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ranx:solitaire_instable

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ranx:solitaire_instable [2016/12/02 11:01] virginieranx:solitaire_instable [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
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-**Boris L’Heureux, le solitaire instable**+{{ :ranx:solitaire_instable.docx |Version Word (avec mise en page et couvertures)}}
  
-« [phrase de pitch] »+**Solitaire instable**
  
-Boris L’Heureux vit sa vie dans la solitude. Coupé des autresil peut ainsi se consacrer à son aise à tous les problèmes qui composent son existence et qu’il se plaît à ruminer. Il gère ses problèmes comme il le peut souvent par l’alcool, la drogue ou les médicaments ou plus simplement par le ressassement d’idées noires, la fabulation ou l’obsession. Ses séjours en institutions hospitalières ne font que renforcer les cloisons qui le séparent des autres et qui l’enferment dans un corps vulnérable. Dans une recherche désespérée d’un sens à la vie (qui ne vient pas), il flirte avec des envies suicidaires. Si elles semblent être la solution idéale pour mettre fin à son mal-être, elles mettent en péril non seulement sa vie, mais aussi celle des autres. Boris a un rapport problématique au monde qui l’entoure, ses relations amoureuses sont vouées à l’échec, on lui suspecte des problèmes psychologiques : bref, il porte bien son nom de famille.  +//Pensées noiresisolement et déséquilibres Solitaire Instable (ne) saura (pas) vous séduire !//
- +
-Aucun signe ne laisse présager une amélioration de sa situation. +
- +
- +
-**Gender-neutral**+
  
 Solitaire instable vit sa vie dans la solitude. Évitant tout contact avec les autres, le personnage peut ainsi se consacrer à son aise à tous les problèmes qui composent son existence et qui sont si satisfaisants à ruminer. Solitaire Instable gère ses problèmes selon les moyens à sa disposition : souvent par l’alcool, la drogue ou les médicaments ou plus simplement par le ressassement d’idées noires, la fabulation ou l’obsession. Ses séjours en institutions hospitalières ne font que concrétiser son isolement et l’enferment dans un corps vulnérable. Dans une recherche désespérée d’un sens à la vie (qui ne vient pas), le personnage flirte avec des envies suicidaires. Si elles semblent être la solution idéale pour mettre fin à son mal-être, elles mettent en péril non seulement sa vie, mais aussi celle des autres. Un rapport problématique au monde qui l’entoure, des relations amoureuses sont vouées à l’échec et des probables problèmes psychologiques complètent le portrait d’un être égaré qui ne cherche plus sa route.  Solitaire instable vit sa vie dans la solitude. Évitant tout contact avec les autres, le personnage peut ainsi se consacrer à son aise à tous les problèmes qui composent son existence et qui sont si satisfaisants à ruminer. Solitaire Instable gère ses problèmes selon les moyens à sa disposition : souvent par l’alcool, la drogue ou les médicaments ou plus simplement par le ressassement d’idées noires, la fabulation ou l’obsession. Ses séjours en institutions hospitalières ne font que concrétiser son isolement et l’enferment dans un corps vulnérable. Dans une recherche désespérée d’un sens à la vie (qui ne vient pas), le personnage flirte avec des envies suicidaires. Si elles semblent être la solution idéale pour mettre fin à son mal-être, elles mettent en péril non seulement sa vie, mais aussi celle des autres. Un rapport problématique au monde qui l’entoure, des relations amoureuses sont vouées à l’échec et des probables problèmes psychologiques complètent le portrait d’un être égaré qui ne cherche plus sa route. 
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 Aucun signe ne laisse présager une amélioration de sa situation. Aucun signe ne laisse présager une amélioration de sa situation.
  
-**Sont aussi des Boris L’Heureux :**+Voir la possibilité d'intégrer des [Spoiler alert/Alerte divulgâcheur (?)], notamment pour //Et au pire on se mariera// ? 
 + 
 +**Des exemples notables :**
  
 __Antoinette, dans //Paradis, clef en main// de Nelly Arcan ;__ __Antoinette, dans //Paradis, clef en main// de Nelly Arcan ;__
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 __Rita dans //Rita tout court// de Maxime Olivier Moutier ;__ __Rita dans //Rita tout court// de Maxime Olivier Moutier ;__
-Rita, quadragénaire obèse, fait le long monologue de sa vie à ses milliers de toutous. Elle souffre d’insécurité, liée à de douloureux souvenirs de viol et coupure familiale, pour n’en nommer que quelques-uns. Elle est inactive et vit seule dans son appartement. Les quelques conversations téléphoniques qui apparaissent dans l’œuvre laissent paraître ses difficultés à communiquer. Son instabilité est mentale, dans l’évaluation des possibilités alternatives de ses souvenirs.+Rita, quadragénaire obèse, fait le long monologue de sa vie à ses milliers de toutous. Elle souffre d’insécurité, liée à de douloureux souvenirs de viol et coupure familiale, pour n’en nommer que quelques-uns. Elle est inactive et vit seule dans son appartement. Les quelques conversations téléphoniques qui apparaissent dans l’œuvre laissent entrevoir ses difficultés à communiquer. Son instabilité est mentale, dans l’évaluation des possibilités alternatives de ses souvenirs.
  
-Le traducteur dans La volière d’Annie Chrétien ;+__Le traducteur dans //La volière// d’Annie Chrétien ;__
 L’homme, un traducteur, ne se souvient plus de rien et se demande ce qui est arrivé à sa femme. Celle-ci s'est volatilisée avec la voiture. Cherchant à trouver ce qui aurait pu lui arriver, le personnage se terre dans l’isolement complet, ayant pour seule compagnie son imagination et les fruits de celle-ci : « Le traducteur s'était-il vengé ? […] Était-il ce genre d'homme ? Était-il le plus cruel des deux ? […] Il ne se souvenait plus de rien, ne se rappelait pas. Vide, vide, vide. Une coquille vide, une tête emmurée. […] Quel genre de famille avaient-ils formée ? Par quel genre d'absence étaient-ils habités ? » (p. 58). L’homme, un traducteur, ne se souvient plus de rien et se demande ce qui est arrivé à sa femme. Celle-ci s'est volatilisée avec la voiture. Cherchant à trouver ce qui aurait pu lui arriver, le personnage se terre dans l’isolement complet, ayant pour seule compagnie son imagination et les fruits de celle-ci : « Le traducteur s'était-il vengé ? […] Était-il ce genre d'homme ? Était-il le plus cruel des deux ? […] Il ne se souvenait plus de rien, ne se rappelait pas. Vide, vide, vide. Une coquille vide, une tête emmurée. […] Quel genre de famille avaient-ils formée ? Par quel genre d'absence étaient-ils habités ? » (p. 58).
  
