de la ville:

0 à 9 min 35: « La rue de l’Aqueduc (elle n’est pas droite à cause du tracé des tuyaux); comment on s’approvisionnait en eau avant la construction de l’aqueduc; l’aqueduc ne se rendait pas à la Haute-Ville. Son grand-père Arcand venait à Québec l’hiver et habitait à l’Hôtel Florence où l’aqueduc ne se rendait pas (année 1920). Construction de l’aqueduc; un changement : de l’eau même la nuit; le bassin aux plaines (année 1930). »

  • Henri CHARLOTIN, Informateur né en 1897, Ruban 6761, Alimentation en eau et chauffage 1925:

45 min 53 à 48 min 52: « Eau de Charlesbourg amenée par troncs d’arbres creusés. »

  • Henri DION, Informateur né en 1919, Ruban 6630, Incidents marquants/ Meurtres/ Déneigement:

34 min 55 à 36 min 50: « Bouche d’égout sur la rue St. Olivier. M. Allard est tombé dedans. Il était à moitié mort. On a ouvert toutes les bouches d’égout (qui allaient à la rivière Saint-Charles) pour le retrouver. Il est mort d’ailleurs. »

  • Henri DION, Informateur né en 1919, Ruban 6632, Construction du réservoir d'eau sur les Plaines:

4 min 10 à 6 min 31: « Anecdote sur le 40 pouces. Tuyau de l’alimentation en eau qui au printemps brisait (situé rue Aqueduc). Distribution d’eau par camion citerne lorsque le tuyau brisait. Construction durant la crise de 1929, permet de donner de l’emploi. Réservoir sous l’ancien site de la Ross Riffle près de la tour Martello. Environ 25 millions de gallons d’eau. »

  • Raymond DION, Informateur né en 1921, Ruban 6713, La baignade:

59 min 3 à 59 min 22: « La baignade au Foulon, au 'remous des hirondelles' sur la rivière Saint-Charles. »

0 min à 15 min 13: « Le 'remous des hirondelles' et les noyades, c’était un endroit interdit, la police y allait. (…) La baignade à l’Anse des Mers qui était plutôt fréquenté par les gens du Cap-Blanc. »

  • Adrien DUCLOS, Informateur né en 1904, Ruban 8068, Délimitations de l'espace:

50 min 08 à 54 min 30: « Son père empruntait le chemin de la Canardière qui était rempli de canards et d’épines. Il arrêtait pour faire boire son cheval dans une auge située près de l’hôpital St-Michel-Archange (aujourd’hui Centre hospitalier Robert Giffard). »

  • Hervé GAGNON, Informateur né en 1919, Ruban 6606-6607, Entretien des rues de Québec

« Dans les rues secondaires, chacun devait pelleter sa moitié de rue. Quand il demeurait chez sa grand-mère, c’est lui qui devait pelleter. Mettait la neige dans une boîte sur son traîneau et allait la jeter dans les bouches d’égouts. »

3 min 56 à 6 min 23: « On envoyait la neige dans les bouches d’égout. Ça s’en allait à la rivière St-Charles. »

  • Abbé Lucien Godbout, Informateur né en 1911, Ruban 6746, Les inondations:

47 min 50 à 48 min 52: « Se souvient s’être promené en chaloupe entre les glaces dans les rues de la Basse-Ville (Vers 1917) (…). L’eau montait et les rats pulullaient. »

  • Rita GOSSELIN, Informatrice née en 1907, Ruban 7727, Entretien des rues l'hiver:

56 min 25 à 60 min 01 : « La neige d’élevait de plus en plus dans la rue au point de ne plus pouvoir voir le voisin de l’autre côté de la rue mais seulement de l’entendre! Chaque propriétaire faisait enlever le surplus de neige devant sa maison grâce à des employés de la ville. La neige était descendue sur les bords de la rivière Saint Charles (au Parc Victoria où passait la rivière) où elle fondait assez rapidement à cause du soleil plombant. »

  • Rita GOSSELIN, Informatrice née en 1907, Ruban 7728, Problème de vermines:

