Quatrième de couverture : «Francesca a sauté. Mais avant, elle a certainement aperçu sur la vitre, en s’en approchant à une vitesse impressionnante, à une vitesse meurtrière, son propre reflet en train de grossir : le reflet de ses jambes musclées, de ses seins balancés par le mouvement de la course. Oui, Francesca a certainement aperçu le reflet de son visage déformé par la peur et la douleur, par la détermination. Et pendant ce temps, quelques secondes à peine, pendant ce temps, depuis toujours, la vitre laissait voir le monde extérieur : les escaliers de métal, les édifices en brique, le gris poudreux, déprimant du ciel urbain.»
Librement inspiré de la vie de Francesca Woodman, cette artiste disparue prématurément, Flou est une création unique, inclassable; le récit de la rencontre fulgurante entre une écrivaine et une photographie poétique, surréelle; l’histoire d’un destin tragique, d’une existence trop courte, mais qui continue pourtant de résonner à l’infini.
Justification: La narratrice tente de comprendre sa soeur avec ce qui reste d'elle après son suicide. Pourquoi s'est-elle défenestrée? C'est la question qui la tourmente, c'est pourquoi elle tente de comprendre Francesca, mais cela s'avère impossible. Cette dernière voulait disparaître. Qu’attendait-elle de la vie, au juste? Comment voulait-elle s’y inscrire? Ces questions demeurent sans réponse. Le monde ne peut être compris que par des hypothèses. La narratrice dit souvent qu’ «[o]n ignore pourquoi» Francesca a fait telle ou telle chose. La narratrice est extradiégétique, mais fait partie de l’univers du récit. Elle est un témoin futur de la vie de Francesca, de ce qu’elle a laissé (souvenirs des autres, photographies). Les pensées hypothétiques de Francesca sont souvent en italique dans le texte, rapportées directement par la narration.
«Franchement, de l’apparition d’une vie jusqu’à sa fin, on peut sous-entendre tout ce que l’on veut sur elle.» (p.37)
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