-Ann dans Tarmac de Nicolas Dickner ;+__Ann dans //Tarmac// de Nicolas Dickner ;__
 Ann a des problèmes d’alcool et de santé mentale. Lorsqu'elle n'est pas affectée par sa maladie, elle est ivre. Cela lui semble un bon moyen de tempérer son déséquilibre. Cette alternance la coupe du réel, la plongeant dans une indifférence inébranlable. Par exemple, elle ne s'aperçoit pas que sa fille a quitté la ville depuis quatre mois. Elle habite seule dans une ancienne animalerie sordide.  Ann a des problèmes d’alcool et de santé mentale. Lorsqu'elle n'est pas affectée par sa maladie, elle est ivre. Cela lui semble un bon moyen de tempérer son déséquilibre. Cette alternance la coupe du réel, la plongeant dans une indifférence inébranlable. Par exemple, elle ne s'aperçoit pas que sa fille a quitté la ville depuis quatre mois. Elle habite seule dans une ancienne animalerie sordide. 
  
-Frédéric Langlois dans Du mercure sous la langue de Sylvain Trudel ;+__Frédéric Langlois dans //Du mercure sous la langue// de Sylvain Trudel ;__
 Frédéric Langlois est un adolescent hospitalisé, dont la mort est imminente. Ces circonstances occasionnent une introspection sérieuse. Cet isolement est presque un recueillement, malgré ses quelques liens avec les autres personnages de l’hôpital. Sa lucidité le mène vers une solitude et une instabilité intellectuelle. Il a l’impression que personne ne peut comprendre le monde comme lui le comprend. C’est ainsi que s’inscrit un déséquilibre social dans la vie du personnage. Il perçoit la sympathie de son entourage comme de la pitié. Il a la prétention de tout connaitre et fait preuve d’un certain défaitisme : « Ça paraît peut-être pas aux yeux crevés qui m'entourent, mais je suis plus humble, plus généreux et plus humain que jamais, mais ma façon d'être humain leur est si étrangère qu'ils n'y voient que de l'inhumanité » (p. 92). Frédéric Langlois est un adolescent hospitalisé, dont la mort est imminente. Ces circonstances occasionnent une introspection sérieuse. Cet isolement est presque un recueillement, malgré ses quelques liens avec les autres personnages de l’hôpital. Sa lucidité le mène vers une solitude et une instabilité intellectuelle. Il a l’impression que personne ne peut comprendre le monde comme lui le comprend. C’est ainsi que s’inscrit un déséquilibre social dans la vie du personnage. Il perçoit la sympathie de son entourage comme de la pitié. Il a la prétention de tout connaitre et fait preuve d’un certain défaitisme : « Ça paraît peut-être pas aux yeux crevés qui m'entourent, mais je suis plus humble, plus généreux et plus humain que jamais, mais ma façon d'être humain leur est si étrangère qu'ils n'y voient que de l'inhumanité » (p. 92).
  
-Aïcha dans Et au pire, on se mariera de Sophie Bienvenu ; +__Aïcha dans //Et au pire, on se mariera// de Sophie Bienvenu ;__ 
-Aïcha, 13 ans, n’est pas tout à fait solitaire. Elle croit avoir un amoureux, Baz, pour lequel elle développe une obsession, un homme dans la vingtaine qui ne partage pas ses sentiments, et a deux amies prostituées transsexuelles. Elle coupe les ponts avec sa mère, la soupçonnant de jalousie, une fois que cette dernière quitte son conjoint. Celui-ci entretenait une liaison sexuelle avec Aïcha, interprétée comme saine par la jeune fille. Si l’adolescente entretient des relations interpersonnelles, sa compréhension de celles-ci est décalée et l’isole. L’intensité avec laquelle elle les vit la mène également vers un déséquilibre flagrant [SPOILER ALERT/ALERTE DIVULGÂCHEUR (?)] qui la pousse à tuer la copine de Baz ou de s’en accuser faussement pour le protéger.+Aïcha, 13 ans, n’est pas tout à fait solitaire. Elle croit avoir un amoureux, Baz, pour lequel elle développe une obsession, un homme dans la vingtaine qui ne partage pas ses sentiments, et a deux amies prostituées transsexuelles. Elle coupe les ponts avec sa mère, la soupçonnant de jalousie, une fois que cette dernière quitte son conjoint. Celui-ci entretenait une liaison sexuelle avec Aïcha, interprétée comme saine par la jeune fille. Si l’adolescente entretient des relations interpersonnelles, sa compréhension de celles-ci est décalée et l’isole. L’intensité avec laquelle elle les vit la mène également vers un déséquilibre flagrant qui la pousse à tuer la copine de Baz ou de s’en accuser faussement pour le protéger.
  
-Le fils dans Le jour des corneilles de Jean-François Beauchemin ;+__Le fils Courge dans //Le jour des corneilles// de Jean-François Beauchemin ;__
 Orphelin de mère, le jeune homme a vécu comme ermite toute sa vie, seul avec son père violent. Il a grandi complètement isolé de la société, dans une cabane dans les bois, sans apprendre à parler. Ses capacités langagières et relationnelles sont très limitées et sont frappantes lorsqu’il doit se rendre au village cherche un docteur à la suite d’un accident. Tombé amoureux et ne comprenant pas se sentiment, il cherchera à comprendre où se cachent les sentiments et dépècera son père en cherchant leur siège. Orphelin de mère, le jeune homme a vécu comme ermite toute sa vie, seul avec son père violent. Il a grandi complètement isolé de la société, dans une cabane dans les bois, sans apprendre à parler. Ses capacités langagières et relationnelles sont très limitées et sont frappantes lorsqu’il doit se rendre au village cherche un docteur à la suite d’un accident. Tombé amoureux et ne comprenant pas se sentiment, il cherchera à comprendre où se cachent les sentiments et dépècera son père en cherchant leur siège.
  
