== I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE == Auteur : Boris Razon Titre : //Palladium// Éditeur : Stock Collection : Année : 2013 Éditions ultérieures : Désignation générique : Roman Cote : 2 ==Quatrième de couverture : == « Tu sais, je n’arrive pas à comprendre où et quand commençait la réalité, ce sarcophage où je suis enfermé, les résultats médicaux, le rien de ma vie. Et cet autre monde, ces autres mondes où je vivais. J’étais plongé dans des nuits multiples, comme des labyrinthes d’où je devais m’extraire. Je devais trouver la sortie. Je la savais en moi, quelque part. » == II- CONTENU GÉNÉRAL == == Résumé de l’œuvre : == Un homme hypocondriaque commence à ressentir de bizarres et douloureux symptômes; personne ne comprend ce qui lui arrive jusqu'à ce qu'un spécialiste le soupçonne d'être réellement atteint d'une maladie rare du système nerveux nommée syndrome de Guillain-Barré. Cette maladie paralyse le corps complètement pendant un certain temps. Tout au long de son hospitalisation, Boris ne peut qu'agir en pensée. Il entremêle rêves, hallucinations et réalité jusqu'à être complètement déconnecté du monde réel. Dans son esprit, il prend part à toutes sortes d'aventures durant lesquelles il meurt plusieurs fois et où apparaissent sporadiquement membres de la famille ou du corps infirmier. Une fois guéri, Boris ne sera plus le même homme. (Il faut savoir que l'auteur a réellement été atteint de cette maladie. Le personnage du roman porte d'ailleurs le même nom que lui). == Thèmes : == La maladie (douleur, paralysie) == III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION == == Explication (intuitive mais argumentée) du choix : == J'ai hésité a conserver ce roman dans notre liste, car pendant la grande majorité du récit, le personnage est complètement déconnecté, mais cela n'est dû qu'à sa maladie. Avant et après son hospitalisation, il n'est nullement déconnecté. Un peu hypocondriaque, soit, mais c'est tout. Cela dit, pour l'originalité de la posture du narrateur, j'ai décidé d'en faire tout de même une fiche de lecture. == Appréciation globale : == La posture du personnage-narrateur est très intéressante, mais le roman est beaucoup trop long (472 pages). Diminué de moitié, il aurait été plus apprécié. == IV – TYPE DE RUPTURE == == Validation du cas au point de vue de la rupture : == ==a) actionnelle : remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); logiques cognitives/rationnelles ou sensibles; présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution; difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc.== ==b) interprétative : difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.== a) Aucune rupture actionnelle b) Rupture interprétative : "J'étais entré au pays des artifices; le sens des choses était déguisé." (p. 231). Dans ce récit on ne peut aucunement se fier au narrateur, car celui-ci entremêle souvenirs, rêves, hallucinations et réalité. Paralysé, il raconte les événements qui se déroulent dans son esprit et leur donne valeur d'événement réel (par exemple, il se qualifie à plusieurs reprises de tueur parce qu'il a tué un homme dans un de ses rêves). D'un côté, certains éléments de sa réalité à l'hôpital se perçoivent dans ses rêves, et d'un autre côté, certains éléments de ses rêves sont hallucinés dans la réalité. Pourtant, il se sait prisonnier de son corps, qu'il qualifie de sarcophage. "Je n'arrive pas à comprendre où et quand commençait la réalité [...]. Et cet autre monde, ces autres mondes où je vivais. J'étais plongé dans des nuits multiples, comme des labyrinthes d'où je devais m'extraire." (p. 360). Ce monde intérieur qu'il s'est créé et dans lequel il se retrouve prisonnier et complètement seul est également qualifié de "petit camp de concentration" (p. 366). De plus, le narrateur n'a plus aucune notion du temps. "quand on est comme moi immobile dans un lit, dans un état tel que tu ne sais plus compter les jours, les heures et les minutes, la mémoire est la seule chose qui te reste. Car le temps, celui après lequel tu cours chaque jour, n'existe pas. Quand on ne sent plus rien [...], les jours sont des secondes. La vie n'a plus de rythme. C'est ton corps qui lui en donne avec ses mouvements." (p. 22). == V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES == == Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.) == Narrateur non fiable. Le récit est entrecoupé de rapports médicaux faits par les infirmières qui notent l'évolution de la situation du narrateur. Le lecteur peut donc souvent interpréter le récit (les rêves du narrateur) en fonction des informations réelles concrètes qu'il peut lire dans les rapports médicaux.