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-== Définitions ==+== Dans les dictionnaires, sous la rubrique«histoire» : ==
  
-==1== +  - Science qui étudie le passé de l'humanité et qui relate et interprète les faits en se fondant sur des documents. V. //Encycl. Un étudiant en histoire. S'intéresser à l'histoire.// 
-  1. Science qui étudie le passé de l'humanité et qui relate et interprète les faits en se fondant sur des documents. V. //Encycl. Un étudiant en histoire. S'intéresser à l'histoire.// +  - Exposé (généralement chronologique) des faits passés concernant un peuple, une période ou un sujet particulier. //Histoire ancienne,// de l'Antiquité. //Histoire du Moyen Âge//, du Ve s. à la fin du XVe s. //Histoire moderne,// jusqu'en 1789.[...] 
-  - 2. Exposé (généralement chronologique) des faits passés concernant un peuple, une période ou un sujet particulier. //Histoire ancienne,// de l'Antiquité. //Histoire du Moyen Âge//, du Ve s. à la fin du XVe s. //Histoire moderne,// jusqu'en 1789.[...] +  - Biographie. //Histoire d'Alexandre Le Grand.// 
-  - 3. Biographie. //Histoire d'Alexandre Le Grand.// +  - La mémoire des générations futures. //Cet événement restera dans l'Histoire. L'Histoire jugera. 
-  - 4. La mémoire des générations futures. //Cet événement restera dans l'Histoire. L'Histoire jugera. +  - Authenticité des faits telle qu'elle est établie par l'histoire. //Ce récit n'est pas conforme à l'histoire. Film qui déforme l'histoire. 
-  - 5. Authenticité des faits telle qu'elle est établie par l'histoire. //Ce récit n'est pas conforme à l'histoire. Film qui déforme l'histoire. +  - Le déroulement des faits. //On ne peut changer le cours de l'histoire. L'histoire ressemble souvent à un roman.// 
-  - 6. Le déroulement des faits. //On ne peut changer le cours de l'histoire. L'histoire ressemble souvent à un roman.// +  - Livre, manuel d'histoire.
-  - 7. Livre, manuel d'histoire.+
  