-Nadia dans Mon cœur à l’étroit de Marie NDiaye ; +__Nadia dans //Mon cœur à l’étroit// de Marie NDiaye ;__ 
-Nadia et son mari, Ange, sont soudainement rejetés par leur entourage et leur voisinage. Ils font l’objet d’une vindicte subite et violente dont ils ignorent les motifs. Ange se fait blesser et s’enferme alors dans sa chambre en refusant de se soigner. Nadia se voit alors offrir l’aide d’un voisin qu’elle a toujours ignoré et cherche à le chasser. Elle fuira, sans son mari, dans sa ville d’origine retrouver ses parents et son fils avec qui elle entretient des relations conflictuelles.+Nadia et son mari, Ange, sont soudainement rejetés par leur entourage et leur voisinage. Ils font l’objet d’une vindicte subite et violente dont ils ignorent les motifs. Ange se fait blesser et s’enferme alors dans sa chambre en refusant de se soigner. Nadia se voit alors offrir l’aide d’un voisin qu’elle a toujours ignoré et elle cherche à le chasser. Elle fuira, sans son mari, dans sa ville d’origine retrouver ses parents et son fils avec qui elle entretient des relations conflictuelles.
  
-L’homme dans Nue de Jean-Philippe Toussaint ; +__L’homme dans //Nue// de Jean-Philippe Toussaint ;__ 
-Deux mois s’écoulent pendant lesquels l’homme attend que Marie, son ex-copine, l’appelle, et, seul dans son nouvel appartement, désœuvré, il se remémore les quelques jours au Japon qui ont suivi leur rupture. Sans Marie, il est désœuvré, sans repères. Il erre, se perd et il est angoissé par l'absence de celle qu'il aimait. Jamais il ne prend d'initiative pour un quelconque rapprochement. Il est dénué de notion du temps. Il ne voit et ne ressent que des fragments de moments, de conversations et de bruits. +Deux mois s’écoulent pendant lesquels l’homme attend que Marie, son ex-copine, l’appelle, et, seul dans son nouvel appartement, désœuvré, il se remémore les quelques jours au Japon qui ont suivi leur rupture. Sans Marie, il est désœuvré, sans repères. Il erre, se perd et il est angoissé par l'absence de celle qu'il aimait. Jamais il ne prend d'initiative pour un quelconque rapprochement. Il est dénué de notion du temps. Il ne voit et ne ressent que des fragments de moments, de conversations et de bruits.\\ 
 Lorsque Marie reprend contact avec lui, ses points de repère se redéfinissent. Lorsque Marie reprend contact avec lui, ses points de repère se redéfinissent.
  
-La patiente dans Les murs d’Olivia Tapiero ; +__La patiente dans //Les murs// d’Olivia Tapiero ;__ 
-Les pulsions suicidaires de la narratrice la mènent à une hospitalisation surveillée qui l’isole de tout. Dans sa volonté de se couper du monde, elle tente de ne rien ressentir. Son seul désir est sa propre mort. Elle refuse de s’attacher à quiconque, elle vouvoie les autres et les appelle par leur rôle plutôt que par leur prénom : +Les pulsions suicidaires de la narratrice la mènent à une hospitalisation surveillée qui l’isole de tout. Dans sa volonté de se couper du monde, elle tente de ne rien ressentir. Son seul désir est sa propre mort. Elle refuse de s’attacher à quiconque, elle vouvoie les autres et les appelle par leur rôle plutôt que par leur prénom : \\
 « [I]ls sont tous là à un autre niveau. C'est ça, la vraie solitude : non pas être seul sur une île, mais parler une langue étrangère dans une foule. Les personnages, c'est comme ça que je fonctionne, c'est plus facile, on n'affecte pas un personnage, on ne s'y attache pas non plus. Je ne sens rien, tout ce que je fais est insignifiant, inconséquent » (p. 30). « [I]ls sont tous là à un autre niveau. C'est ça, la vraie solitude : non pas être seul sur une île, mais parler une langue étrangère dans une foule. Les personnages, c'est comme ça que je fonctionne, c'est plus facile, on n'affecte pas un personnage, on ne s'y attache pas non plus. Je ne sens rien, tout ce que je fais est insignifiant, inconséquent » (p. 30).
  
-Paul Steiner dans Les lisières d’Olivier Adam+__Paul Steiner dans //Les lisières// d’Olivier Adam ;__
 Paul Steiner est un écrivain qui retourne vivre en banlieue alors que sa femme le quitte et que ses parents partent vivre en résidence. Expulsé de chez lui et de sa vie, Paul retombe alors dans ce qu'il appelle la Maladie. Cette maladie est marquée par des symptômes d'anorexie et de dépression, qui reviennent sporadiquement lorsque les choses tournent mal. Son existence est marquée par une certaine fatalité. Il ne se sent nulle part à sa place, ni parmi les bourgeois, ni parmi le peuple. Ses efforts pour reconquérir sa femme seront toujours vains, sauf quand il réussira à la convaincre de repartir avec lui en voyage au Japon. Paul Steiner est un écrivain qui retourne vivre en banlieue alors que sa femme le quitte et que ses parents partent vivre en résidence. Expulsé de chez lui et de sa vie, Paul retombe alors dans ce qu'il appelle la Maladie. Cette maladie est marquée par des symptômes d'anorexie et de dépression, qui reviennent sporadiquement lorsque les choses tournent mal. Son existence est marquée par une certaine fatalité. Il ne se sent nulle part à sa place, ni parmi les bourgeois, ni parmi le peuple. Ses efforts pour reconquérir sa femme seront toujours vains, sauf quand il réussira à la convaincre de repartir avec lui en voyage au Japon.
  
