Quatrième de couverture: « La mort n'est qu'un passage, disent les chamanes. Après le décès, l'existence se poursuit comme avant. Simplement, le monde paraît plus crépusculaire. Les gestes ralentissent, l'intelligence décroît, la mémoire devient confuse. L'humour noircit. Ensuite, on s'éteint. Les plus combatifs réussissent à repousser longtemps l'échéance. Mais, lorsque, comme Dondog, on est très médiocrement doué en chamanisme, la survie dure peu. Dondog marche dans une cité noire. Il vient de quitter les camps, après y avoir passé plus de trente ans. Un seul désir l'habite encore : se venger, punir les responsables du malheur. Il aimerait mener à bien de terribles représailles avant que l'obscurité le rattrape. Des noms lui trottent par la tête, des cibles qu'il faudrait frapper : Gulmuz Korsakov, Tonny Bronx, Éliane Hotchkiss. Toutefois, quand il interroge ses souvenirs, il ne comprend plus ce qu'il doit leur reprocher, à ces trois-là. Alors, pour que sa vengeance ait un sens, il s'invente une biographie tragique et des raisons de haïr. »
Justification: Dondog est amnésique depuis l'enfance. Seules quelques bribes de son enfance, durant l'extermination des Ybürs - race dont il est issu - et quelques scènes de sa vie dans les camps de travail lui reviennent. Errant, il tente de comprendre pourquoi il veut se venger. De plus, il est incapable de donner sens aux souvenirs qui lui restent et il n'est pas certain du rôle qu'il a à jouer dans l'existence. Même la narration se cherche et balance entre la première et la troisième personne, comme si le narrateur et le personnage de Dondog avaient le même nom, mais étaient deux individus différents. Il en résulte une impression étrange de décalage, de dédoublement du personnage narrant et « narré » et un doute sur la fiabilité du narrateur. Le roman oscille aussi entre présent et passé.
Article théorique intéressant : http://trans.revues.org/107#ftn5
Autre article assez pertinent sur les capacités réduites du héros dans Dondog: « Pour que tout récit, toute vengeance et toute haine prennent fin » Le héros amnésique d’Antoine Volodine
(voir fiche dans liste de lectures et fiches RANX 2)