-On s'accorde à définit l'//histoire// comme la connaissance et la compréhension du passé. Mais sa finalité et ses méthodes ont bien évolué depuis Hérodote. L'histoire s'est d'abord limitée à la conservation de généalogies, de listes de souverains, d'événements politiques ou naturels exceptionnels, notés dans les marges d'un calendrier : ce sont les //annales// telles qu'ont peu nous les léguer l'Empire hittite ou néoassyrien, la Rome antique, le Japon du VIIIe s. Dès qu'on sort de la simple notation des faits pour en donner un commentaire, l'histoire s'inscrivit dans la littérature ; l'histoire est un récit, qui prétend livrer la vérité du passé, tout en sacrifiant aux règles de la rhétorique. C'est ainsi que la vit Aristote et cette conception prévaudra jusqu'à Voltaire. Et aujourd'hui, à l'ère d'une histoire qui se veut scientifique, les historiens de l'Antiquité (Thucyclide, Tacite) aux temps modernes (Machiavel, Gibon), ne sont plus que des écrivains. C'est au début du XIXe s., avec Leopold von Ranke, que l'histoire abandonna sa volonté d'édification morale ou politique pour définir ses méthodes et se placer dans une erspective critique. Dans un premier temps, les historiens voulurent limiter à établir des faits, à partir de documents d'une authenticité contrôlée, et à tenter de les expliquer, avec le maximum d'objectivité. Positive, et même positiviste, l'histoire cessa progressivement de porter une attention exclusive aux décisions des souverains et aux seuls conflits et batailles, pour prendre en compte, sous l'influence du marxisme, les facteurs d'ordre économique. Cette évolution s'est poursuivie jusqu'à nos jours, avec la tendance à faire coopérer toutes les sciences -- et non seulement les sciences humaines mais l'économie et les mathématiques statistiques -- à l'explication des faits. Cela en un temps où l'évolution des techniques (de la photographie aérienne à l'informatique) permet d'élargir les champs d'investigation. Depuis les années 30, les études historiques, en Europe et aux États-Unis ont évolué dans le sens d'une histoire globale. L'histoire nouvelle, inaugurée par l'équipe des Annale (fondées en 1929 par Marc Bloch et Lucien Febvre), a pour objet non seulement les États et les peuples, mais aussi les idées et les comportements, les croyances et les mentalités, le climat comme les objets matériels de la vie quotidienne. Intégrant l'anthropologie, la démographie, voire la psychanalyse, l'histoire se veut en même temps quantitative, Elle distend ainsi indéfiniment son territoire, qu'elle analyse dans ses fragments les plus ténus.  +On s'accorde à définit l'//histoire// comme la connaissance et la compréhension du passé. Mais sa finalité et ses méthodes ont bien évolué depuis Hérodote. L'histoire s'est d'abord limitée à la conservation de généalogies, de listes de souverains, d'événements politiques ou naturels exceptionnels, notés dans les marges d'un calendrier : ce sont les //annales// telles qu'ont peu nous les léguer l'Empire hittite ou néoassyrien, la Rome antique, le Japon du VIIIe s. Dès qu'on sort de la simple notation des faits pour en donner un commentaire, l'histoire s'inscrivit dans la littérature ; l'histoire est un récit, qui prétend livrer la vérité du passé, tout en sacrifiant aux règles de la rhétorique. C'est ainsi que la vit Aristote et cette conception prévaudra jusqu'à Voltaire. Et aujourd'hui, à l'ère d'une histoire qui se veut scientifique, les historiens de l'Antiquité (Thucyclide, Tacite) aux temps modernes (Machiavel, Gibon), ne sont plus que des écrivains. C'est au début du XIXe s., avec Leopold von Ranke, que l'histoire abandonna sa volonté d'édification morale ou politique pour définir ses méthodes et se placer dans une perspective critique. Dans un premier temps, les historiens voulurent limiter à établir des faits, à partir de documents d'une authenticité contrôlée, et à tenter de les expliquer, avec le maximum d'objectivité. Positive, et même positiviste, l'histoire cessa progressivement de porter une attention exclusive aux décisions des souverains et aux seuls conflits et batailles, pour prendre en compte, sous l'influence du marxisme, les facteurs d'ordre économique. Cette évolution s'est poursuivie jusqu'à nos jours, avec la tendance à faire coopérer toutes les sciences -- et non seulement les sciences humaines mais l'économie et les mathématiques statistiques -- à l'explication des faits. Cela en un temps où l'évolution des techniques (de la photographie aérienne à l'informatique) permet d'élargir les champs d'investigation. Depuis les années 30, les études historiques, en Europe et aux États-Unis ont évolué dans le sens d'une histoire globale. L'histoire nouvelle, inaugurée par l'équipe des Annale (fondées en 1929 par Marc Bloch et Lucien Febvre), a pour objet non seulement les États et les peuples, mais aussi les idées et les comportements, les croyances et les mentalités, le climat comme les objets matériels de la vie quotidienne. Intégrant l'anthropologie, la démographie, voire la psychanalyse, l'histoire se veut en même temps quantitative, Elle distend ainsi indéfiniment son territoire, qu'elle analyse dans ses fragments les plus ténus. 
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 1. Exposé d'événements, de récit réel ou fictif. //Une histoire vécue. Raconter une histoire gaie.// 1. Exposé d'événements, de récit réel ou fictif. //Une histoire vécue. Raconter une histoire gaie.//
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 3. //Fam.//Événement compliqué, désagréable. //Faire des histoires//: compliquer la situation, faire des manières. //C'est toujours la même histoire// : cela ne changera jamais. // C'est toute une histoire// : il s'agit de tout autre chose. //Avoir, s'attirer des histoires// : des ennuis. //Le plus beau de l'histoire//: ce qu'il y a de plus étonnant, de plus singulier. 3. //Fam.//Événement compliqué, désagréable. //Faire des histoires//: compliquer la situation, faire des manières. //C'est toujours la même histoire// : cela ne changera jamais. // C'est toute une histoire// : il s'agit de tout autre chose. //Avoir, s'attirer des histoires// : des ennuis. //Le plus beau de l'histoire//: ce qu'il y a de plus étonnant, de plus singulier.
  
-(//Axis. L'univers documentaire//, Paris, Hachette, 1993, p. ?)+(//Axis. L'univers documentaire//, Paris, Hachette, 1993, p. 1476)
  
