====== Grille de pré-analyse – théorie implicite du récit dans le discours critique de l'oeuvre de Chevillard ====== JOURDE, Pierre, « L'oeuvre anthume d'Éric Chevillard », dans //La littérature sans estomac//, Paris, L'esprit des péninsules (Agora), 2002, p. 337-383. [VA] ===== Caractéristiques du récit à observer chez la critique : ===== ==== Personnage==== * **Quels éléments retient la critique pour présenter le personnage? S’attache-t-elle à sa description physique ? À ses actions ? À son rôle dans le récit ? En quels termes ?** * **Comment réagit-elle au traitement du personnage chez Chevillard ?** * **De ces informations, quelle conception du personnage est véhiculée par la critique ?** ====Intrigue / histoire==== * **Quels éléments retient la critique pour proposer un résumé de l’histoire ?** * Jourde parlera plus volontiers de « sujet » que d' « histoire » pour désigner ce qui est raconté dans les textes de Chevillard : « Ces textes [...] semblent aborder des sujets très différents : //Mourir m'enrhume// (1987), l'agonie d'un vieillard ; //Le démarcheur// (1988), le travail d'un rédacteur d'épitaphes ; //Palafox// (1990), la chasse d'un animal improbable susceptible d'être n'importe quel animal ; //Le caoutchouc décidément// (1992), le projet d'un inventeur fou qui veut refaire le monde en supprimant toute habitude, redite ou loi ; //Préhistoire// (1994), les occupations du gardien d'une grotte ; //Au plafond// [sic], la vie quotidienne d'un groupe d'individus occupant, tête en bas, le plafond d'un appartement bourgeois ; //L'oeuvre posthume de Thomas Pilaster// (1999), la publication des textes inédits d'un écrivain par un critique vindicatif. » (337) On voit que ces « sujets » se résument pour l'essentiel à la mention du personnage et de son action principale. * En fait, il finira par admettre que ces « "sujets" sont des non-sujets, variantes d'une situation unique : la confrontation d'un discours et d'un objet fuyant. Ils mettent en scène une contradiction, un conflit » (338). Au final, il s'agit d'un « livre sur rien », d'où on « a ôté histoire, société, psychologie » (338). * **Comment réagit-elle au traitement de l’histoire chez Chevillard ?** * Jourde avoue, pour certains textes de Chevillard, qu'il est incapable de les résumer : « //La nébuleuse du crabe// (1993) et //Un fantôme// (1995), textes résolument fragmentaires, donnent des aperçus sur le personnage saugrenu et protéiforme de Crab. //Les absences du Capitaine Cook// (2001) est impossible à décrire. On y suit un personnage appelé "notre homme" dans une suite ininterrompue de coq-à-l'âne » (337-338). * Devant la difficulté de résumer l'objet des textes, voire d'y récuser toute présence d'une histoire, Jourde se rabat sur des expressions comme « le récit d'une agonie », le « portrait d'un personnage » (338). * **De ces informations, quelle conception de l’intrigue / histoire est véhiculée par la critique ?** ====Narrateur / narration / discours==== * **Quels éléments retient la critique de la figure du narrateur et/ou de son discours ?** * **Comment réagit-elle au traitement de la figure du narrateur et/ou du discours chez Chevillard ?** * La dominante descriptive dans les textes de Chevillard empêchent de qualifier ceux-ci de « romans » : « Le terme "roman" ne correspond pas à grand-chose dans le cas des ouvrages d'Éric Chevillard. Ces textes, plus descriptifs que narratifs, semblent aborder des sujets très différents » (337). * **De ces informations, quelle conception du discours, dans son rapport au récit et/ou à l’histoire, est véhiculée par la critique ?** ====Digression==== * **Impact sur la progression de l'intrigue, sur la structure narrative ?** * **Réaction de la critique** ====Fragmentation==== * **Impact sur la progression de l’intrigue, sur la structure narrative, sur l’œuvre ?** * **Réaction de la critique** ====Cohérence de l’ensemble==== ====Varia==== ===== Stratégies rhétoriques à observer chez la critique ===== (Par rapport aux caractéristiques indiquées ci-dessus, mais aussi de façon générale ; ces stratégies tendent à trahir les limites des théories narratives dont fait usage la critique pour tenter de saisir l’œuvre de Chevillard) : ====Usage de la métaphore==== ====Citations de l’œuvre==== * **Reprises et citations de l’œuvre de Chevillard pour décrire celle-ci, dans un geste circulaire. Autrement dit, la critique utilise (ou transforme ?) l’œuvre de Chevillard comme matière théorique pour commenter l’œuvre.** ====Déclarations de l’écrivain==== * **Recours aux entrevues de l’écrivain pour appuyer ses idées – comme figure d’autorité ou pour d’autres usages qu’il faudrait identifier, le cas échéant.** ====Comparaisons / rapprochements intertextuel(le)s==== * **Lesquel(le)s ? Vérifier si ces rapprochements intertextuels sont énoncés faute de pouvoir rendre compte de l’œuvre (incapable de décrire celle-ci, la critique se résout à comparer pour donner au moins « une idée » de l’œuvre). Vérifier si ces rapprochements sont seulement énoncés ou expliqués.** ====Vocabulaire approximatif==== * **Étrange, singulier, bizarre, incongru, déroutant, insaisissable : les qualificatifs passe-partout qui empêchent d’avoir à décrire l’œuvre.** ====Varia====