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Notice bibliographique : SORMAN, Joy, Comme une bête, Paris, Gallimard, 2012, 165 p. | **I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE** |
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Résumé de l’œuvre : | Auteur : SORMAN, Joy |
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Pim, un adolescent de seize ans décide de devenir apprenti boucher. Garçon sociable et beau, il est entouré d’ami et séduit facilement les jeunes filles. Sa seule particularité est qu’il pleure souvent, sans raison. Toutefois, en apprenant le métier de boucher, il devient rapidement obsédé par la viande. Il considère la manipulation de la viande comme un art et apprécie grandement son contact. Il s’intéresse alors au contact entre l’homme et les animaux qu’il consomme. Plus ses cours avancent, plus son obsession grandit, au point où les contacts humains lui importent moins et qu’il pense à la viande en présence d’autres personnes, ainsi : « tous ses désirs s’en trouvent érodés, absorbés par la viande, le temps que prend la viande — plus d’amis, plus de filles, plus de loisirs, en quelques semaines sa vie a basculé, il l’a voulu (p. 28-29). » Il en vient même à imaginer une planche anatomique de découpe de viande dans le dos de la fille avec qui il fait l’amour. Une journée, dans le cadre d’un des cours, Pim visite un abattoir pour porcs et bovins. D’abord troublé par les images qui s’offrent à lui, l’apprenti commence à y voir une manière de s’approcher des animaux. À la fin de la visite, il souhaite revoir l'abattoir, mais du point de vue des porcs. Il se joint donc à un troupeau, se dévêt et refait le trajet avec les animaux. Les employés, trop concentrés, ne remarquent pas la différence entre son corps et celui des porcs. Il s’enfuit juste avant d’être éventré et son respect pour les animaux se voit exacerbé. Après sa première année en tant qu’apprenti, Pim va passer quelque temps chez un éleveur de bovins. Une grande relation se crée alors entre lui et une vache nommée Culotte : « La vache, je t’aime tellement que je te mange (p. 84). » Il aimerait voir le monde à travers ses yeux. Il ressent plus de compassion et plus de proximité avec les animaux qu’il élève pour manger qu’avec les autres hommes. Plus tard, Pim ouvre sa propre boucherie à Paris et son grand talent lui vaut des prix et des reconnaissances. Il n’a plus de contact qu’avec les fournisseurs de viande et ses clients, mais il n’est bien que lorsqu’il est seul avec les carcasses, dans le congélateur. Si l’hygiène n’était pas si fondamentale au métier de boucher, il aimerait se coucher nu dans ces carcasses pour sentir le contact de sa peau et de celle de l’animal de l’intérieur. Une intimité se crée donc entre Pim et les animaux vivants, morts ou en morceaux. Pim finit par être si obsédé par l’art de la boucherie, qu’il désire s’inscrire dans son histoire et la pousser plus loin. Pour se faire : « Pim va libérer la boucherie, mener l’ultime bataille, affronter la viande (p. 153). » Il décide de retourner chez l’éleveur de Culotte pour libérer les vaches. Une fois qu’elles sont parties, Pim se met en chasse. Il les trouve, les tue et les dépèce. C’est un retour aux sources de la boucherie qui le satisfait et le détend. | Titre : //Comme une bête// |
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Narration : Hétérodiégétique | Éditeur : Gallimard |
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Explication : Le narrateur est extérieur à l’histoire et il raconte à la troisième personne. Par contre, il donne parfois son avis ou pose des questions au personnage de Pim. Celui-ci ne lui répond toutefois pas : « Si tu tombais Pim, si tu tombais bien bas, serais-tu le boucher des rogatons ? Aimerais-tu à ce point la viande que tu irais la chercher dans les caniveaux pour la passer à l’eau claire (p. 127)… » Une autre particularité de la narration est que les dialogues et citations ne sont pas retirés du texte, mais marqués par de l’italique. | Collection : Blanche |
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Personnage(s) en rupture : Pim | Année : 2012 |
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A) Nature de la rupture : Actionnelle | Désignation générique : Roman |
