rivieres:ethno_saint_charles
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- | * Mémoire de maîtrise en ethnologie de Kathleen POULIOT, //Vivre son quartier: L’expérience du Vieux-Limoilou de 1960 à aujourd’hui// | + | === F1415 VILLE DE QUÉBEC, ARCHIVES DE FOLKLORE ET D'ETHNOLOGIE DE L'UNIVERSITÉ LAVAL === |
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- | La rivière Saint-Charles est perçue comme la limite, la frontière du quartier Limoilou: « Onze des seize participants s’étant prêtés à l’exercice ont débuté leur carte en traçant la rivière St-Charles comme limite du quartier. Ce cours d’eau peut être considéré comme un grand 'haut lieu' puisqu’il est emblématique du quartier, autant pour les Limoulois que les étrangers. Cette frontière naturelle est imbriquée au Vieux-Limoilou dans l’imaginaire des participants, | + | |
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- | La rivière Lairet agit comme une autre frontière pour les paroissiens et les paroissiennes de Stadacona, isolé(e)s des autres Limoilois : « Séparés de l’est de Limoilou par la rivière Lairet, réel égout à ciel ouvert jusqu’à sa canalisation en 1960, les paroissiens de Stadacona demeurent isolés du reste des Limoulois. Cette méconnaissance, | + | |
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- | === Fonds 1415 Ville de Québec, Archives de folklore et d'ethnologie de l'Université Laval === | + | |
* Jean-Baptiste BEAUMONT, Informateur né en 1908, Cassette 4, Les rats : | * Jean-Baptiste BEAUMONT, Informateur né en 1908, Cassette 4, Les rats : | ||
0 à 3 min 20 : « Les bords de la rivière St-Charles, c’était rempli de rats, anciennement. Sur la 1ère Avenue, les rats rentraient dans les caves partout. En 1964, à son arrivée sur la 1ère Avenue, M. Beaumont avait 'un problème de rats' dans sa cave. C’était avant la construction des berges. M. Beaumont appelait ces rats des ' | 0 à 3 min 20 : « Les bords de la rivière St-Charles, c’était rempli de rats, anciennement. Sur la 1ère Avenue, les rats rentraient dans les caves partout. En 1964, à son arrivée sur la 1ère Avenue, M. Beaumont avait 'un problème de rats' dans sa cave. C’était avant la construction des berges. M. Beaumont appelait ces rats des ' | ||
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55 min 50 à 58 min 41 : « Enfant il ne se baignait pas. La rivière Saint-Charles était trop dangereuse et pas très propre. » | 55 min 50 à 58 min 41 : « Enfant il ne se baignait pas. La rivière Saint-Charles était trop dangereuse et pas très propre. » | ||
- | * Georgette BOUFFARD, Informatrice | + | * Georgette BOUFFARD, Informatrice |
43 min 15 à 45 min 25 : « Durant l’enfance elle montait à la Haute-Ville pour aller skier sur les Plaines. Aujourd’hui, | 43 min 15 à 45 min 25 : « Durant l’enfance elle montait à la Haute-Ville pour aller skier sur les Plaines. Aujourd’hui, | ||
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* Raymond DION, Informateur né en 1921, Ruban 6713, La baignade: | * Raymond DION, Informateur né en 1921, Ruban 6713, La baignade: | ||
59 min 3 à 59 min 22: « La baignade au Foulon, au ' | 59 min 3 à 59 min 22: « La baignade au Foulon, au ' | ||
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0 min à 15 min 13: « Le ' | 0 min à 15 min 13: « Le ' | ||
+ | * Adrien DUCLOS, Informateur né en 1904, Ruban 8068, Délimitations de l' | ||
+ | 50 min 08 à 54 min 30: « Son père empruntait le chemin de la Canardière qui était rempli de canards et d’épines. Il arrêtait pour faire boire son cheval dans une auge située près de l’hôpital St-Michel-Archange (aujourd’hui Centre hospitalier Robert Giffard). » | ||
+ | * Hervé GAGNON, Informateur né en 1919, Ruban 6606-6607, Entretien des rues de Québec | ||
+ | « Dans les rues secondaires, | ||