0 min à 14 min 51: « Il y avait beaucoup de vermines (rats) dans le vieux port car les gens y entreposaient les huiles usées et les 'transformer'. Les employés avaient peur des rats quand ils allaient jeter les ordures. Ils restaient dans leur camion de peur de se faire attaquer par les rats. Les gens jetaient des déchets partout dans le vieux port. Problèmes avec les rats qui rongeaient les fruits et légumes dans les caves de maisons. Pertes alimentaires et danger de contamination. Son père avait fabriqué une grosse boîte de bois avec un couvercle pour protéger les aliments. Ils sortaient seulement la nuit et les gens les entendaient gratter dans les caves. Quand les rats étaient empoisonnés ils allaient mourir sur les tuyaux d’eau froide qui traversaient les planchers et se rendaient jusqu’au plancher de la maison. Peur de retrouver des rats morts dans la maison. »

  • Rita GOSSELIN, Informatrice née en 1907, Ruban 7728, Rivière Saint-Charles:

41 min à 60 min 04: « La rivière Saint-Charles était le lieu pour aller voir les goélettes qui arrivaient avec leurs chargements de bois. Un petit pont s’ouvrait pour laisser passer les petits bateaux. Le trajet de la rivière était très différent d’aujourd’hui et faisait le tour du parc Victoria. La rivière n’était pas un lieu de promenade comme actuellement car c’était sur ses berges que la neige, et en été les ordures domestiques étaient déposées. C’est une des raisons pour laquelle la ville a décidé de changer le trajet et d’aménager les berges actuelles de la rivière. Les détritus ont été enfouis en dessous du niveau d’eau de la rivière. En hiver la neige était aussi déposées sur les berges. Les déchets domestiques étaient jetés dans de petites chaudières et par la suite dans un gros carré de bois dans la cour qui servait à cet usage. Quand ces carrés étaient trop plein des hommes passaient prendre ces déchets pour aller les déposer sur le bord de la rivière. En hiver les déchets gelaient mais au printemps leur dégel provoquait des odeurs nauséabondes. Il y avait aussi certains déchets industriels (huiles usagées surtout) dans le Vieux Port de Québec, ce qui occasionnait la présence de nombreux rats. »

  • Lionel GROLEAU, Informateur né en 1914, Ruban 7591, Limoilou et la maison hantée:

59 min 10 à 60 min 53: « Elle était située entre la rivière Saint-Charles pis la 1ère avenue. Sur le bord de la rivière. Une vieille vieille maison qui était certainement un château. Ça appartenait à des Anglais et ça avait été abandonné. C’était gros. 4 étages au moins avec un toit en pignon. Pis des lucarnes. Des histoires de fantômes, c’était facile à faire croire dans ce temps-là. Y a pas de gens de St-François d’Assise de cette période-là qui n’a pas entendu parler de la maison hantée. Avant 1930. Mais moi j’y allais pas. J’habitais à dix coins de rue. Les parents nous surveillaient. Tout le monde disait qu’elle était hantée mais personne ne pouvait le prouver. »

  • Marcel LANDRY, Informateur né en 1933, Ruban 7124, Le dragage de la rivière Saint-Charles et la pollution:

28 min 44 à 30 min 45: « Le dragage a duré 2 ans. Il mettait le sable dragué sur une barge. On a fait une montagne de sable de 100 pieds. Aujourd’hui, on ne drague plus pour ne pas brasser les matières toxiques. M. Landry mentionne que l’on n’avait aucune préoccupation environnementaliste. Les enfants jouaient sur ce tas de sable. »

30 min 55 à 40 min 25: « Ce tas de sable est resté là une dizaine d’années. Certains jeunes, de milieux plus durs, se baignaient dans la rivière St-Charles. Le dragage s’est fait durant le temps de la guerre. Les égouts domestiques et des industries étaient à ciel ouvert. (…) On pêchait de l’éperlan dans la rivière St-Charles et le bar dans le fleuve. Il y avait beaucoup d’ambiance lors de la pêche à l’éperlan. (…) On pêchait ce poisson à la noirceur. C’était surtout des hommes qui pêchaient. »

  • Céline LEVALLÉE CAUCHY, Informatrice née en 1925, Ruban 7220, Les chantiers maritimes de Saint-Roch:

33 min à 35 min 25 : « L’informatrice explique qu’avant d’être propriétaire de cet endroit (le Neptune Inn), son grand-père avait été pourvoyeur en vivres pour les bateaux. Sur la rue Craig dans Saint-Roch. 'Parce qu’il se faisait de la navigation dans Saint-Roch. Il y avait des chantiers maritimes aussi. Sur la rivière Saint-Charles. Où est le pont Samson aujourd’hui. De chaque côté du pont'. »

  • Thérèse NOLIN-CRÊTE, Informatrice née en 1926, dans le livre Mon enfance dans Limoilou et les facettes de l'amour :

