I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Simon Paquet

Titre : Une vie inutile

Éditeur : Héliotrope

Collection : –

Année : 2010

Éditions ultérieures : –

Désignation générique : Roman (dans le résumé de la quatrième de couverture)

Quatrième de couverture :

Un camion de goudron est stationné depuis des jours en face de la fenêtre du demi-sous-sol sinistre où habite Normand, un employé sur appel de l'usine de cyanure Cyanibec. Ainsi s'ouvre Une vie inutile, un roman – à l'humour corrosif – de Simon Paquet.

En vérité, rien ne fonctionne pour Normand. Et les efforts désespérés qu'il déploie depuis toujours pour améliorer son sort n'ont de cesse d'être anéantis par un destin qui s'acharne.

À moins que les résolutions qu'il vient de prendre ne lui permettent de sortir du marasme… À moins que son voyage en Lituanie ne donne enfin de l'horizon à sa vie…

II- CONTENU GÉNÉRAL

Résumé de l’œuvre :

Véritable festival du négativisme et de la déprime, Une vie inutile est en fait le journal personnel de Normand, un individu dans la quarantaine qui vit dans un minuscule demi-sous-sol qui fut jadis un débarras. Il travaille sur appel dans une usine de cyanure et, à part ça, ne fait pas grand-chose. Il se met donc à l’écriture d’un journal de bord pour s’occuper et tenter de reprendre sa vie en main. Or, malgré ses efforts pour améliorer sa situation, Normand ne fait que s’enfoncer dans sa propre fange… S’il s’achète un gâteau, il l’échappe et on marche dessus. S’il invite un ami à sortir, celui-ci sera d’un ennui mortel ou lui aura fait manquer le seul appel intéressant lui étant destiné depuis des mois.

Depuis que le camion d’une compagnie de recouvreurs s’est stationné devant chez lui, Normand est privé de lumière et envahi par une odeur de goudron. La situation le pousse à quitter son trou à rats pour un meilleur appartement. Or (bien sûr), le jour du déménagement, sous la pluie avec toutes ses affaires, Normand découvre que l’appartement de ses rêves a été loué en double. Le voilà forcé de prendre le hangar de son ami Povilas reparti dans sa Lituanie natale, non sans l’inviter à venir le voir. En août, après maintes mésaventures administratives, Normand part pour la Lituanie, pour un voyage (on s’en doute) désastreux. Ce n’est qu’à son retour que certaines choses semblent s’arranger pour le protagoniste : malgré une jambe cassée et sa famille qui le renie, il trouve un emploi de fleuriste, des amis lui louent leur bel appartement et le maudit camion de goudron qui le suivait depuis des mois ne répand plus son odeur atroce. Dommage que Normand, au moment où le dit camion passait dans cette rue, n’ait pas regardé de chaque côté… Cela lui aurait évité de finir en purée (quoiqu'on ne pouvait pas raisonnablement attendre une fin heureuse).

Thème(s) : pessimisme, écriture, malchance et/ou mauvaise foi.

III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION

Explication (intuitive mais argumentée) du choix : Le titre, déjà, est fantastiquement invitant. Et la malédiction qui semble peser sur le protagoniste l,est tout autant : le résumé laisse deviner un personnage qui n’est pas maître de ses actions et un monde difficile à transformer.

Appréciation globale : De loin la lecture la plus divertissante du lot! Normand est l’antihéros par excellence, ce qui en fait un personnage intéressant pour le projet, mais sa malchance est si « artificielle », si évidente, qu’elle le rend peut-être un peu trop caricatural.

IV – TYPE DE RUPTURE

Validation du cas au point de vue de la rupture

a) actionnelle : difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc.

Toutes les actions de Normand sont marquées par l’échec : elles produisent le contraire de l’effet recherché ou sont systématiquement empêchées par des facteurs hors du contrôle du protagoniste (comme dans le cas de l’appartement loué à deux locataires). Le personnage est un antihéros dans toute son absence de gloire. Son défaitisme contamine tous les gestes qu’il pose. On peut toutefois se demander si ce défaitisme découle des expériences désastreuses de Normand ou s’il les cause : de brefs sursauts d’optimisme et de volonté de la part du personnage lui donnent un air d’éternelle victime des circonstances. En effet, les bonnes intentions du personnage, toute sa volonté de changer sa vie et son attitude pour le mieux, mènent immanquablement à des échecs cuisants. Normand est absolument incapable de réaliser ses désirs. Comme il présente lui-même cette incapacité comme fondamentale chez lui, il adopte une attitude généralement passive, convaincu de l’inutilité de la vie en général, et encore plus de la sienne en particulier.

V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES

Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)

La forme n’est pas particulièrement originale : le roman est en fait le journal intime de Normand. Toutefois, la fin est problématique : Normand se fait écraser par le camion de goudron, mais sa narration continue après sa mort… On se retrouve donc, aux dernières lignes du roman, devant un narrateur impossible…

Une vie inutile - Ancienne fiche