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 +(lat. //historia//, du gr. //historia//, recherche, de //histôr//, qui sait). 1. Connaissance du passé de l'humanité et des sociétés humaines ; discipline qui étudie ce passé et cherche à le reconstituer : //Les sources, les matériaux, les méthodes de l'histoire.// (--»//encycl.//) -- 2. Par oppos. à la préhistoire, période connue principalement par des documents écrits. -- 3. Le  passé de l'humanité, la suite des événements qui le constituent, considérés en partic. dans leur enchaînement, leur évolution : //Des faits qui appartiennent à l'histoire. -- 4. Mémoire que la postérité conserve des faits et des personnages du passé, sorte de jugement qui semble découler de cette sélection : //Un personnage don l'histoire a le nom. -- 5. Suite des événements, des faits réels, des états marquant l'évolution d'un groupe humain, d'un personnage, d'un aspect de l'activité humaine, etc. : // S'intéresser à l'histoire d'une région, d'une ville. // -- 6. Ouvrage de caractère historique, relatif à telle chose, tel personnage, dû à tel auteur : //L'histoire de Tite-Live est inachevée. -- 7. Récit portant sur des événements ou des personnages réels ou imaginaires, et qui n'obéit à aucune règle fixe ; anecdote visant à amuser, à divertir : //Raconter une histoire. Histoires drôles, scabreuses. -- 8. Aventure que l'on raconte : //Il m'est arrivé une drôle d'histoire. -- 9. Propos mensongers, récit fait pour abuser qqn, pour se justifier, etc. : Ce sont des histoires. -- 10. //Fam.// Ensemble d'événements, de faits, généralement fâcheux, complexes : //Sa nomination va faire toute une histoire. -- 11. Problème, question : // Se fâcher pour une histoire d'héritage//. -- 12. //C'est de l'histoire ancienne//, il y a longtemps de cela, c'est oublié.
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 +(//Grand usuel Larousse. Dictionnaire encyclopédique//, Paris, Larousse, 1997, p. 3641.)
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 +«Le terme n'a pas bonne presse et il est en général tenu à l'écart du métalangage contemporain. Le concept en revanche étant incontournable, il a bien fallu le rebaptiser ; d'où ces termes plus ou moins compris qui ont fait florès : //récit, diégèse, action, fable, intrigue//. Mais comme on peut le constater à ces diverses entrées, aucun d'entre eux n'est un substitut satisfaisant. Faute de néologisme, devait-on alors faire confiance au terme proscrit? En tout cas en français, //histoire// est embarrassant dans la mesure où il peut qualifier le récit des événements et ces événements eux-mêmes (fictifs ou effectifs), la fiction et Clio. En revanche, la langue anglaise dispose du couple //story-history// ; aucune ambiguïté donc lorsqu'un auteur titre : //A Grammar of stories//. Au nombre des rares spécialistes décidés à parler //histoire//, on compte Genette et Benveniste. En référence à l'Histoire qui en fournit le modèle, Benveniste définit ainsi l'énonciation concurrente du "discours". Dès lors le terme ne désigne plus un contenu événementiel mais la manière -- présumée objective -- dont celui-ci est traité par le texte et le narrateur. Quant à Genette, il maintient contre vents et marrées //histoire// en l'opposant à //récit// qui signifie la relation discursive et narrative de l'histoire et à //diégèse// qui désigne un simulacre d'univers et non une trajectoire d'événements. Pourtant, la plupart de ses confrères ès structuralismes qualifie l'histoire de //récit//...
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 +« Quoi qu'il en soit du terme, le concept dans son acceptation courante reste bien présent en tant qu'objet transgénérique et translittéraire, passible de multiples analyses structurales. Or celles-ci sont l'occasion de poser la question de la définition même de l'histoire. Faut-il s'en tenir à sa définition figurative ou fondamentale? à l'écume événementielle ou à la narrativité? Dans le second cas qui a les faveurs de la sémiotique, l'histoire se réduit à un processus de transformation (univers troublé - univers rétabli, disjonction-conjonction). Autre réduction compatible cette fois avec la figurativité celle qui consiste à ne prendre en compte que le noyau de l'histoire. Par ailleurs, cette définition peut dépendre d'une autre variable, à savoir le nombre de protagonistes. Si quelquefois cette quantité est fixée (l'individu dans la biographie, le collectif dans l'épopée), en revanche elle ne l'est pas dans la majorité des cas. D'où les conséquences sur la délimitation de l'histoire : faut-il ne retenir que le fonds commun aux participants accrédités comme protagonistes? ou bien prendre en compte tout ce qu'ils n'ont pas en commun et qui entre cependant dans l'histoire de chacun d'entre eux? »
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 +(Gérard-Denis Farcy, Lexique de la critique, Paris, Presses universitaires de France, 1991, p. 55-57.) 
  
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 //Grand Usuel Larousse. Dictionnaire encyclopédique//, Paris, Larousse, 1997. //Grand Usuel Larousse. Dictionnaire encyclopédique//, Paris, Larousse, 1997.
  
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 ==Lectures== ==Lectures==
  
ranx/histoire.1286301582.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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