-La femme aimée dans Polaire de Marc Pautrel+__La femme aimée dans //Polaire// de Marc Pautrel ;__
 La femme aimée par le narrateur est bipolaire. Leur relation est conflictuelle et inégale. Cette femme comprend le monde différemment de lui. L'instabilité qu'occasionne sa maladie mentale semble l’empêcher d'entretenir une relation constante et d'agir de façon cohérente. Au chalet de ses parents, elle consent à faire l'amour avec le narrateur, mais elle est isolée de son propre corps : « Je la caresse encore, elle réagit à peine. Pourtant, je vois que le corps lui-même est excité, physiquement les réactions sont là. Mais son cerveau semble ne pas pouvoir suivre son corps, sa tête pendant une demi-seconde me paraît une tête rapportée sur un autre corps » (p.123). La femme aimée par le narrateur est bipolaire. Leur relation est conflictuelle et inégale. Cette femme comprend le monde différemment de lui. L'instabilité qu'occasionne sa maladie mentale semble l’empêcher d'entretenir une relation constante et d'agir de façon cohérente. Au chalet de ses parents, elle consent à faire l'amour avec le narrateur, mais elle est isolée de son propre corps : « Je la caresse encore, elle réagit à peine. Pourtant, je vois que le corps lui-même est excité, physiquement les réactions sont là. Mais son cerveau semble ne pas pouvoir suivre son corps, sa tête pendant une demi-seconde me paraît une tête rapportée sur un autre corps » (p.123).
  
-Le comptable dans Je vole de Mathieu Belezi+__Le comptable dans //Je vole// de Mathieu Belezi ;__
 Dans une ville au bord de la Méditerranée, un ancien comptable dans la quarantaine, asthmatique, divorcé qui peine à payer la pension alimentaire, chômeur qui n'aura bientôt plus droit à l'assurance-chômage et dépressif à temps presque plein, n'a droit qu'à quelques rares instants de bonheur lorsque, le dimanche, il peut passer quelques heures avec sa fille. Abandonné des autres (et par son ex-femme, plus précisément), il est incapable de retrouver l'amour. Il se fait une nouvelle copine pour la perdre aussitôt. Seul et sans espoir, il profite finalement de sa rencontre du dimanche avec sa fille pour se suicider, l'emportant avec lui. Dans une ville au bord de la Méditerranée, un ancien comptable dans la quarantaine, asthmatique, divorcé qui peine à payer la pension alimentaire, chômeur qui n'aura bientôt plus droit à l'assurance-chômage et dépressif à temps presque plein, n'a droit qu'à quelques rares instants de bonheur lorsque, le dimanche, il peut passer quelques heures avec sa fille. Abandonné des autres (et par son ex-femme, plus précisément), il est incapable de retrouver l'amour. Il se fait une nouvelle copine pour la perdre aussitôt. Seul et sans espoir, il profite finalement de sa rencontre du dimanche avec sa fille pour se suicider, l'emportant avec lui.
  
-Charlotte et Sacha dans Charlotte before Christ d’Alexandre Soublière ;+__Charlotte et Sacha dans //Charlotte before Christ// d’Alexandre Soublière ;__
 Les deux jeunes adultes sont habités par la rage et le mal-être. Ils ont une lucidité extrême par rapport au monde qui les entoure, dont ils ne souhaitent absolument pas faire partie. L’amour dévorant qu’ils se vouent l’un à l’autre les empêche d’interagir avec quiconque d’autre. Charlotte et Sacha s’enferment dans une isolation volontaire, une marginalisation délibérée par les expériences extrêmes et la prise de drogue. Charlotte décide, par exemple, de tuer un sans-abri en lui offrant un café rempli d’insecticide.  Les deux jeunes adultes sont habités par la rage et le mal-être. Ils ont une lucidité extrême par rapport au monde qui les entoure, dont ils ne souhaitent absolument pas faire partie. L’amour dévorant qu’ils se vouent l’un à l’autre les empêche d’interagir avec quiconque d’autre. Charlotte et Sacha s’enferment dans une isolation volontaire, une marginalisation délibérée par les expériences extrêmes et la prise de drogue. Charlotte décide, par exemple, de tuer un sans-abri en lui offrant un café rempli d’insecticide. 
  
-Robinson dans Speranza de Laurent Chabin +__Robinson dans //Speranza// de Laurent Chabin ;__ 
-Robinson, un naufragé, est seul sur son île. Il est sujet à plusieurs hallucinations. Il imagine la présence des deux indigènes, Vendredi (de qui il tente de faire son esclave) et Vendredie (qu'il désire) qui lui tient lieu d’interactions sociales. Sa relation avec ces personnages imaginaires le poussera dans ses retranchements, le menant vers la solitude, l'agressivitéla peur. Il tue un étranger armé (imaginaire ou réel), arrivé par bateau, choisissant de demeurer dans l’isolement.+Robinson, un naufragé, est seul sur son île. Il est sujet à plusieurs hallucinations. Il imagine la présence des deux indigènes, Vendredi (de qui il tente de faire son esclave) et Vendredie (qu'il désire), ce qui lui tient lieu d’interactions sociales. Sa relation avec ces personnages imaginaires le poussera dans ses retranchements, le menant vers la solitude, l'agressivité et la peur. Il tue un étranger armé (imaginaire ou réel), arrivé par bateau, choisissant de demeurer dans l’isolement.
  
