ranx:le_roman_francais_au_tournant_du_xxie_siecle
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+ | BLANCKEMAN, Bruno, Aline MURA-BRUNEL et Marc DAMBRE (dir.), Le roman français au tournant du XXIe siècle, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2004. | ||
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+ | 1) AUTOFICTIONS** | ||
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+ | -//Le Secret// de Sollers : roman d’espionnage, | ||
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+ | « Ce personnage se présente […] comme **observateur clandestin de notre société en souffrance**. » | ||
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+ | -Des narrations en quête d’identité | ||
+ | //La place//, Annie Ernaux | ||
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+ | « En ce qui concerne la désignation des personnages, | ||
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+ | -Gérard Macé et Pierre Michon : | ||
+ | « Dis-moi qui tu hantes… je te dirai qui tu es » | ||
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+ | « Si les biographies imaginaires de Pierre Michon se fondent sur une certaine culture,** il n’est cependant pas question pour l’auteur de suivre un personnage illustre de sa naissance à sa mort, comme on l’attendrait d’une biographie classique. Il s’agit, bien au contraire, sans omettre d’avouer ses doutes et écueils, de s’arrêter sur un détail, qui relève profondément le caractère du personnage.** » (p.46) | ||
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+ | Il invente « un autre personnage tout en s’appuyant sur des éléments concrets. » | ||
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+ | « **Parler d’autrui pour parler de soi, pour vivre une vie par procuration à travers l’autre, à travers ses hantises** : voilà le véritable dessein de //Vies minuscules// | ||
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+ | « Il ne s’agit plus effectivement d’une littérature du Moi mais du **sujet qui joue sur les contradictions du sujet lui-même à travers l’Autre, à travers ses hantises, et cette quête du sujet devient une quête de la littérature**, | ||
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+ | -Vers une allo-biographie? | ||
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+ | « Paul Ricoeur écrit, dans //Soi-même comme un autre//, que dans bien des textes, **le personnage n’est pas objectivé par la narration comme possédant un caractère toujours identique à lui-même : ‘’ Avec Robert Musil, par exemple, l’Homme sans qualités – ou plus exactement sans propriétés – devient à la limite non identifiable, | ||
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+ | « […] [C]ette désarticulation du récit est contemporaine de la présentation des **personnages mouvants et instables** […] ». | ||
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+ | « **Flou constitutif du sujet** de la fiction contemporaine ». (p.55) | ||
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+ | Chez Francois Bon, « le texte créé une proximité de l’auteur et du lecteur au** personnage dont nous suivons les pensées par un monologue intérieur, comme si nous étions lui, comme si nous nous projetions aussi dans son psychisme en nous constituant, | ||
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+ | -La littérature comme amitié. | ||
+ | Guibert disciple de Foucault | ||
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+ | « [C]onversion de l’auteur en personnage ». (p.79) | ||
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+ | **2) HISTOIRE | ||
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+ | -Histoires d’enquête : quand le récit déclare forfait | ||
+ | (Daeninckx, Del Castillo, Modiano) | ||
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+ | Multiplication des récits d’enquête dans la littérature contemporaine (p.115) : | ||
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+ | Dans //Un château de bohème// (1994) de Daeninckx : le narrateur-personnage se rend à Prague « sur les traces d’un écrivain français disparu lors d’un voyage de repérage. **Son enquête sur le passé récent du pays et sur les méthodes de l’ex-U.R.S.S. croise sa propre histoire**, celle d’un père résistant sous l’Occupation nazie […]. » | ||
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+ | Dans //La nuit du décret// (1981) de Del Castillo : un jeune inspecteur « raconte ses recherches sur la personnalité du commissaire profranquiste de cette ville. **Il retrouve ainsi des traces de la guerre civile, et un secret de sa propre enfance**. » | ||
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+ | Dans //Rue des boutiques obscures// (1978) de Modiano : « un **détective amnésique enquête sur son passé et son identité perdus, qui le ramènent à la période de l’Occupation allemande en France. Il reconstitue peu à peu quelques données de son ancienne vie** […] » | ||
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+ | « Au centre de ces textes d’enquête existe une interrogation sur **l’identité problématique d’un protagoniste**, | ||
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+ | -Art de la guerre : représentation de la marginalité urbaine | ||
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+ | « Chez Rolin et Braudeau, l’expérience de la rencontre et les sensations qu’elle évoque sont reliées à l’art : les personnages (ou le narrateur homodiégétique) qui entrent en contact avec les figures de marginalité sont des artistes ou des écrivains, et la rencontre affecte leur travail. Ces personnages ouvrent ainsi une perspective sur les relations entre l’art, l’identité et la marginalité ainsi que sur la question de la représentation littéraire. » (p.152) | ||
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+ | **3) GÉNÉALOGIES | ||