+ | 3 min 56 à 6 min 23: « On envoyait la neige dans les bouches d’égout. Ça s’en allait à la rivière St-Charles. » | ||
+ | * Abbé Lucien Godbout, Informateur né en 1911, Ruban 6746, Les inondations: | ||
+ | 47 min 50 à 48 min 52: « Se souvient s’être promené en chaloupe entre les glaces dans les rues de la Basse-Ville (Vers 1917) (…). L’eau montait et les rats pulullaient. » | ||
+ | * Rita GOSSELIN, Informatrice née en 1907, Ruban 7727, Entretien des rues l' | ||
+ | 56 min 25 à 60 min 01 : « La neige d’élevait de plus en plus dans la rue au point de ne plus pouvoir voir le voisin de l’autre côté de la rue mais seulement de l’entendre! Chaque propriétaire faisait enlever le surplus de neige devant sa maison grâce à des employés de la ville. La neige était descendue sur les bords de la rivière Saint Charles (au Parc Victoria où passait la rivière) où elle fondait assez rapidement à cause du soleil plombant. » | ||
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+ | * Rita GOSSELIN, Informatrice née en 1907, Ruban 7728, Problème de vermines: | ||
+ | 0 min à 14 min 51: « Il y avait beaucoup de vermines (rats) dans le vieux port car les gens y entreposaient les huiles usées et les ' | ||
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+ | * Rita GOSSELIN, Informatrice née en 1907, Ruban 7728, Rivière Saint-Charles: | ||
+ | 41 min à 60 min 04: « La rivière Saint-Charles était le lieu pour aller voir les goélettes qui arrivaient avec leurs chargements de bois. Un petit pont s’ouvrait pour laisser passer les petits bateaux. Le trajet de la rivière était très différent d’aujourd’hui et faisait le tour du parc Victoria. La rivière n’était pas un lieu de promenade comme actuellement car c’était sur ses berges que la neige, et en été les ordures domestiques étaient déposées. C’est une des raisons pour laquelle la ville a décidé de changer le trajet et d’aménager les berges actuelles de la rivière. Les détritus ont été enfouis en dessous du niveau d’eau de la rivière. En hiver la neige était aussi déposées sur les berges. Les déchets domestiques étaient jetés dans de petites chaudières et par la suite dans un gros carré de bois dans la cour qui servait à cet usage. Quand ces carrés étaient trop plein des hommes passaient prendre ces déchets pour aller les déposer sur le bord de la rivière. En hiver les déchets gelaient mais au printemps leur dégel provoquait des odeurs nauséabondes. Il y avait aussi certains déchets industriels (huiles usagées surtout) dans le Vieux Port de Québec, ce qui occasionnait la présence de nombreux rats. » | ||
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+ | * Lionel GROLEAU, Informateur né en 1914, Ruban 7591, Limoilou et la maison hantée: | ||
+ | 59 min 10 à 60 min 53: « Elle était située entre la rivière Saint-Charles pis la 1ère avenue. Sur le bord de la rivière. Une vieille vieille maison qui était certainement un château. Ça appartenait à des Anglais et ça avait été abandonné. C’était gros. 4 étages au moins avec un toit en pignon. Pis des lucarnes. Des histoires de fantômes, c’était facile à faire croire dans ce temps-là. Y a pas de gens de St-François d’Assise de cette période-là qui n’a pas entendu parler de la maison hantée. Avant 1930. Mais moi j’y allais pas. J’habitais à dix coins de rue. Les parents nous surveillaient. Tout le monde disait qu’elle était hantée mais personne ne pouvait le prouver. » | ||
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+ | * Marcel LANDRY, Informateur né en 1933, Ruban 7124, Le dragage de la rivière Saint-Charles et la pollution: | ||
+ | 28 min 44 à 30 min 45: « Le dragage a duré 2 ans. Il mettait le sable dragué sur une barge. On a fait une montagne de sable de 100 pieds. Aujourd’hui, | ||
