ranx:tendance_obsessive
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Violaine Schwartz, //Le vent dans la bouche//, Paris, P.O.L, 2013, 168 p. | Violaine Schwartz, //Le vent dans la bouche//, Paris, P.O.L, 2013, 168 p. | ||
- | __Ann et Hope Randall dans //Tarmac// de Nicolas Dickner ;__ | + | __Ann Randall dans //Tarmac// de Nicolas Dickner ;__ |
Ann Randall est obnubilée par l’apocalypse. Les multiples scénarios qu’elle se crée provoquent chez elle une peur obsessive de l’anéantissement. Mentalement instable et ivre la majeure partie du temps, Ann est trop perdue dans ses visions sur la fin du monde pour se raccrocher au monde extérieur. Elle n’aura d’ailleurs même pas conscience du départ de sa fille, Hope, ayant quitté la maison depuis des mois. Ann décède peu avant le 17 juillet 2001, date prévue de la fin du monde. | Ann Randall est obnubilée par l’apocalypse. Les multiples scénarios qu’elle se crée provoquent chez elle une peur obsessive de l’anéantissement. Mentalement instable et ivre la majeure partie du temps, Ann est trop perdue dans ses visions sur la fin du monde pour se raccrocher au monde extérieur. Elle n’aura d’ailleurs même pas conscience du départ de sa fille, Hope, ayant quitté la maison depuis des mois. Ann décède peu avant le 17 juillet 2001, date prévue de la fin du monde. | ||
+ | __Hope Randall dans //Tarmac// de Nicolas Dickner ;__ | ||
Hope Randall est quelque peu différente de sa mère. Marginale et fascinée par des sujets aussi étranges que la bombe nucléaire et les personnages déchaussés (!), elle partage néanmoins avec Ann son obsession pour la fin du monde. Décidant que la date à laquelle surviendra l’apocalypse est le 17 juillet 2001, Hope constate que Charles Smith, auteur d’un livre sur la fin du monde, s’est aussi arrêté sur cette date. Mue par son obsession, Hope se laisse entrainer des États-Unis à Tokyo afin de retrouver cet écrivain et lui demander pourquoi il a choisi précisément cette date. Toutes les actions du personnage servent dès lors l’accomplissement de cette quête insensée. | Hope Randall est quelque peu différente de sa mère. Marginale et fascinée par des sujets aussi étranges que la bombe nucléaire et les personnages déchaussés (!), elle partage néanmoins avec Ann son obsession pour la fin du monde. Décidant que la date à laquelle surviendra l’apocalypse est le 17 juillet 2001, Hope constate que Charles Smith, auteur d’un livre sur la fin du monde, s’est aussi arrêté sur cette date. Mue par son obsession, Hope se laisse entrainer des États-Unis à Tokyo afin de retrouver cet écrivain et lui demander pourquoi il a choisi précisément cette date. Toutes les actions du personnage servent dès lors l’accomplissement de cette quête insensée. | ||
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__Simon Nardis dans //Un soir au club// de Christian Gailly ;__ | __Simon Nardis dans //Un soir au club// de Christian Gailly ;__ | ||
- | Simon Nardis est un ancien pianiste de jazz qui a renoncé à sa passion destructrice pour devenir un homme marié, sobre, qui gagne maintenant sa vie en réparant des appareils de chauffage industriels. Cette vie rangée prend toutefois brutalement fin le soir où il entre dans le club de jazz d’un petit village éloigné. Envoûté par la musique et embrumé par la vodka, Simon oublie de rentrer chez lui. C’est que le jazz endort son jugement et le paralyse. Il n’arrive ni à prendre conscience de la gravité de ses actes ni à assumer ses responsabilités. Ainsi, son obsession pour le jazz l’amène à tromper sa femme avec une dénommée Debbie, | + | Simon Nardis est un ancien pianiste de jazz qui a renoncé à sa passion destructrice pour devenir un homme marié, sobre, qui gagne maintenant sa vie en réparant des appareils de chauffage industriels. Cette vie rangée prend toutefois brutalement fin le soir où il entre dans le club de jazz d’un petit village éloigné. Envoûté par la musique et embrumé par la vodka, Simon oublie de rentrer chez lui. C’est que le jazz endort son jugement et le paralyse. Il n’arrive ni à prendre conscience de la gravité de ses actes ni à assumer ses responsabilités. Ainsi, son obsession pour le jazz l’amène à tromper sa femme avec une dénommée Debbie, |
Christian Gailly, //Un soir au club//, Paris, Éditions de Minuit, 2002, 176 p.\\ | Christian Gailly, //Un soir au club//, Paris, Éditions de Minuit, 2002, 176 p.\\ | ||
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+ | __Pim dans //Comme une bête// de Joy Sorman ;__ | ||
