**Extension du domaine de la lutte** Extrait de la 4e de couverture -> « Autour de lui, les personnages luttent pour un peu d’amour, de plaisir sexuel ou d’argent. Il est technicien en informatique ; il n’a plus d’ambition. Sa vie est une succession de déceptions banales ; les repères sociaux s’effritent. Il va perdre son emploi, il ne trouvera pas de femme. » Voir\\ * MORREY, Douglas, « [[ttp://www.jstor.org.acces.bibl.ulaval.ca/stable/25679773|Sex and the Single Male]]: Houellebecq, Feminism, and Hegemonic Masculinity », Yale French Studies, n° 116/117 (2009), p. 141-152. * PROGUIDIS, Lakis, « II. Preuves irréfutables de la non-existence de la société. //Extension du domaine de la lutte// de Michel Houellebecq », dans //De l’autre côté du brouillard. Essai sur le roman français contemporain//, Québec, Nota bene, 2001, p. 51-78. * PELLETIER, Martin, « //Extension du domaine de la lutte// de Michel Houellebecq, [[http://semaphore.uqar.ca/124/|sociologie, romance et didactisme littéraire]] », mémoire de maîtrise, Université du Québec à Rimouski, 2009, 120 f. **Résumé**\\ Dans le but de porter un autre regard sur l’oeuvre de Michel Houellebecq, ce mémoire s’intéresse à la mise en discours de thèses sociologiques dans le premier roman de l’auteur : Extension du domaine de la lutte. Après une récapitulation précise des concepts sociologiques de la théorie sociale antilibérale véhiculée par le roman, l’étude souhaite cerner les mécanismes de l’expression de thèses sociologiques et philosophiques en fiction. Il s’agit surtout de déterminer comment un texte de fiction peut servir à illustrer et à expliquer des idées sur le monde.\\ L’étude identifie le contenu diégétique comme étant un vaste « trait de soulignement » des idées mises de l’avant par le texte. Adoptant le didactisme comme principe porteur, la narration met en place de nombreux procédés servant à crédibiliser ces idées sur la société. L’illustration par exemplification, le réalisme ainsi que le recul critique sont les pierres angulaires de ce didactisme et le mémoire s’intéresse particulièrement aux moments où celles-ci entrent en conflit. Si le développement de l’argumentation passe souvent par la mise en place d’éléments constituant une narration réaliste par excellence, il arrive que l’auteur favorise le récit allégorique, le commentaire omniscient et d’autres traits de l’invention subjective tenant de l’invraisemblable. Il devient par contre clair que ces pratiques, tranchant drastiquement avec l’effet de réel, servent le didactisme.\\ En utilisant la théorie reprise par Vincent Jouve, il est remarqué que la réglementation ambigile du rapport à la fiction qu’instaure l’auteur repose sur la même idée. Sélectionnant des procédés de la « lecture participative » - comme la vraisemblance et l’intrigue linéaire - et des procédés de la « lecture distanciée » - comme les jeux onomastiques, les titres rhématiques, l’intertextualité explicite et surtout la position d’observateur - l’auteur exploite habilement la « mise en évidence » des thèses sociologiques. Finalement, l’évidente volonté de communiquer des thèses qui émane du texte porte à considérer ce roman comme appartenant au genre du roman à thèse. Se servant de la définition détaillée du genre qu’a faite Susan Rubin Suleiman, l’étude souligne cependant que, même si Extension du domaine de la lutte emprunte certaines méthodes didactiques au roman à thèse, il s’y rattache difficilement en raison du flou moral qui entoure le personnage principal, avant tout porté sur la détention de la vérité plutôt que sur l’incarnation irréfutable du bien que représente obligatoirement le héros de roman à thèse.