====== Mise à l'épreuve de la grille de pré-analyse sur article journalistique sur Chevillard - théorie implicite du récit ====== ** MATHIS, Rémi, « Voyage autour de l'écriture », dans //parutions.com//, 16 mars 2005, [à propos de //Oreille rouge//], [[http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=1&srid=121&ida=5698|En ligne]]. [GD] ** - [[Grille de pré-analyse - Chevillard]] - Mise à l'épreuve - [[Chevillard journalistique]] **Note dans la mise à l'épreuve de la grille :** Être attentif à l’ordre dans lequel sont traitées les différentes composantes du récit abordées par la critique. Par exemple, parle-t-on de la composante discursive à défaut de pouvoir dire quelque chose de l’histoire (dont on a d’abord tenté, justement, de rendre compte)? Se rabat-on sur le personnage à défaut de pouvoir établir la cohérence de l’ensemble?... ===== Caractéristiques du récit à observer chez la critique : ===== ==== Personnage==== * **Quels éléments retient la critique pour présenter le personnage? S’attache-t-elle à sa description physique ? À ses actions ? À son rôle dans le récit ? En quels termes ?** * On le présente dès les premières lignes, en utilisant le terme «héros» : « Le héros en est un écrivain qui se voit invité en résidence au Mali. » On ajoute également que le carnet de moleskine du personnage principal est «le véritable protagoniste du livre» alors qu'au début de l'article, on présente Oreille rouge comme le héros de l'œuvre. Cela vient, d'une certaine manière, mettre en doute le statut de l'écrivain dans le récit. Le compte-rendu en devient flou. * **Comment réagit-elle au traitement du personnage chez Chevillard ?** * On le qualifie plus loin d' «insupportable vantard». * **De ces informations, quelle conception du personnage est véhiculée par la critique ?** * Le personnage principal semble interchangeable. On le met sur le même niveau qu'un des objets de l'œuvre (le moleskine) qui lui occupe aussi une fonction déterminante dans l'intrigue. ====Intrigue / histoire==== * **Quels éléments retient la critique pour proposer un résumé de l’histoire ?** * On commence par signaler qu'«il n'y a pas vraiment d'histoire». On précise que le texte opte pour le discours plutôt que pour le récit : «Le livre repose sur des descriptions, des réflexions, des comparaisons. » ''[VA : on en vient parfois à se demander, à lire ces critiques qui parlent de récit retardé, repoussé, voire noyé par le discours tout en maintenant l'étiquette « roman », ce qui reste du récit ou de la conception du récit par la critique. On relève la subversion de certains codes du récit - par exemple, absence d'histoire ou discours prédominant sur la narration -, mais on continue de considérer l'oeuvre comme un récit. À cela, au moins deux possibilités : ou bien on ne sait pas désigner l'oeuvre autrement - sinon par des expressions approximatives, « délire » ou « farce » -, ou bien il reste bien quelque chose du récit, un récit peut-être en plein renouvellement, dont la critique n'aurait que le sentiment... (?).]'' * **Comment réagit-elle au traitement de l’histoire chez Chevillard ?** * On signale qu'il n'y a pas d'histoire mais qu'il s'agit d'une parodie de récit de voyage. Il est paradoxal de cerner une absence d'histoire mais la présence d'un récit de voyage. * **De ces informations, quelle conception de l’intrigue / histoire est véhiculée par la critique ?** * La conception de l'histoire, vu les contradictions, ne semble pas fixe. ====Narrateur / narration / discours==== * **Quels éléments retient la critique de la figure du narrateur et/ou de son discours ?