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ranx:traumatises

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 Une femme attend le métro pour rejoindre son amoureux. Elle ne pense qu’à lui, elle a hâte d’être avec lui. Mais un événement imprévu se produit : un vieil homme sur la quai lui sourit, puis se jette sous le métro. Complètement bouleversée, le personnage s’enfuit, abandonne son rendez-vous amoureux et se comporte de façon irrationnelle. Seule, marchant dans les rues, elle se remémore plusieurs moments de sa relation amoureuse qui d'ailleurs, commence à battre de l'aile. Elle cherche à savoir qui est l'homme du métro; elle a l'impression de porter en elle la vie de cet homme, entré dans la sienne pour en ressortir aussitôt. Une chose est sûre, elle ne l'oubliera jamais, car elle sent que cet événement doit transformer sa vie. Elle parle en ces termes à son amoureux: « Ce fou rire incongru n'était sans doute que l'effet de ma sidération devant la béance qu'avait ouverte l'homme du métro. Tu étais sur l'autre rive, inatteignable et cependant si proche. Je tenais de trouver une passerelle entre lui et toi, entre nous trois, quelque chose d'infiniment ténu mais qui tisserait un lien que je pressentais confusément, quelque chose d'étrange provoqué par sa chute […]. » (p. 83). Une femme attend le métro pour rejoindre son amoureux. Elle ne pense qu’à lui, elle a hâte d’être avec lui. Mais un événement imprévu se produit : un vieil homme sur la quai lui sourit, puis se jette sous le métro. Complètement bouleversée, le personnage s’enfuit, abandonne son rendez-vous amoureux et se comporte de façon irrationnelle. Seule, marchant dans les rues, elle se remémore plusieurs moments de sa relation amoureuse qui d'ailleurs, commence à battre de l'aile. Elle cherche à savoir qui est l'homme du métro; elle a l'impression de porter en elle la vie de cet homme, entré dans la sienne pour en ressortir aussitôt. Une chose est sûre, elle ne l'oubliera jamais, car elle sent que cet événement doit transformer sa vie. Elle parle en ces termes à son amoureux: « Ce fou rire incongru n'était sans doute que l'effet de ma sidération devant la béance qu'avait ouverte l'homme du métro. Tu étais sur l'autre rive, inatteignable et cependant si proche. Je tenais de trouver une passerelle entre lui et toi, entre nous trois, quelque chose d'infiniment ténu mais qui tisserait un lien que je pressentais confusément, quelque chose d'étrange provoqué par sa chute […]. » (p. 83).
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 +__**//Le jeu continue après ta mort: Les carnets secrets de Thout' Nielsporte, prince des jeux en ligne// - Jean-Daniel Magnin**__
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 +En 2039, Thout’ Nielsporte, un gamer prodigieux, est parvenu à créer la Pangée, un monde en ligne où la liberté est reine et la connection permanente. Jalousie, envies de vengeance et enjeux financiers menacent la Pangée. Des gamers tombent dans le coma (dans la vraie vie) alors que leurs avatars sont “piratés” par d'étranges entités. Thout' Nielsporte est atteint, ce qui entraîne, à terme, la destruction de Big Pizza. Dans la vraie vie, à laquelle il n'est pas du tout habitué ou adapté, Nielsporte essaie de comprendre ce qui à fait s'écrouler son rêve, sa création. La destruction de la plateforme Big Pizza a rendu Thout' Nielsporte complètement hagard, désemparé, démuni devant le monde réel et l'avenir qui s'étendent devant lui: « Mais ici bas, qui suis-je ? Où est passé mon caractère flamboyant qui avait pris de court tant de mes adversaires ? »
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 +__**//Le ciel de Bay City// - Catherine Mavrikakis**__
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 +Amy Duschenay a grandi sous le ciel mauve de Bay City, et a honte d'exister. Elle vit avec son oncle, sa tante, son cousin, sa mère - qui ne s'en occupe pas trop et lui préfère Angie, sa soeur morte-née - et son petit frère. Amy, à sa naissance, a échappé à la mort de justesse et est depuis « condamnée à la vie » (p. 16). Les manies de sa mère et de sa tante, venues en Amérique après la Seconde Guerre mondiale, la forcent à vivre par procuration la guerre et les tragédies survenues avant sa naissance. Hantée par la mort, Amy sent que le passé de sa famille cache une tragédie. Un jour de ménage, elle découvre dans un cagibi au sous-sol deux vieillards, les fantômes de ses grands-parents. Bouleversée parce que sa nièce vient de découvrir son secret, sa tante Babette lui révèle ses racines juives. Babette et sa soeur Denise, cachées dans une famille catholique, ont échappé aux camps, mais quarante-huit membres de leur famille y sont morts. Amy comprend alors qu'elle porte en elle le souvenir de ses ancêtres; sa douleur, son obsession pour la mort lui viennent de son passé. Malgré qu'elle soit née en Amérique bien après Auschwitz, les cadavres la hantent. Sa tante