-Marc Glousseau et Séraphine dans Certainement pas de Chloé Delaume ; +__Marc Glousseau et Séraphine dans //Certainement pas// de Chloé Delaume ;__ 
-Marc Glousseau (Docteur Olive) s’ennuie profondément. Homme d’affaires le jour, il se replie sur lui-même le soir dans sa salle de jeux où ses jouets lui permettent de fuir cet ennui. Glousseau coupe tout contact hors de la salle de jeux. Il s’isole de la réalité.+Marc Glousseau (Docteur Olive) s’ennuie profondément. Homme d’affaires le jour, il se replie sur lui-même le soir dans sa salle de jeux où ses jouets lui permettent de fuir cet ennui. Glousseau coupe tout contact hors de la salle de jeux. Il s’isole de la réalité.\\
 Séraphine (Madame Leblanc) « sor[t] peu. Elle rest[e] alanguie au creux du canapé […], elle s'adonn[e] au câble, passant d'une chaîne à l'autre avec l'avidité d'une femme à l'abandon qui erre de bras en bras sans jamais du plaisir découvrir le repos. » (p. 250-251). Elle s’enferme chez elle et s’adonne à sa routine ; elle est « morte depuis longtemps. […] Du reste, elle n'avait jamais aspiré à autre chose qu'à celle ligne doucereuse, droite et sécurisante d'horizontalité. » (p. 252). Le monde extérieur lui est hostile, « Extérieur intérieur quartier appartement tout l'agresse frontalement. » (p. 268)   Séraphine (Madame Leblanc) « sor[t] peu. Elle rest[e] alanguie au creux du canapé […], elle s'adonn[e] au câble, passant d'une chaîne à l'autre avec l'avidité d'une femme à l'abandon qui erre de bras en bras sans jamais du plaisir découvrir le repos. » (p. 250-251). Elle s’enferme chez elle et s’adonne à sa routine ; elle est « morte depuis longtemps. […] Du reste, elle n'avait jamais aspiré à autre chose qu'à celle ligne doucereuse, droite et sécurisante d'horizontalité. » (p. 252). Le monde extérieur lui est hostile, « Extérieur intérieur quartier appartement tout l'agresse frontalement. » (p. 268)  
  
-Victor dans Chambres noires de Nicolas Charette+__Victor dans //Chambres noires// de Nicolas Charette ;__
 Victor est alcoolique et se drogue régulièrement. Il s'ennuie de Nina, à qui il s'adresse en écrivant. Sa rechute dans l'alcool le pousse à délaisser son travail de photographe et lui fait perdre le contrôle de ses actes. Quand il sort pour acheter de l'alcool, il erre dans la rue et rencontre d'autres alcooliques. Sa consommation le coupe du monde. Il donne l'impression au lecteur d'être une bombe à retardement, toujours susceptible de faire quelque chose de dangereux ou de condamnable parce qu'il ne se sent pas bien. Victor est alcoolique et se drogue régulièrement. Il s'ennuie de Nina, à qui il s'adresse en écrivant. Sa rechute dans l'alcool le pousse à délaisser son travail de photographe et lui fait perdre le contrôle de ses actes. Quand il sort pour acheter de l'alcool, il erre dans la rue et rencontre d'autres alcooliques. Sa consommation le coupe du monde. Il donne l'impression au lecteur d'être une bombe à retardement, toujours susceptible de faire quelque chose de dangereux ou de condamnable parce qu'il ne se sent pas bien.
  
-La mère, le père et le fils dans Villa Bunker* de Sébastien Brébel ; +__La mère, le père et le fils dans //Villa Bunker//* de Sébastien Brébel ;__ 
-Si la mère et le père habitent tous deux dans la même villa, il serait toutefois exagéré de dire qu’ils habitent ensemble. L’espace changeant les isole l’un de l’autre et du moins et ils s’enferment chacun dans leur obsession. Après avoir photographiés les moindres recoins de la villa et avoir laissé les photos traîner un peu partout, le père s'enferme dans la tour, à laquelle il accède par un escalier secret. La mère, quant à elle, hallucine (peut-être) un petit être qui constitue son unique interaction sociale, erre dans la maison et écrit compulsivement des lettres à son fils. +Si la mère et le père habitent tous deux dans la même villa, il serait toutefois exagéré de dire qu’ils habitent ensemble. L’espace changeant les isole l’un de l’autre et ils s’enferment chacun dans leur obsession. Après avoir photographié les moindres recoins de la villa et avoir laissé les photos traîner un peu partout, le père s'enferme dans la tour, à laquelle il accède par un escalier secret. La mère, quant à elle, hallucine (peut-être) un petit être qui constitue son unique interaction sociale, erre dans la maison et écrit compulsivement des lettres à son fils.\\ 
-Ce dernier ignore délibérément les tentatives de sa mère de communiquer avec lui, ne lisant jamais les lettres qu’elle lui envoie. Il s’isole de tout et tous alors qu’il s’acharne sur « une thèse qui était devenue avec le temps une obsession monopolisant tout [s]on temps et toute [s]on intelligence, une obsession qui avait éteint toute curiosité et tout intérêt pour ce qui échappait à la sphère de [s]es préoccupations philosophiques, une idée fixe qui avait fini par tuer toute sympathie pour le monde et qui [l]’avait finalement coupé du monde, qui [l]'avait rendu indifférent à tout en effet, y compris et surtout à [lui]-même » (p. 114-115). +Ce dernier ignore délibérément les tentatives de sa mère de communiquer avec lui, ne lisant jamais les lettres qu’elle lui envoie. Il s’isole de tout et tous alors qu’il s’acharne sur « une thèse qui était devenue avec le temps une obsession monopolisant tout [s]on temps et toute [s]on intelligence, une obsession qui avait éteint toute curiosité et tout intérêt pour ce qui échappait à la sphère de [s]es préoccupations philosophiques, une idée fixe qui avait fini par tuer toute sympathie pour le monde et qui [l]’avait finalement coupé du monde, qui [l]'avait rendu indifférent à tout en effet, y compris et surtout à [lui]-même » (p. 114-115).\\ 
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 * La narrativité complexe et brouillée du roman ne permet toutefois jamais au lecteur d’être certain des actions ou de l’existence d’aucun de ces personnages * La narrativité complexe et brouillée du roman ne permet toutefois jamais au lecteur d’être certain des actions ou de l’existence d’aucun de ces personnages
  