** * Il n'y a pas de narration : «Comme tous les romans de l'écrivain, il n'y a pas vraiment d'histoire, pas de narration du moins.» Or, plus loin dans l'article, on parle du «regard distancié du narrateur». On ne s'étend pas davantage sur la question ce qui semble indiquer qu'il y a confusion entre les notions de «narration» et d'«histoire». ''[VA : confusion, certes, mais le "pas de narration **du moins**" est intéressant : cela suggère qu'il y aurait peut-être une histoire (autrement dit, on pourrait, en tournant les coins ronds, cerner une histoire), mais cette histoire n'est certainement pas narrative. Est-ce à dire des flashes d'histoire épars sans fil conducteur?]'' * **Comment réagit-elle au traitement de la figure du narrateur et/ou du discours chez Chevillard ?** * On mentionne que le narrateur intervient dans le récit, ce qui le lie au lecteur : «[Le lecteur] est souvent mis à contribution et interpellé, ou au contraire le narrateur prend la parole en son nom [...]. Une porte s'ouvre ainsi entre le narrateur, le romancier et le lecteur véritable en un combat ludique. » * **De ces informations, quelle conception du discours, dans son rapport au récit et/ou à l’histoire, est véhiculée par la critique ?** ... ''[VA : pour reprendre les infos précédentes, il semble que le discours occupe une place prédominante dans l'oeuvre, peut-être au détriment de l'histoire et de la narration, que le critique paraît avoir quelque difficulté à saisir et à rendre compte.]'' ====Digression==== * **Impact sur la progression de l'intrigue, sur la structure narrative ?** * On parle de digression mais sans qu'on ne précise la fonction de celle-ci : «Une trame est l'occasion de digressions variées sur l'écriture, l'Afrique, sur le voyage et notre société.» Malgré le caractère digressif du roman, on présente aussi la structure du texte en trois temps : « L'organisation du livre en trois parties (avant le départ/ le voyage/ le retour)». Cela nous pousse à penser que la digression n'est pas une entrave à la lecture et à l'organisation du texte. ''[VA : "avant le départ/ le voyage/ le retour" : signe d'une narration linéaire, non? Du moins d'une histoire, d'un récit qui s'écoule bel et bien dans le temps... le critique semble sans cesse se contredire...]'' * **Réaction de la critique** * Il n'y pas de réaction précise. ====Fragmentation==== * **Impact sur la progression de l’intrigue, sur la structure narrative, sur l’œuvre ?** ... * **Réaction de la critique** ... ====Cohérence de l’ensemble==== ... ====Varia==== * - ===== Stratégies rhétoriques à observer chez la critique ===== (Par rapport aux caractéristiques indiquées ci-dessus, mais aussi de façon générale ; ces stratégies tendent à trahir les limites des théories narratives dont fait usage la critique pour tenter de saisir l’œuvre de Chevillard) : ====Usage de la métaphore==== * On parle «conflit» entre l'ici et l'ailleurs, de «combat ludique». ====Citations de l’œuvre==== * **Reprises et citations de l’œuvre de Chevillard pour décrire celle-ci, dans un geste circulaire. Autrement dit, la critique utilise (ou transforme ?) l’œuvre de Chevillard comme matière théorique pour commenter l’œuvre.** ... ====Déclarations de l’écrivain==== * **Recours aux entrevues de l’écrivain pour appuyer ses idées – comme figure d’autorité ou pour d’autres usages qu’il faudrait identifier, le cas échéant.** ... ====Comparaisons / rapprochements intertextuel(le)s==== * **Lesquel(le)s ? Vérifier si ces rapprochements intertextuels sont énoncés faute de pouvoir rendre compte de l’œuvre (incapable de décrire celle-ci, la critique se résout à comparer pour donner au moins « une idée » de l’œuvre). Vérifier si ces rapprochements sont seulement énoncés ou expliqués.** ... ====Vocabulaire approximatif==== * **Étrange, singulier, bizarre, incongru, déroutant, insaisissable : les qualificatifs passe-partout qui empêchent d’avoir à décrire l’œuvre.** * On parle de «paradoxe», de «retour[nement]» des «logiques» : «Rien n'est alors stable dans le monde de Chevillard, tout peut être autre chose». Cela semble un discours creux. ====Varia==== * -