charge Amy de sauver l'âme de ses grands-parents. Elle décide alors de purifier sa vie par le feu et de brûler la maison pour que le passé disparaisse totalement. Toutefois, elle échappe malgré elle aux flammes. Malgré ce qu'on pourrait penser du souvenir que le personnage n'a pas vécu, elle est toutefois hantée par celui-ci à la manière d'un traumatisme postmémoriel:  « Mon végétarisme cache aussi ma perte d'appétit. Avec le temps, je mange de moins en moins. Je suis devenue une vieille anorexique. Il y en a tant. Mastiquer est honteux et seuls les corps dans les camps de concentration me semblent réels. Je sais bien que je répète le passé, qu'il s'inscrit dans mon corps, à même ma chair. Je rejoue lamentablement l'holocauste. » (p.252)
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 +__**//Full of love// - Richard Morgiève**__
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 +Gérard, âgé de quarante ans, est un grand timide. Il semble être traumatisé par des événements de son enfance dont il n'a jamais su se libérer : la mort de sa mère et le suicide de son père. Ainsi, Gérard est prisonnier de « son cinéma », soit des souvenirs et surtout des fantasmes qui surgissent à tout bout de champ dans son esprit:  sexe, adultère, sadomasochiste, scatophilie, viol, inceste, zoophilie, nécrophilie, etc. À cause de son traumatisme, Gérard est prisonnier de ses fantasmes qui lui font sans cesse et de plus en plus perdre contact avec la réalité et  foncièrement mésadapté aux relations humaines et amoureuses. 
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 +__**//Rouler// - Christian Oster**__
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 +Le personnage de Jean erre un peu au hasard vers le Sud de la France parce qu'il a besoin de sentir que le monde autour de lui bouge, change. Ce sentiment que l'immobilité est intolérable semble provenir d'un événement traumatisant, soit la mort d'une femme qui, après l'avoir quitté, est décédée. 
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 +__**//Les mots des gorges// (Nouvelle (Un renard à mains nues)) - Emmanuelle Pagano**__
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 +Une jeune femme est seule au bord de la mer. Elle regarde les baigneurs et repense à une rupture récente.  Les perceptions de la jeune femme, ainsi que sa compréhension du monde, sont floués. Elle est incapable de vivre le moment présent, ni même de le comprendre, car c’est l’homme qui l’a quittée qui accapare ses pensées. La vie se déroule devant elle, mais elle ne pense qu’à sa peine: «Je n’arrive pas à voir qui ils sont. De qui ils parlent. Peut-être de lui. Peut-être est-il là, parmi ceux du bord. Je pense si souvent à lui qu’il a le droit inouï de se trouver au centre de chaque conversation, parmi tous les riverains. » (p.17)
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 +__**//Tomber d'elle// (Nouvelle (Un renard à mains nues)) - Emmanuelle Pagano**__
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 + Depuis sa rupture amoureuse, le narrateur est incapable de recommencer une nouvelle vie et passe son temps à fouiller dans les poubelles, parfois pour vivre, mais souvent pour chercher des objets ayant appartenu à son ex-femme. Malgré ses études en lettres, il erre dans cet état désastreux. Lorsqu’il dit avoir fini de «tomber», il travaille dans une usine de tri des déchets. Le narrateur ne semble pas avoir de prise sur sa vie, mais surtout, ne semble pas vouloir faire autre chose qu’être parmi les déchets. Il est complètement démotivé et se sent incapable.Il ressasse sans arrêt ses souvenirs avec son ancienne flamme: «Je fais ce que personne ne veut faire, parce que je ne sais pas quoi faire d’autre. Je n’ai envie de rien. J’ai envie de ce que personne ne veut. […] J’ai toujours su merveilleusement écrire, c’est ce qu’elle disait, mais dès que j’ouvrais la bouche je gâchais tout, ça tombait à plat, ça tombait n’importe comment et même l’embrasser je n’ai jamais su.» (p.118)
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 +__**//Dondog// - Antoine Volodine**__
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 + La mort n'est qu'un passage, disent les chamanes. Après le décès, l'existence se poursuit comme avant. Simplement, le monde paraît plus crépusculaire. Les gestes ralentissent, l'intelligence décroît, la mémoire devient confuse. C'est ce qui arrive à Dondog, qui ne se rappelle que de quelques bribes de son enfance, durant l'extermination des Ybürs, la race dont il est issu. Dondog erre dans une ville futuriste anonyme, sombre, insalubre et mal famée à la recherche de Jessie Loo, une chamane qui devrait pouvoir l'aider à retrouver la mémoire et à comprendre pourquoi il veut se venger. La mort du personnage est ici l'évènement traumatique qui influe sur le récit. 
ranx/traumatises.1460043381.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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