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ranx:signes_cliniques

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Notice bibliographique :Jeanney, Christine, Signes cliniques, Éditions numériques Publie.net (coll. « Zone risque »), 2011, [en ligne], http://www.publie.net/fr/ebook/9782814503540/signes-cliniques.

Résumé de l’œuvre :

Il ne passe pas grand chose dans cette oeuvre, d'ailleurs plus proche de la nouvelle que du roman. Une femme est atteinte d'une maladie qui touche “une femme sur sept”. Hospitalisée et très faible, elle regarde le monde par la fenêtre, elle tente de comprendre et d'interpréter la portion de réalité à laquelle elle a accès: “Chercher du sens, il faut chercher du sens.”

Narration : autodiégétique

Explication : La femme hospitalisée raconte des bribes de son quotidien à la première personne.

Personnage(s) en rupture : narratrice anonyme
A) Nature de la rupture : actionnelle et interprétative

Explication : Elle n'a plus du tout accès physiquement au monde et ne peut donc pas y agir. De cet isolement découle une claustration mentale. Elle n'a pratiquement plus accès au monde et ne peut par conséquent l'interpréter qu'à partir de sa petite ouverture, sa fenêtre sur la ville. Elle est consciente que le monde continue, mais elle n'en fait plus partie.

“Une question de dépossession. Derrière la vitre, la ville se déroule dehors, sans moi. La ville ne résonne pas et ne raconte rien. La ville plate, sa profondeur défaite, un décor peint sur une bâche tendue entre deux rouleaux, quel machiniste a oublié de l’actionner.

Je connais cette ville, je devrais la connaître, je tâtonne ses formes à l’aveuglette, mais je ne parle pas sa langue. La ville intraduisible, l’alphabet perdu de ses mots côte à côte, la tour orange et les lettres capitales qui la bordent, et des toits, magma vert au hasard, et des routes brillantes, des points mouvants hermétiques, des couleurs inutiles ou inutilisables, du mobile vaguement mobile et du statique.

Chercher du sens, il faut chercher le sens.”

B) Origine de la rupture : actorielle (physique ?)

Explication : J'ai indiqué “physique” entre parenthèses parce qu'ici, l'handicap n'est pas une manifestation de la rupture du personnage, mais bien, comme dans Le travail de l'huître de Jean Barbe, la cause de la rupture. Du moins, rien ne laisse croire que la femme était déjà déconnectée avant son hospitalisation.

Certes, la rupture trouve son origine chez le personnage, toutefois il me semble pertinent de préciser que ce ne sont pas ses actions qui le mettent à l'écart, mais plutôt sa santé.

C) Manifestations : -

Ainsi que je l'ai écrit au point précédent, la posture passive et les handicaps ne peuvent être considérés comme une manifestation de la rupture que vit le personnage principal. Ils sont la cause de cette rupture et rien dans le récit ne permet de croire le contraire.

D) Objets : Absence d'affect, de pathos

Malgré la situation pour le moins dramatique ou angoissante que vit la narratrice, jamais elle ne laisse transparaître le moindre sentiment, jamais elle n'émet la moindre plainte. Elle se contente de regarder autour d'elle, de décrire ce qu'elle voit, ce qui lui arrive: son séjour à la toilette, l'infirmière qui vient la voir, etc.

E) Manifestations spatiales : Petitesse d'une pièce et sensation d'enfermement

Lieux représentés : la chambre d'hôpital Explication : À l'instar des personnages de La chambre de Simon Lambert et de J'habite dans la télévision de Chloé Delaume, que je viens tout juste de lire, la femme de Signes cliniques est cloîtrée dans une seule pièce pendant l'ensemble du roman/de la nouvelle: “Je suis personne mortelle dans une impersonnelle chambre”. De plus, comme dans La chambre, son seul accès au monde extérieur réside dans une fenêtre.

ranx/signes_cliniques.1354219065.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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