-Tanguy Rouvet dans Le culte de la collision de Christophe Carpentier (pas certaine qu’il cadre ?) +__Tanguy Rouvet dans //Le culte de la collision// de Christophe Carpentier ;__ **(pas certaine qu’il cadre ?)** Adolescent à tendance psychopathique de dix-huit ans, Tanguy Rouvet s'embarque dans un périple qui durera plusieurs mois. Toute l'aventure de Tanguy/Hadrien/Michael – il changera d’identité – est teintée d'une agressivité flagrante et incontrôlable : il a tué sa mère, a tranché la gorge d'un homme (son ancien agresseur) et met le feu au camp des marocains. L'errance fait aussi partie du quotidien du personnage, lui qui, avant d'arriver à Dijon a vécu un long moment seul en forêt, puis en montagne, dans les Alpes. Il recherche partout une sorte d'intensité qui le pousse à commettre l'indicible : « Il sait qu'il mène la seule existence qu'il mérite de vivre, parce que nulle autre existence ne lui conviendrait mieux que celle-ci, précaire et affligeante, horrifiante et cynique, qui ressemble à une collision permanente, une collision à laquelle il voue un culte sans bornes, ce culte de la collision qui seul est capable de mobiliser de façon optimale son énergie physique et psychique afin de se nourrir en continu de cette formidable cruauté qui fait battre le cœur du monde » (p. 279).
-Adolescent à tendance psychopathique de dix-huit ans, Tanguy Rouvet s'embarque dans un périple qui durera plusieurs mois. Toute l'aventure de Tanguy/Hadrien/Michael – il change d’identité – est teintée d'une agressivité flagrante et incontrôlable : il a tué sa mère, a tranché la gorge d'un homme (son ancien agresseur) et met le feu au camp des marocains. L'errance fait aussi partie du quotidien du personnage, lui qui, avant d'arriver à Dijon a vécu un long moment seul en forêt, puis en montagne, dans les Alpes. Il recherche partout une sorte d'intensité qui le pousse à commettre l'indicible : « Il sait qu'il mène la seule existence qu'il mérite de vivre, parce que nulle autre existence ne lui conviendrait mieux que celle-ci, précaire et affligeante, horrifiante et cynique, qui ressemble à une collision permanente, une collision à laquelle il voue un culte sans bornes, ce culte de la collision qui seul est capable de mobiliser de façon optimale son énergie physique et psychique afin de se nourrir en continu de cette formidable cruauté qui fait battre le cœur du monde » (p. 279).+
  
-Dée dans Dée de Michaël Delisle +__Dée dans //Dée// de Michaël Delisle ;__ 
-Dans les années 50, dans les campagnes de la rive sud de Montréal, Dée est mère au foyer et se retrouve seule avec un ménage à entretenir et un bébé à élever. La solitude l'écrase : elle épie les voisins sans oser les aborder et trompe l'ennui en ayant une brève aventure avec le livreur de journaux. Son infidélité découverte, tous la poussent à consulter un docteur, qui la gave de pilules. Cette consommation de médicaments l'engluera dans le sommeil. Elle entretient peu de rapports affectifs avec les autres, malgré leur proximité géographique. Sa relation avec son mari semble reposer plus sur un désir d'avoir de l'attention que sur de l'amour. Sa relation avec son bébé est marquée par l'irritation, même une sorte de haine. Elle pensera à son sujet : « Meurs… Meurs… Meurs donc… » (p. 107).+Dans les années 50, dans les campagnes de la rive sud de Montréal, Dée est mère au foyer et se retrouve seule avec un ménage à entretenir et un bébé à élever. La solitude l'écrase : elle épie les voisins sans oser les aborder et trompe l'ennui en ayant une brève aventure avec le livreur de journaux. Son infidélité découverte, tous la poussent à consulter un docteur, qui la gave de pilules. Cette consommation de médicaments l'engluera dans le sommeil. Elle entretient peu de rapports affectifs avec les autres, malgré leur proximité physique. Sa relation avec son mari semble plutôt reposer sur un désir d'avoir de l'attention que sur de l'amour. Sa relation avec son bébé est marquée par l'irritation, même une sorte de haine. Elle pensera à son sujet : « Meurs… Meurs… Meurs donc… » (p. 107).
  
-Le suicidaire dans Sous pression de Jean-François Chassay +__Le suicidaire dans //Sous pression// de Jean-François Chassay ;__ 
-Un homme dont la réussite professionnelle est inversement proportionnelle à la réussite de la vie personnelle décide de se suicider. Néanmoins, avant de passer à l’acte, il annonce son choix à plusieurs de ses amis qu’il rencontre et qui, à leur tour, tenteront de le démotiver en abordant l'importance de vivre et ce, sous plusieurs angles. L’homme est démotivé. Sans être complètement désorienté, il peine à imprégner le monde : il est d'ailleurs ignoré de plusieurs. Son état s'explique par le fait qu'il est un mort en sursis : il se voit plus comme une pierre tombale que comme un humain. Finalement, il prendra la décision de se tuer, comme l'indique la dernière phrase : « […] et maintenant ? En effet : maintenant. Il y a des limites à tergiverser. »+Un homme dont la réussite professionnelle est inversement proportionnelle à la réussite de la vie personnelle décide de se suicider. Néanmoins, avant de passer à l’acte, il annonce son choix à plusieurs de ses amis qu’il rencontre et qui, à leur tour, tenteront de le démotiver en abordant l'importance de vivre et ce, sous plusieurs angles. L’homme est démotivé. Sans être complètement désorienté, il peine à s'imprégner du monde : il est d'ailleurs ignoré de plusieurs. Son état s'explique par le fait qu'il est un mort en sursis : il se voit plus comme une pierre tombale que comme un humain. Finalement, il prendra la décision de se tuer, comme l'indique la dernière phrase : « […] et maintenant ? En effet : maintenant. Il y a des limites à tergiverser. »
  