« Je me souviens des ponts qui levaient avec de gros blocs de ciment dans un train d’enfer pour laisser passer un chalutier. Il y avait du commerce sur la rivière Saint-Charles à cette époque. Le pont ouvrait en deux parties ou en une seule dépendant de la sorte de pont et de sa longueur. On ne pouvait traverser entre Limoilou et Saint-Roch sans passer par les ponts. La rivière avait des marées, il fallait surveiller les marées pour ne pas attendre longtemps quand le pont levait. » (p. 15)

  • Jules-Auguste SAVARD, Informateur né en 1931, Ruban 6799, Jeux d'enfants:

1 min 35 à 7 min 30: « On allait chercher après l’école du sable et du cailloux à la compagnie de sable l’autre côté de la rivière. C’était une 'swamp'. »

  • Jules-Auguste SAVARD, Informateur né en 1931, Ruban 6800, Parc Victoria, Noms des chantiers :

8 min 30 à 16 min 55: « Bateaux sur la St-Charles : goélette de bois pour marchands de bois Marquis, rue de l’Incarnation et Eugène Falardeau, coin L’Allemand et Dorchester. (…) Chantier maritime Georges T.D.V. au pont Samson. »

  • Adélard THOMASSIN, Informateur né en 1927, Ruban 7725, Voir Québec de Sillery:

24 min 45 à 27 min 40 : « Les plus dangereuses c’était dans la Basse-ville. De la pente douce à Saint-Roch, c’était à éviter. À la radio, y avait des programmes qui se paissaient là. 'La butte à Moineau', 'Au pied de la pente douce'. Explique que La butte à Moineau s’appelait ainsi à cause des marécages du coin et que les oiseaux venaient y trouver refuge. Les robineux aussi. »


AUTRES SOURCES DE TÉMOIGNAGES

  • Mémoire de maîtrise en ethnologie de Kathleen POULIOT, Vivre son quartier: L’expérience du Vieux-Limoilou de 1960 à aujourd’hui (2014), Université Laval lien

La rivière Saint-Charles est perçue comme la limite, la frontière du quartier Limoilou: « Onze des seize participants s’étant prêtés à l’exercice ont débuté leur carte en traçant la rivière St-Charles comme limite du quartier. Ce cours d’eau peut être considéré comme un grand 'haut lieu' puisqu’il est emblématique du quartier, autant pour les Limoulois que les étrangers. Cette frontière naturelle est imbriquée au Vieux-Limoilou dans l’imaginaire des participants, puisqu’elle marque l’histoire du développement du quartier. »

La rivière Lairet agit comme une autre frontière pour les paroissiens et les paroissiennes de Stadacona, isolé(e)s des autres Limoilois : « Séparés de l’est de Limoilou par la rivière Lairet, réel égout à ciel ouvert jusqu’à sa canalisation en 1960, les paroissiens de Stadacona demeurent isolés du reste des Limoulois. Cette méconnaissance, additionnée à l’environnement polluant des industries et des cours d’eau à proximité, procure une mauvaise image à la paroisse surnommée 'Stocane les toasts'. (…) La signification de 'Stocane les toasts' se rattache à la pauvreté de cette paroisse où les gens, dit-on, ne pouvaient manger que des toasts. »

  • Société historique de Québec, Photographie et commentaire publiés le 19 octobre 2019, lien

« La rue Saint-Paul: Jusqu'au début des années 1800, il n'était pas possible de se rendre en voiture de la basse-ville (actuel secteur de Place Royale) jusque dans le faubourg Saint-Roch. En effet, l'eau de l'estuaire de la rivière Saint-Charles venait battre le bas de la falaise. Seul un petit sentier permettait d'y passer, à marée basse seulement. Cependant, l'augmentation des activités portuaires et de la construction navale avait accru la circulation dans ce secteur. C'est pourquoi, en 1815, on décide d'ouvrir la rue Saint-Paul. Pour ce faire, on doit combler la rivière en construisant des quais, élargissant ainsi la berge. C'est le charpentier et arpenteur Jean-Baptiste Bédard qui décroche le contrat. C'est chose faite en 1817 alors que la rue Saint-Pierre et la côte de la Canoterie sont enfin reliées, et ce, peu importe la marée. C'est ce qui explique que les façades actuelles de la rue Saint-Paul étaient autrefois les murs arrière des bâtiments de la rue Sous-le-Cap. »

rivieres/ethno_saint_charles.txt · Dernière modification : 2020/04/03 14:54 de cpouliot

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