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+ | -Les Proses de Pierre Michon : « autobiographie du genre humain? » | ||
+ | Ambiguïté générique et statut du narrateur | ||
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+ | Les personnages choisis entretiennent eux-mêmes un rapport étroit avec le passé et l’histoire, | ||
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+ | -Tel fils, tel père : fabrique du père dans trois romans contemporains | ||
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+ | **Personnage paternel** « pris dans un ensemble de motifs plus larges et variés, un **personnage dispersé dans le texte, inachevé, fait de fragments et dont la totalité révélée est certes proposée par le récit, mais aussi et surtout celle construite par le lecteur qui, par son regard, fabrique le père tout en marquant les discontinuités, | ||
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+ | « **Le personnage paternel, pris en charge par un point de vue nettement situé dans le temps, est évidemment présenté de façon partielle et partiale** : si le fils raconte le père, le discours est chargé affectivement et il a lieu d’un point précis dans le temps qui fait que le narrateur ne dispose pas de toutes les informations, | ||
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+ | « Au-delà de la structure psychologique et affective profonde qu’elle convoque, la relation entre père et fils est intéressante à ce moment de la littérature car elle semble permettre simultanément de réintroduire des **personnages fortement architecturés et riches de sens, tout en gardant le soupçon hérité de la tradition néo-romanesque qui fait des personnages des êtres incertains, composites et élaborés à l’aide d’un matériau douteux, fait de discours, de bouts de souvenirs, d’images, de fantasmes, et d’hypothèses**. » (p.240) | ||
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+ | **4) FICTION(S) EN QUESTION | ||
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+ | -Les Fictions transgressives | ||
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+ | La folie, la maladie mentale des héros ou du monde qui les entoure : | ||
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+ | Dans //Le fils de Babel// de Frédérick Tristan (1986) : le héros-narrateur de 32 ans « accumule des **zones d’ombres, flottements et contradictions.** […] « La manière même dont il parte devient suspecte. […] Bientôt, les assertions du narrateur nous font soupçonner qu’il **n’a plus toute sa raison**. » La fin du roman « nous confirme que nous venons de lire […] le journal d’un **fou** […]. » | ||
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+ | Dans// La moustache// d’Emmanuel Carrère (1986) : le héros « est effectivement **piégé dans une réalité qui se détraque**. » « **Ce n’est pas le héros qui est fou : c’est le monde alentour qui perd sa cohérence, sans que rien ne vienne expliquer de quelle manière**. » (p.349-350) | ||
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+ | Dans //Nuit blanche en Balkhyrie// d’Antoine Volodine (1997) : a pour héros un « **homme lobotomisé qui, enfermé dans un camp aux allures d’hôpital psychiatrique, | ||
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+ | Dans //La Ville au fond de l’œil// de Francis Berthelot (1986) : univers schizoïde vu de l’intérieur, | ||
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+ | -Postermodernité : du retour au récit à la tentation romanesque | ||
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+ | Certains textes mettent en scène « des parcours de **personnages étroitement déterminés par leur rapport au monde actuel, selon des modalités qui varient de l' | ||
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+ | Récits de promenade, comme ceux de Régis Jauffret : présentent « un **personnage en situation de crise », qui se « retrouve initialement dans un état de déséquilibre provoqué par un manque** : un manque de liens qui produisent du sens », qui se manifeste sous plusieurs formes, « cependant toujours associées aux **dysfonctionnement du monde contemporain**. La première forme serait ainsi la **déshumanisation des rapports sociaux**. La dénonciation, | ||
+ | **L' | ||
+ | **» (p.366) | ||
+ | « **Chaque personnage se trouve confronté à l' | ||
+ | « Les événements ne s' | ||
+ | Fin du récit : ambiguë, qui renvoie à **la** **mort, la folie, la renaissance impossible du personnage**. | ||
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+ | -Le Pas grand-chose et le presque rien | ||
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+ | Famille de textes hantés par le **presque rien de l' | ||
+ | « **L' | ||
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+ | « **Femmes confrontées au vide** - la mort du père, le départ brutal du mari - qui ne parviennent à se dire que dans la **morne confrontation au quotidien**. » (Ernaux, Darrieusecq, | ||
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+ | **6) ESPACES, LIMITES, BOUGÉS | ||
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+ | -Figures de mouvements dans quelques romans de Christian Oster | ||
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+ | Chez Oster : « personnages à la recherche de ce qui est nommé dans un de ses textes '' | ||
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+ | -Théâtre/ | ||
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+ | « Esthétique du **fragmentaire** ». « Les protagonistes sont à la recherche d'une histoire ou de l' | ||
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+ | -Écrire le sujet : l' | ||
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+ | Chez Milan Kundera : « **descente des personnages** qui les mène vers la **perte de toute identité**, |
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