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ranx:fait_divers

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-**ÉVRARD, Franck, [[Fait divers et littérature]], Paris, Nathan, 1997, 127 p.**+=====Le fait divers=====
  
 +** BARTHES, Roland, [[« Structure du fait divers »]], p. 188 à 197.**
  
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-**JOPECKSylvie, Le fait divers dans la littérature, Paris, Gallimard-Éducation, 2009128 p.**+** BLANCKEMANBrunoet. al., [[Le roman français au tournant du XXIe siècle (Faits divers)]], Paris, Presses Sorbonne Nouvelle2004. ** (MS)
  
-__Définitions__:+------
  
-  "Nouvelle ponctuelle, concernant des faits non caractérisés par leur appartenance à un genre; fait de ce genre, souvent dans le domaine délictueux ou criminel (dans le contexte journalistique)." (Alain Rey, //Dictionnaire historique de la langue française//) (7) +**ÉVRARDFranck, [[Fait divers et littérature]], Paris, Nathan, 1997, 127 p.** (SH)
-  Le rédacteur chargé des faits divers ("nouvelles de toutes sortes qui courent le monde") est celui qui rehausse la saveur d'un journal fade. Par conséquent"s'il ne fait pas valoir un acte de dévouementraconter [sic] avec détail un assassinat, décrire [sicminutieusement une exécutionil est perdu." (Pierre Larousse, //Grand dictionnaire universel du XIXe siècle//(8)+
  
-L'origine antique du fait divers, puis la révolution de la presse de masse : p. 10+-----
  
-__Raconter sans preuves:__ +**JOPECK, Sylvie, [[Le fait divers dans la littérature]]ParisGallimard-Éducation2009128 p.** (SH)
-  "Le fait divers désigne en même temps un événement - témoin du malheur, des peurs et de la folie humaine - et le récit qui le médiatise et lui permet de se déployer dans l'imaginaire et d'exister dans les mémoires. Ce double aspect souligne l'importance de la miise en discours comme de la mise en récit. Il se définit par ce que l'on dit de l'événementce que l'on raconte à son sujetpar sa transmission. Il prend tout son sens dans un jeu de rapports et de combinaisons: entre le fait et le récit du fait, entre le médiateur et son propre message, entre le médiateur et le récepteur, entre le fait lui-même et son récepteurentre les différents récepteurs possibles. Car transmettre un fait diversc'est raconter sans preuvesÀ la différence du fait politique ou du fait historique qui ont besoin de la caution de la vérité, le fait divers existe hors de la preuve dans l'enchaînement discursif et narratif entre le fait, le médiateur et le récepteur. Le fait divers se développe hors de toute garantie scientifique, il se nourrit de la force de séduction de la parole, véritable machine à fantasmes. [...] D'une certain façon, il appartient déjà au champ fictionnel et peur-être est-ce la raison pour laquelle il fascine les écrivains. [...] Écrire sur le fait divers et à partir de lui se nourrit de la tension entre le rapport inattendu des choses et des êtres." (11)+
  
-__Brièveté__: "Tant que le fait divers se cantonne à la rubrique des "chiens écrasés", il relève de la concision et de la brièveté", générant de fait des genres littéraires courts: poème, nouvelle, anecdote ou encore "nouvelle en trois lignes" de Félix Fénéon. (21)+---------
  
-__Un révélateur paradoxal__: "Le fait divers, par la monstruosité qu'il met au jour, sa violence ou son simple aspect inattendu, contrarie l'ordre social, familial, conjugal ou moral. Par définition, il relève ce qui s'oppose à la banalité du quotidien, à l'opinion dominante. Tout en bouleversant l'ordre social, il le révèle, il fait apparaître ses règles au moment même où il en transgresse les codes. En ce sens, il agit comme un paradoxe." (23) +** PELCKMANS, Paul et TRITSMANS, Bruno [dir.], [[Écrire l'insignifiant. Dix études sur le fait divers dans le roman contemporain]], Amsterdam, Rodopi, 2000. ** (MS)
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-__La loi de l'antithèse__: "La tournure antithétique permet de donner plus d'impact à la formulation en la ramenant à des oppositions fondamentales [...]. Le fait divers par sa formulation ramassée et totalisante se suffit à lui-même et donne plus d'intensité à l'expression de la négativité humaine." (25) +
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-** PELCKMANS, Paul et TRITSMANS, Bruno [dir.], [[Écrire l'insignifiant. Dix études sur le fait divers dans le roman contemporain]], Amsterdam, Rodopi, 2000. **+
  