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Explication : Pim n’a pas une attitude dite normale. Il a des désirs de proximité avec les animaux et la viande et des pulsions qui ne cadrent pas dans la société. La simple visite de l’abattoir est révélatrice de ce décalage. Il est poussé par son souhait d’expérimenter la vie d’un animal, se détache de son groupe et se met nu pour vivre comme les porcs. Dans le même ordre d’idée, il souhaiterait que les fournisseurs le laissent seul avec les carcasses pour pouvoir les coller et s’en imprégner avant de les acheter. Les hommes le dérange dans son intimité avec les animaux et leur viande. | Quatrième de couverture : « “Pim passe sa main partout où il peut, identifie à haute voix le jarret, la côte première et le filet mignon – les mots la font rire et puis moins quand il passe à la tranche grasse et au cuisseau. Le corps de l'apprenti ankylosé par des jours de découpe, de désossage et de nettoyage se détend enfin, s'assouplit, ses mains se décrispent, la chair est mobile, la peau se griffe, le sang détale dans les veines, il pose ses doigts sur les tempes de la fille, ça pulse.” |
| Comme une bête est l'histoire d'un jeune homme qui aime les vaches au point de devenir boucher. » |
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B) Origine de la rupture : Mondaine | **II- CONTENU GÉNÉRAL** |
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Explication : La rupture de Pim vient de son obsession pour les animaux et leur viande. Elle débute par un grand respect pour l’art de la boucherie et se développe de plus en plus, alors que Pim se rapproche des animaux de l’abattoir et de ceux de l’éleveur et qu’il travaille la viande dans sa propre boucherie et peut choisir ses carcasses. Plus son obsession grandit, plus il évacue les gens de sa vie et s’isole : « Pim est un homme décentré, un homme qui ne joue pas le rôle principal de sa propre vie, qui n’occupe qu’une place secondaire dans cette existence qui est pourtant la sienne. La viande tient le premier rôle ( p. 132). » | Résumé de l’œuvre : Pim, un adolescent de seize ans décide de devenir apprenti boucher. En apprenant le métier, il devient rapidement obsédé par la viande. Il considère la manipulation de celle-ci comme un art et apprécie grandement son contact. Il s’intéresse alors au rapport entre l’homme et les animaux qu’il consomme. Plus ses cours avancent, plus son obsession grandit, au point où les contacts humains lui importent de moins en moins. Ainsi, « tous ses désirs s’en trouvent érodés, absorbés par la viande, le temps que prend la viande — plus d’amis, plus de filles, plus de loisirs, en quelques semaines sa vie a basculé, il l’a voulu (p. 28-29). » Il en vient même à imaginer une planche anatomique de découpe de viande sur le dos de la fille avec qui il fait l’amour. Une journée, dans le cadre d’un des cours, Pim visite un abattoir pour porcs et bovins. D’abord troublé par les images qui s’offrent à lui, l’apprenti commence à y voir une manière de s’approcher des animaux. À la fin de la visite, il souhaite la recommencer, mais du point de vue des porcs. Il se joint donc à un troupeau, se dévêt et refait le chemin de l’abattoir avec le bétail. Son respect pour les animaux se voit exacerbé. Après sa première année en tant qu’apprenti, Pim va passer quelque temps chez un éleveur de bovins. Une grande relation se crée alors entre lui et une vache nommée Culotte : « La vache, je t’aime tellement que je te mange (p. 84). » Il aimerait voir le monde à travers ses yeux. Plus tard, Pim ouvre sa propre boucherie à Paris et son grand talent lui vaut des prix et des reconnaissances, mais il n’est bien que lorsqu’il est seul avec les carcasses, dans le congélateur. Si l’hygiène n’était pas si fondamentale au métier de boucher, il aimerait se coucher nu dans ces carcasses pour sentir le contact de sa peau avec l’intérieur de l’animal. Pim finit par être si obsédé par l’art de la boucherie, qu’il désire s’inscrire dans son histoire et la pousser plus loin. Pour se faire : « Pim va libérer la boucherie, mener l’ultime bataille, affronter la viande (p. 153). » Il décide de retourner chez l’éleveur de Culotte pour libérer les vaches. Une fois qu’elles sont parties, il se met en chasse. Il les trouve, les tue et les dépèce. C’est un retour aux sources de la boucherie qui le satisfait et le détend. |
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C) Manifestations : Volitive, Affective | Thème(s) : Passion, animal, chair, mort, vie, complicité, solitude, respect |