-Madame Diogène dans Madame Diogène d’Aurélien Delsaux +__Madame Diogène dans //Madame Diogène// d’Aurélien Delsaux ;__ 
-Madame Diogène vit seule, à l'abri dans son appartement crasseux. Elle s'est entièrement coupée du monde extérieur et son seul souci est d'en demeurer absente. Malheureusement, la puanteur et les insectes indésirables qui s'échappent de son appartement attisent la colère des voisins qui voudraient la voir expulsée. Finalement, alors que son immeuble est en feu, elle demeurera couchée dans sa crasse et se laissera brûler. Les choses qui apportent confort et réconfort à Madame Diogène sont plutôt inusitées. Pour elle, l'odeur de son abri n'est pas dérangeante : c'est l'air du dehors qui l'est. Personne ne la comprend, tous la trouvent folle. De son côté, elle ne se soucie pas des convenances. Ce que les autres pensent d'elle ne l'affecte pas. Ses peurs et ses angoisses la font parfois halluciner ou simplement croire des choses peu probables. Par exemple, alors qu'elle voit une foule de manifestants dans la rue, elle pense qu'ils sont venus pour elle. Il faut dire que les menaces constantes de ses voisins alimentent son comportement paranoïaque. Toutes ses réactions sont marquées par la peur et le sentiment d'avoir à se défendre. Pour cela, elle va même jusqu'à mordre une femme au visage.+Madame Diogène vit seule, à l'abri dans son appartement crasseux. Elle s'est entièrement coupée du monde extérieur et son seul souci est d'en demeurer absente. Malheureusement, la puanteur et les insectes indésirables qui s'échappent de son appartement attisent la colère des voisins qui voudraient la voir expulsée. Pour elle, l'odeur de son abri n'est pas dérangeante : c'est l'air du dehors qui l'est. Personne ne la comprend, tous la trouvent folle. De son côté, elle ne se soucie pas des convenances. Ce que les autres pensent d'elle ne l'affecte pas. Ses peurs et ses angoisses la font parfois halluciner ou simplement croire des choses peu probables. Par exemple, alors qu'elle voit une foule de manifestants dans la rue, elle pense qu'ils sont venus pour elle. Il faut dire que les menaces constantes de ses voisins alimentent son comportement paranoïaque. Toutes ses réactions sont marquées par la peur et le sentiment d'avoir à se défendre. Pour cela, elle va même jusqu'à mordre une femme au visage.Finalement, alors que son immeuble est en feu, elle demeurera couchée dans sa crasse et se laissera brûler
  
-L’enfant dans Une enfance à perpétuité de Pierre Drachline+__L’enfant dans //Une enfance à perpétuité// de Pierre Drachline ;__
 L'« enfant » est un homme anonyme qui a décidé de « vivre une enfance à perpétuité ». Sec, laid, peu attiré par les autres – sauf peut-être par les vieillards qui lui rappellent sans doute sa grand-mère – et somme toute assez peu attirant, il ne se fait pas remarquer et vise l'anonymat. Il s'exclut volontairement de toutes réjouissances, préfère les bains de sang des révoltes populaires. L'enfant agit assez normalement dans le monde (il a un travail, éventuellement une petite amie) mais s'y regarde évoluer sans sentir qu'il en fait partie. « Ses gestes ont une lenteur accablante. Il connaît son rôle d'automate jusqu'à la moindre réplique. Il s'est juré que nul ne s'apercevrait jamais des tempêtes qui l'habitent. Sa banalité rassure. Il est la caricature d'une après-guerre qui n'a jamais déposé les armes. Mais sous sa placidité, la violence et le désordre attendent l'hallali » (p. 37). L'« enfant » est un homme anonyme qui a décidé de « vivre une enfance à perpétuité ». Sec, laid, peu attiré par les autres – sauf peut-être par les vieillards qui lui rappellent sans doute sa grand-mère – et somme toute assez peu attirant, il ne se fait pas remarquer et vise l'anonymat. Il s'exclut volontairement de toutes réjouissances, préfère les bains de sang des révoltes populaires. L'enfant agit assez normalement dans le monde (il a un travail, éventuellement une petite amie) mais s'y regarde évoluer sans sentir qu'il en fait partie. « Ses gestes ont une lenteur accablante. Il connaît son rôle d'automate jusqu'à la moindre réplique. Il s'est juré que nul ne s'apercevrait jamais des tempêtes qui l'habitent. Sa banalité rassure. Il est la caricature d'une après-guerre qui n'a jamais déposé les armes. Mais sous sa placidité, la violence et le désordre attendent l'hallali » (p. 37).
  
-Francesca dans Flou de Marie Lefebvre +__Francesca dans //Flou// de Marie Lefebvre ;__ 
-Lorsqu'elle était très jeune, Francesca était à l’écart des autres. Sa sœur, la narratrice, tente de comprendre ce qui lui est arrivé, car Francesca s'est défenestrée. Son anorexie débutée à l’adolescence, ses expériences avec des hommes plus âgés qu’elle, son isolement et son temps passé dans son lit à ne rien faire constituent les fragments de sa vie. Elle décidera ensuite de devenir photographe. Entre quelques voyages à Rome, elle rencontre un homme, qui s’intéresse à sa colocataire, mais avec qui elle vivra tout de même une histoire d’amour. Incapable d’atteindre ce qu’elle veut atteindre, Francesca se suicide. Elle tend à s’égarer dans le monde, à ne plus trop savoir où elle en est, à interpréter les choses de façon confuse. Le monde est flou autour d’elle, et par rapport à elle: « Avec Francesca, il n’est pas question de liberté ni d’affranchissement. Ce serait l’ère de l’ambivalence » (p. 77).+Lorsqu'elle était très jeune, Francesca était à l’écart des autres. Sa sœur, la narratrice, tente de comprendre ce qui lui est arrivé, car Francesca s'est défenestrée. Son anorexie débutée à l’adolescence, ses expériences avec des hommes plus âgés qu’elle, son isolement et son temps passé dans son lit à ne rien faire constituent les fragments de sa vie. Elle décidera ensuite de devenir photographe. Elle rencontre un homme, qui s’intéresse à sa colocataire, mais avec qui elle vivra tout de même une histoire d’amour. Incapable d’atteindre ce qu’elle veut atteindre, Francesca se suicide. Elle tend à s’égarer dans le monde, à ne plus trop savoir où elle en est, à interpréter les choses de façon confuse. Le monde est flou autour d’elle, et par rapport à elle: « Avec Francesca, il n’est pas question de liberté ni d’affranchissement. Ce serait l’ère de l’ambivalence » (p. 77).
  