   *p. 5 : « le fait divers est invariablement corrélé, dans le discours critique, à une expérience de transgression de la norme sociale, de l'ordre établi, et il apparaît, dans ce contexte, comme une exploration d'un monde //autre//, refoulé par la société moderne, et auquel on a pu donner un visage en le qualifiant de mythe, d'archétype ou d'instinct. Le fait divers, c'est le monde du sexe, du sang, de la mort, de la cruauté, bref, tout ce qui constitue la face d'ombre d'une société rationalisée, dominée par un durcissement des contraintes. »   *p. 5 : « le fait divers est invariablement corrélé, dans le discours critique, à une expérience de transgression de la norme sociale, de l'ordre établi, et il apparaît, dans ce contexte, comme une exploration d'un monde //autre//, refoulé par la société moderne, et auquel on a pu donner un visage en le qualifiant de mythe, d'archétype ou d'instinct. Le fait divers, c'est le monde du sexe, du sang, de la mort, de la cruauté, bref, tout ce qui constitue la face d'ombre d'une société rationalisée, dominée par un durcissement des contraintes. »
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   *p. 5-6 : Le fait divers selon Barthes : « Se pose dès lors le problème de la greffe du fait divers sur la littérature contemporaine, dont R. Barthes revendiquait, dans //Leçon// (1978), la dimension transgressive, oppositionnelle : il présente en effet la littérature comme « cette tricherie salutaire, cette esquive, ce leurre magnifique, qui permet d'entendre la langue hors-pouvoir ». Pour Barthes, le fait divers réalise emblématiquement cette //différence//, et son étude //Structure du fait divers// est à ce propos fort révélatrice, même si elle comporte en même temps un passage à la limite. Barthes cherche en effet à préserver l'altérité du fait divers (par rapport à la //doxa//), tout en la situant sur un plan purement formel, a-historique, et il allègue à ce propos, parmi d'autres éléments, la mise en cause des rapports de causalité, qui font apparaître, comme négativement, « une certaine idée du Destin », voir « un dieu qui rôde ». L'altérité du fait divers n'est assurée, dans l'écriture barthésienne, que de façon indirecte, oblique, par la clôture formelle. »    *p. 5-6 : Le fait divers selon Barthes : « Se pose dès lors le problème de la greffe du fait divers sur la littérature contemporaine, dont R. Barthes revendiquait, dans //Leçon// (1978), la dimension transgressive, oppositionnelle : il présente en effet la littérature comme « cette tricherie salutaire, cette esquive, ce leurre magnifique, qui permet d'entendre la langue hors-pouvoir ». Pour Barthes, le fait divers réalise emblématiquement cette //différence//, et son étude //Structure du fait divers// est à ce propos fort révélatrice, même si elle comporte en même temps un passage à la limite. Barthes cherche en effet à préserver l'altérité du fait divers (par rapport à la //doxa//), tout en la situant sur un plan purement formel, a-historique, et il allègue à ce propos, parmi d'autres éléments, la mise en cause des rapports de causalité, qui font apparaître, comme négativement, « une certaine idée du Destin », voir « un dieu qui rôde ». L'altérité du fait divers n'est assurée, dans l'écriture barthésienne, que de façon indirecte, oblique, par la clôture formelle. » 
  
-** MITTERAND, Henri, La littérature française du XXe siècle, Paris, Armand Colin, 2007 (1996). **+-------- 
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 +** MITTERAND, Henri, La littérature française du XXe siècle, Paris, Armand Colin, 2007 (1996). ** (MS)
  
   * Sur le roman contemporain : « Glissements d'identité, existence problématique. Le texte moderne est double (pour le moins); mais la vie l'est aussi. À la différence de la génération de 1960, on fait place au vécu tel qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire immergé dans la société de consommation et de médiatisation, ébloui, rongé par le grignotement des signaux, des signes, des intimations, des rituels, des « faits divers ». On en dénote ou on en connote les atteintes, les clivages, l'ambivalence dans le montage même du   récit. » (p. 107)   * Sur le roman contemporain : « Glissements d'identité, existence problématique. Le texte moderne est double (pour le moins); mais la vie l'est aussi. À la différence de la génération de 1960, on fait place au vécu tel qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire immergé dans la société de consommation et de médiatisation, ébloui, rongé par le grignotement des signaux, des signes, des intimations, des rituels, des « faits divers ». On en dénote ou on en connote les atteintes, les clivages, l'ambivalence dans le montage même du   récit. » (p. 107)
  
-** VIART, Dominique et Bruno VERCIER, La littérature française au présent, Paris, Bordas, 2005. **+----- 
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 +** VIART, Dominique et Bruno VERCIER, [[La littérature française au présent]], Paris, Bordas, 2005. ** (GC) 
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- « Un tel intérêt [pour le fait divers] n'est certes pas très neuf : la littérature du XIXe siècle en faisait déjà son inspiration, sinon ses choux gras [...Mais l'intérêt qui s'y porte aujourd'hui procède différemment et manifeste en cela une spécificité contemporainerévélatrice de la posture singulière de la littérature de notre temps. Car il ne s'agit pas seulement d'écrire des faitsni d'en explorer la matière romanesque : notre époque produit un discours critique à leur endroit comme à l'endroit de ses propres productions littérairesAussi y va-t-il d'une double posture critique : envers le fond comme envers la forme. » (p. 228)+** VIART, Dominique, [[Le roman français au XXe siècle - Faits divers]], Paris, Armand Colin2011** (MS)
  
-* « Loin d'exacerber la fiction narrative, ces textes [exemples de romans en liens avec des faits divers: Viol, Prison, l'Adversaire, C'était toute une vie...] maintiennent la dimension factuelle de façon aussi explicite que possible [...] De plus, aucuns d'entre eux n'est //principalement// narratif. Tous procèdent plutôt par fragments de narration enchâssés dans d'autres modalités textuelles, et par approches diffractées, non linéaires, de la matière du récit. » (p. 230) 
  
-* « C'est qu'en fait les //discours// que l'on tient à son endroit comptent plus que l'événement. Ce qui importe, c'est ce qu'on en dit, l'espace de parole qui exprime comment les faits se disposent dans l'espace de parole qui exprime comment les faits se disposent dans une conscience, expose leur résonance subjective [...] Ces choix d'écriture tendent à souligner que le réel n'existe pas en dehors de la perception, de la pensée, des affects, etc., qui le constituent pour chacun. Aussi faut-il y voir une prise de distance avec les esthétiques réalistes qui postulent une possible « objectivité » : pour la littérature contemporaine, il n'y a pas d'//en soi// de l'événement. » (p. 231) 
  
-* « la réflexion sur la fiction accompagne une tentative de restitution et le discours de réception du fait divers. En même temps qu'ils offrent une représentation du réel, les écrivains contemporains interrogent ainsi leur propre pratique et les formes qu'elle les pousse à inventer. » (p. 236)+-----
  
ranx/fait_divers.1382547000.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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