+ | À 16 ans, Pim devient apprenti boucher et développe une passion pour la viande qui se transforme rapidement en obsession. L’adolescent en vient à ressentir davantage de complicité avec les animaux qu’avec son entourage et son obsession grandissante l’incite à s’isoler du monde. Son désintérêt pour les contacts humains va de pair avec une vision déformée de la réalité qui le ramène continuellement à la viande ; c’est ainsi qu’il imagine une planche anatomique de découpe de viande sur le dos de la fille avec qui il a une relation sexuelle. Pour l’apprenti boucher, il n’y a plus de place que pour son obsession : « tous ses désirs s’en trouvent érodés, absorbés par la viande, le temps que prend la viande — plus d’amis, plus de filles, plus de loisirs, en quelques semaines sa vie a basculé, il l’a voulu. » (p. 28-29) La situation s’aggrave lorsque Pim visite un abattoir de porcs et de bovins. D’abord troublé par ce triste spectacle, l’adolescent développe par la suite un plus grand attachement et un immense respect pour ces bêtes. Il rejoint alors le troupeau et suit les animaux dans l’abattoir comme s’il était des leurs. L’obsession de Pim pour le bétail devient de plus en plus fusionnelle. L’identité de l’apprenti boucher s’efface peu à peu : il souhaite voir le monde à travers les yeux des vaches, il aimerait se coucher nu dans leurs carcasses afin de sentir le contact de sa peau à l’intérieur de l’animal. Bref, l’obsession de Pim a fait de lui « un homme décentré, un homme qui ne joue pas le rôle principal de sa propre vie, qui n’occupe qu’une place secondaire dans cette existence qui est pourtant la sienne. La viande tient le premier rôle. » (p. 32) | ||
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+ | Joy Sorman, //Comme une bête//, Paris, Gallimard, 2012, 164 p. | ||
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+ | __Flemmar Lheureux dans //Le grand roman de Flemmar// de Fabien Ménar ;__ | ||
+ | Flemmar Lheureux est « un médiocre professeur de littérature » qui a soudainement la révélation suivante : il est écrivain. Même s’il n’a jamais écrit auparavant, le personnage consacre dès lors toute son énergie à sa nouvelle vocation dans l’espoir que son talent le rendra célèbre. Devenu obsédé par son projet d' | ||
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+ | Fabien Ménar, //Le grand roman de Flemmar//, Montréal, Québec Amérique, 2001, 180 p.\\ | ||
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+ | __Le narrateur dans //Sam// de François Blais ;__ | ||
+ | Lorsque le narrateur trouve un extrait du journal intime d’une dénommée « S- » au fond d’un carton de livres aux Artisans de la Paix, il tombe passionnément amoureux de son auteure, qu’il baptise Sam. Le hasard veut que cette mystérieuse écrivaine soit native de Grand-mère, | ||
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+ | François Blais, //Sam//, Montréal, L' | ||
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+ | __Blanche dans //Corps perdu// de Laurent Chabin ;__ | ||
+ | Blanche vit cloîtrée dans sa chambre depuis des années, car ses parents l’y ont enfermée à l’adolescence dans l’espoir de réfréner ses pulsions sexuelles malsaines. C’est que Blanche s’est vue initier, dès son enfance, aux joies du sexe et à diverses pratiques dépravées par un mystérieux amant. Depuis, toutes ses actions sont dictées par la recherche de plaisir. Ne se souciant aucunement du regard des autres et ne ressentant aucune inhibition, elle n’hésite pas à examiner son sexe devant les autres, à poursuivre ses camarades de classe en brandissant son pouce maculé de sang menstruel, à retirer sa robe pendant la classe (le seul vêtement qu’elle accepte de porter, puisqu’il est facile à enlever ou à remonter), etc. Tombée enceinte, elle accouche seule dans la chambre qui lui servira dorénavant de cachot et conserve le fœtus dans un coin où elle accumule aussi tous ses fluides corporels. Elle devient obsédée par ce « tas » qui, en la comblant d’odeurs familières et de caresses, lui rappelle le corps de son amant disparu. Complètement dominée par ses instincts primaires, Blanche ne prend aucune réelle décision : toute action est guidée par des besoins sensibles, qu’ils soient alimentaires (manger pour survivre) ou sexuels (se servir de tout ce qui possède une forme phallique pour satisfaire ses pulsions). L’obsession de Blanche pour le sexe, et pour l’amant qui l’y a initié, demeure ainsi le principal motifs de ses actes, en plus d’occuper toutes ses pensées et de l’avoir isolée du reste du monde. | ||
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+ | Laurent Chabin, //Corps perdu//, Montréal, Tryptique, 2008, 150 p.\\ | ||
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+ | __Gregor dans //Des éclairs// de Jean Echenoz ;__ | ||
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+ | Jean Echenoz, //Des éclairs//, Paris, Éditions de Minuit, 2010, 175 p.\\ | ||
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ranx/tendance_obsessive.1485291927.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)