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ranx:nous_autres_ca_compte_pas

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FICHE DE LECTURE

I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Blais, François

Titre : Nous autres ça compte pas

Éditeur : L'instant même

Collection : -

Année : 2007

Éditions ultérieures : -

Désignation générique : roman (1ère de couverture)

Quatrième de couverture :

Lui, c’est Mitia, elle : Arsène. Ils vivent de l’air du temps, qui serait moins cher en Mauricie qu’à Québec. Aussi fuient-ils au petit matin leur logement du quartier Saint-Roch en ayant pris soin de ne pas régler le loyer et d’avoir, la veille, fait la tournée des grands ducs. Là-bas, au bord du lac où ils croient avoir trouvé refuge et paix, Arsène découvre qu’un enfant mystérieusement disparu hanterait leur nouveau domicile, ce que réfute évidemment Mitia, congénitalement sceptique. Maison hantée ou pas, comment passer le temps quand on n’a qu’un voisin - qui pourrait d’ailleurs être une jeune voisine, une voisine de trop ? Aller piller le magasin d’antiquités (c’est-à-dire de jeux vidéo) du coin ? Fréquenter le bar qui fait office de salle de billard et de danse ? Lire François Blais, c’est entrer dans un récit astucieux, plein de relances, les lecteurs d’Iphigénie en Haute-Ville le savent bien. C’est aussi se laisser emporter par une voix narrative débordante de vitalité, un peu narquoise par moments, grâce à ce qu’elle suggère de mauvaise foi et de malaise social derrière la désinvolture apparente des deux personnages centraux. On se sent totalement en Amérique, en littérature américaine.

Lire François Blais, c'est entrer dans un récit astucieux, plein de relances, les lecteurs d'Iphigénie en Haute-Ville le savent bien. C'est aussi se laisser emporter par une voix narrative débordante de vitalité, un peu narquoise par moments, grâce à ce qu'elle suggère de mauvaise foi et de malaise social derrière la désinvolture apparente des deux personnages centraux. On se totalement en Amérique, en littérature américaine.

II- CONTENU GÉNÉRAL

Résumé de l’œuvre :

Un jour, un auteur attelé à l'écriture de son roman reçoit la visite d'un homme âgé qui demande à le regarder écrire. Cet homme âgé reviendra jour après jour pour contempler un écrivain banal en plein acte de création anti-spectaculaire et finira par devenir le premier lecteur du manuscrit et un critique sévère.

Le roman que le personnage écrivain écrit, maintenant. Il s'agit de la chronique de deux personnages misanthropes, Arsène et Mitia (qui ressemble en plusieurs points aux personnages de L'hiver de force de Ducharme) qui décident de quitter la ville (quartier Saint-Roch, à Québec) pour aller se cloîtrer dans un chalet isolé en Mauricie (dans les environs de Saint-Paulin, pour les familiers du coin). Ils vivent tous les deux de l'aide sociale et n'ont pas de voiture, ce qui, étant donnée la localisation de leur chalet, complique passablement leur vie quotidienne: ils doivent en effet marcher cinq kilomètres à travers la forêt pour aller prendre une bière à Saint-Paulin ou faire un tour à l'épicerie la plus proche. Le récit est narré par Arsène (personnage féminin, faut-il le préciser, tandis que Mitia est un gars) à la première personne. Deux éléments viennent quelque peu perturber les ambitions de retraite des deux personnages. Premièrement, leur chalet est reconnu dans la région pour être officiellement hanté. Une histoire d'enfant mort qu'Arsène tentera d'éclaircir grâce à diverses techniques hautement rationnelles telles qu'une fructueuse séance de Ouija avec Jacinthe. Deuxièmement, Jacinthe. C'est que, de l'autre côté du petit lac où est situé le chalet d'Arsène et Mitia se trouve un autre chalet, occupé pendant l'été par une famille de Montréal (ou Laval, je ne me souviens plus). Fille unique à tendance emo, Jacinthe, 14 ans, s'attache à Mitia et Arsène et vit diverses “aventures” avec eux jusqu'à ce qu'on apprenne qu'elle n'était qu'un autre personnage inventé par Arsène et Mitia, une entité qu'ils avaient créé pour leur tenir compagnie, comme Pascal, leur défouloir, qui conduit une Honda Civic rouge avec un sticker Radio X sur le pare-brise et qui regarde les courses de motocross dans la bouette à RDS.

Finalement, après la terrible révélation (Jacinthe a été inventée par les deux autres personnages), Arsène et Mitia réalisent que leurs tulpas () leur font plus de tort que de bien, l'un d'eux suggère de déclarer persona non grata toutes les créatures imaginaires, sauf que : “ça veut dire qu'un de nous deux est de trop ici. - Non, voyons… nous autres ça compte pas.” Cet imbroglio prendra fin au dernier chapitre alors qu'un brouillage pronominal confirme la disparition pure et simple d'un (ou du) personnage: « Je reste planté sur le trottoir un long moment puis, après avoir arbitrairement décidé d’un itinéraire, Mitia se met à marcher sur Saint-Joseph. Tout seul. » (178)

Thème(s) : personnages, êtres immatériels,

III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION

Explication (intuitive mais argumentée) du choix : Même s'il fait une grande place au ludisme (dans sa forme) et à l'humour (dans son contenu), le roman contient un certain questionnement à propos du statut des personnages. Justement, l'auteur fictif décrit ainsi le thème de son roman: « En gros, les êtres immatériels et leurs fonctions dans nos vies, quelque chose comme ça, je pense. Les fantômes, les compagnons imaginaires, les personnes théoriques, par exemple le Lecteur Idéal pour lequel tout écrivain écrit avant de présenter son travail à de véritables lecteurs, ou encore les personnages unidimensionnels, simples astuces rhétoriques, comme ceux qui servent de protagonistes dans les énoncés des problèmes de mathématiques – Jean a trois pommes… – » (81)

Appréciation globale : Moins drôle que les autres romans de François Blais (mais plus que la majorité des autres romans, on s'entend). Cela dit, je pense que le roman a du potentiel en ce qui concerne le personnage déconnecté puisqu'il est justement un peu plus équilibré que les autres romans de l'auteur.

IV – TYPE DE RUPTURE

Validation du cas au point de vue de la rupture

a) actionnelle : Remise en question de l’intention (et éventuellement de la motivation); logiques cognitives/rationnelles ou sensibles; présence ou absence d’un nœud d’intrigue et d’une résolution; difficulté/incapacité à s’imaginer transformer le monde (à s’imaginer le monde transformable), etc.

b) interprétative : Difficulté/incapacité à donner sens au monde (à une partie du monde) de façon cohérente et/ou conforme à certaines normes interprétatives; énigmaticité et/ou illisibilité du monde; caducité ou excentricité interprétative; etc.

V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES

Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.)

ranx/nous_autres_ca_compte_pas.1375203823.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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