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Explication : Pim ne se reconnait pas dans les autres hommes qui l’entourent. Il ressent plus de complicité avec les animaux. Il n’éprouve donc pas que de la difficulté à s’inscrire dans sa société, mais aussi une réticence à le faire. Les gens qui le côtoient ne le remarque toutefois pas vraiment. Son décalage apparait lorsqu’il fait l’amour avec la jeune fille et la voit comme une planche anatomique, la découpant mentalement, tel un animal. L’épisode de l’abattoir est également un exemple de son trouble. À part des agissements étranges et un isolement, Pim a aussi des désirs, des volontés qu’il ne peut assouvir à cause, entre autre, de l’hygiène liée à l’art de la boucherie. | **III – JUSTIFICATION DE LA SÉLECTION** |
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D) Objets : ... | Explication (intuitive mais argumentée) du choix : L’obsession de Pim m’intriguait. Je voulais voir si son isolement du monde à travers sa relation avec la viande, matière morte, pourrait être pertinent pour le projet, puisque j’avais l’impression qu’une telle obsession pouvait être liée à une rupture interprétative. |
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Explication : | Appréciation globale : Il s’agit d’un roman intéressant. La rupture de Pim n’est pas présente dès le début du roman, elle se développe. C’est le parcours et le changement graduel de perception du monde du personnage que j’ai appréciés. |
E) Manifestations spatiales : ... | |
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Lieux représentés : L’abattoir | **IV – TYPE DE RUPTURE** |
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Explication : L’abattoir est décrit comme un lieu très hostile. Les descriptions des tâches, de l’équipement et des morceaux d’animaux sont violentes et écœurantes. Pourtant, Pim s’y reconnait et apprécie sa visite. Le narrateur joue beaucoup, dans les descriptions, avec cet écart entre ce qui est, en général, repoussant et ce qui est attirant pour Pim. | Validation du cas au point de vue de la rupture |
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| b) interprétative : |
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| « Pim est un homme décentré, un homme qui ne joue pas le rôle principal de sa propre vie, qui n’occupe qu’une place secondaire dans cette existence qui est pourtant la sienne. La viande tient le premier rôle ( p. 132). » Cette citation est assez révélatrice de la nature de la rupture de Pim. Elle vient de son obsession pour les animaux et leur viande. Elle débute par un grand respect pour l’art de la boucherie et se développe de plus en plus, alors que Pim se rapproche des animaux de l’abattoir et de ceux de l’éleveur et qu’il travaille la viande dans sa propre boucherie et peut choisir ses carcasses. Plus son obsession grandit, plus il évacue les gens de sa vie et s’isole. Il a une excentricité interprétative qui fait en sorte que Pim ne se reconnait pas dans les autres hommes qui l’entourent. Il ressent plus de complicité avec les animaux. Il éprouve donc de la difficulté à s’inscrire dans sa société, mais aussi une réticence à le faire. Les gens qui le côtoient ne le remarquent toutefois pas vraiment. Son décalage apparait lorsqu’il fait l’amour avec la jeune fille et la voit comme une planche anatomique, la découpant mentalement, tel un animal. L’épisode de l’abattoir est également un exemple de son trouble. |
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| **V – SPÉCIFICITÉS POÉTIQUES** |
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| Validation du cas au point de vue narratif/poétique (voix, fiabilité du narrateur, registres fictionnels, temporels, type de configuration narrative, etc.) |
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| Le narrateur est extérieur à l’histoire et il raconte à la troisième personne. Par contre, il donne parfois son avis ou pose des questions au personnage de Pim. Celui-ci ne lui répond toutefois pas : « Si tu tombais Pim, si tu tombais bien bas, serais-tu le boucher des rogatons ? Aimerais-tu à ce point la viande que tu irais la chercher dans les caniveaux pour la passer à l’eau claire (p. 127)… » Une autre particularité de la narration est que les dialogues et citations ne sont pas retirés du texte, mais marqués par de l’italique. Dans les descriptions, notamment celles de l’abattoir, le narrateur joue beaucoup avec l'écart entre ce qui est repoussant et dégoutant pour les gens, en général, et ce qui est attirant pour Pim. |
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| [[Comme une bête. ancienne fiche]] |
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