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+ | 30 min 55 à 40 min 25: « Ce tas de sable est resté là une dizaine d’années. Certains jeunes, de milieux plus durs, se baignaient dans la rivière St-Charles. Le dragage s’est fait durant le temps de la guerre. Les égouts domestiques et des industries étaient à ciel ouvert. (…) On pêchait de l’éperlan dans la rivière St-Charles et le bar dans le fleuve. Il y avait beaucoup d’ambiance lors de la pêche à l’éperlan. (…) On pêchait ce poisson à la noirceur. C’était surtout des hommes qui pêchaient. » | ||
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+ | * Céline LEVALLÉE CAUCHY, Informatrice née en 1925, Ruban 7220, Les chantiers maritimes de Saint-Roch: | ||
+ | 33 min à 35 min 25 : « L’informatrice explique qu’avant d’être propriétaire de cet endroit (le [[https:// | ||
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+ | * Thérèse NOLIN-CRÊTE, | ||
+ | « Je me souviens des ponts qui levaient avec de gros blocs de ciment dans un train d’enfer pour laisser passer un chalutier. Il y avait du commerce sur la rivière Saint-Charles à cette époque. Le pont ouvrait en deux parties ou en une seule dépendant de la sorte de pont et de sa longueur. On ne pouvait traverser entre Limoilou et Saint-Roch sans passer par les ponts. La rivière avait des marées, il fallait surveiller les marées pour ne pas attendre longtemps quand le pont levait. » (p. 15) | ||
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+ | * Jules-Auguste SAVARD, Informateur né en 1931, Ruban 6799, Jeux d' | ||
+ | 1 min 35 à 7 min 30: « On allait chercher après l’école du sable et du cailloux à la compagnie de sable l’autre côté de la rivière. C’était une ' | ||
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+ | * Jules-Auguste SAVARD, Informateur né en 1931, Ruban 6800, Parc Victoria, Noms des chantiers : | ||
+ | 8 min 30 à 16 min 55: « Bateaux sur la St-Charles : goélette de bois pour marchands de bois Marquis, rue de l’Incarnation et Eugène Falardeau, coin L’Allemand et Dorchester. (…) Chantier maritime Georges T.D.V. au pont Samson. » | ||
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+ | * Adélard THOMASSIN, Informateur né en 1927, Ruban 7725, Voir Québec de Sillery: | ||
+ | 24 min 45 à 27 min 40 : « Les plus dangereuses c’était dans la Basse-ville. De la pente douce à Saint-Roch, c’était à éviter. À la radio, y avait des programmes qui se paissaient là. 'La butte à Moineau', | ||
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+ | === AUTRES SOURCES DE TÉMOIGNAGES === | ||
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+ | * Mémoire de maîtrise en ethnologie de Kathleen POULIOT, //Vivre son quartier: L’expérience du Vieux-Limoilou de 1960 à aujourd’hui// | ||
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+ | La rivière Saint-Charles est perçue comme la limite, la frontière du quartier Limoilou: « Onze des seize participants s’étant prêtés à l’exercice ont débuté leur carte en traçant la rivière St-Charles comme limite du quartier. Ce cours d’eau peut être considéré comme un grand 'haut lieu' puisqu’il est emblématique du quartier, autant pour les Limoulois que les étrangers. Cette frontière naturelle est imbriquée au Vieux-Limoilou dans l’imaginaire des participants, | ||
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+ | La rivière Lairet agit comme une autre frontière pour les paroissiens et les paroissiennes de Stadacona, isolé(e)s des autres Limoilois : « Séparés de l’est de Limoilou par la rivière Lairet, réel égout à ciel ouvert jusqu’à sa canalisation en 1960, les paroissiens de Stadacona demeurent isolés du reste des Limoulois. Cette méconnaissance, | ||
+ | * Société historique de Québec, Photographie et commentaire publiés le 19 octobre 2019, [[https:// | ||
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rivieres/ethno_saint_charles.1582914131.txt.gz · Dernière modification : 2020/02/28 13:22 de cpouliot