-L’inventeur dans L'homme qui pesait plus lourd nu qu'habillé dans Jérome Élie+__L’inventeur dans //L'homme qui pesait plus lourd nu qu'habillé// de Jérome Élie ;__
 Un homme, dont le nom restera inconnu, est l’inventeur d’une machine appelée Verity, qui peut détecter l’honnêteté des propos en évaluant les fréquences de la voix d’une personne. Alors qu’il atteint le sommet de la gloire, l’homme se sent de plus en plus seul. Il comprend que, bien que sa machine puisse indiquer si les propos de quelqu'un sont vrais, elle ne peut pas l’aider à connaître la vérité sur lui-même. Rapidement, Verity se voit remplacée par une nouvelle invention, Luv, et l’homme tombe dans l’oubli. Lors d’un rendez-vous de routine chez le médecin, l’homme découvre qu’il pèse plus lourd nu qu’habillé. Cette énigme médicale le rend à nouveau célèbre, mais, cette fois-ci, le monde jette un regard plus froid sur lui. L’homme se sent rejeté, non seulement par ses amis, mais également par la science elle-même. Bien qu’il ait réussi à inventer la machine Verity, il n’est pas à l’aise avec son succès et il se retire dans un chalet. Il devient ensuite populaire à cause de l'énigme médicale, mais ceci éloigne encore davantage l'homme de son entourage. Après ce retrait, il devient passif et subit ce qui lui arrive plus qu’il ne le provoque. Il ne semble plus trouver de motivation à vivre sa vie, car il n’en comprend plus le sens. Il ne va pas au bout de ses intentions. Finalement, lorsqu'il se décide enfin à aller retrouver la femme qu'il aime, il meurt dans un accident, étant encore victime de son monde.  Un homme, dont le nom restera inconnu, est l’inventeur d’une machine appelée Verity, qui peut détecter l’honnêteté des propos en évaluant les fréquences de la voix d’une personne. Alors qu’il atteint le sommet de la gloire, l’homme se sent de plus en plus seul. Il comprend que, bien que sa machine puisse indiquer si les propos de quelqu'un sont vrais, elle ne peut pas l’aider à connaître la vérité sur lui-même. Rapidement, Verity se voit remplacée par une nouvelle invention, Luv, et l’homme tombe dans l’oubli. Lors d’un rendez-vous de routine chez le médecin, l’homme découvre qu’il pèse plus lourd nu qu’habillé. Cette énigme médicale le rend à nouveau célèbre, mais, cette fois-ci, le monde jette un regard plus froid sur lui. L’homme se sent rejeté, non seulement par ses amis, mais également par la science elle-même. Bien qu’il ait réussi à inventer la machine Verity, il n’est pas à l’aise avec son succès et il se retire dans un chalet. Il devient ensuite populaire à cause de l'énigme médicale, mais ceci éloigne encore davantage l'homme de son entourage. Après ce retrait, il devient passif et subit ce qui lui arrive plus qu’il ne le provoque. Il ne semble plus trouver de motivation à vivre sa vie, car il n’en comprend plus le sens. Il ne va pas au bout de ses intentions. Finalement, lorsqu'il se décide enfin à aller retrouver la femme qu'il aime, il meurt dans un accident, étant encore victime de son monde. 
  
-Catherine dans Deuils cannibales et mélancoliques de Catherine Mavrikakis+__Catherine dans //Deuils cannibales et mélancoliques// de Catherine Mavrikakis ;__
 Catherine semble vivre dans l'attente de la mort. C'est une personne silencieuse et souffrante ayant tenté à plusieurs reprises de se suicider. Toutefois, elle échoue sans cesse. Elle affirme aussi que la pensée suicidaire est héréditaire. Elle semble vivre pour la mort. Elle raconte les deuils consécutifs de ses amis, à peu près tous nommés Hervé. Catherine semble vivre dans l'attente de la mort. C'est une personne silencieuse et souffrante ayant tenté à plusieurs reprises de se suicider. Toutefois, elle échoue sans cesse. Elle affirme aussi que la pensée suicidaire est héréditaire. Elle semble vivre pour la mort. Elle raconte les deuils consécutifs de ses amis, à peu près tous nommés Hervé.
  
-L’homme dans Ceux d'à côté de Laurent Mauvignier+__L’homme dans //Ceux d'à côté// de Laurent Mauvignier__
 Un homme passe ses journées à marcher dans la ville et à fréquenter les mêmes lieux dans l’espoir de revoir celle qu'il dit avoir tuée. Il erre sans but, sans intention, sans réels motifs. Il ne se sent pas concerné par le monde. Rien ne l'a jamais intéressé. Par le passé, auprès de ses proches, il faisait semblant de vouloir les mêmes choses que tout le monde pour avoir l'air normal. En fait, il se sent en marge de la société, invisible aux yeux de tous (il a du mal à regarder son propre reflet dans le miroir), incapable d'agir pour transformer son existence. Il est tourmenté par son passé, dont on connaît très peu de chose, et surtout par l'acte meurtrier qu'il a commis. Il n'arrive pas à accepter le geste irréparable qu'il a perpétré dans une perte contrôle. Un homme passe ses journées à marcher dans la ville et à fréquenter les mêmes lieux dans l’espoir de revoir celle qu'il dit avoir tuée. Il erre sans but, sans intention, sans réels motifs. Il ne se sent pas concerné par le monde. Rien ne l'a jamais intéressé. Par le passé, auprès de ses proches, il faisait semblant de vouloir les mêmes choses que tout le monde pour avoir l'air normal. En fait, il se sent en marge de la société, invisible aux yeux de tous (il a du mal à regarder son propre reflet dans le miroir), incapable d'agir pour transformer son existence. Il est tourmenté par son passé, dont on connaît très peu de chose, et surtout par l'acte meurtrier qu'il a commis. Il n'arrive pas à accepter le geste irréparable qu'il a perpétré dans une perte contrôle.
  
  
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